Hier soir, mon mari à peine parti en moto, j'entends l'alarme qu'il a installée dans le garage. Je me penche par la fenêtre, me disant qu'il a peut-être oublié quelque chose. Personne! Je sors, je vois le garage un peu ouvert, je relève la porte et que vois-je!!! un homme qui me regarde, sort et me déclare "ce n'est rien madame". Je lui ai demandé s'il fallait l'aider et il est parti tout à son aise. Que voulez-vous que je fasse seule contre lui? Mais dans quel monde vivons-nous ? En fait, je réalise qu'on est espionné car c'est à partir du moment où mon mari est parti qu'il a commencé à se déplacer et que j'ai entendu la sonnerie.

Je suis en colère mais en colère!!!!

Le poète s'en va dans les champs

Le poète s'en va dans les champs ; il admire,
Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ;
Et le voyant venir, les fleurs, toutes les fleurs,
Celles qui des rubis font pâlir les couleurs,
Celles qui des paons même éclipseraient les queues,
Les petites fleurs d'or, les petites fleurs bleues,
Prennent, pour l'accueillir agitant leurs bouquets,
De petits airs penchés ou de grands airs coquets,
Et, familièrement, car cela sied aux belles :
- Tiens ! c'est notre amoureux qui passe ! disent-elles.
Et, pleins de jour et d'ombre et de confuses voix,
Les grands arbres profonds qui vivent dans les bois,
Tous ces vieillards, les ifs, les tilleuls, les érables,
Les saules tout ridés, les chênes vénérables,
L'orme au branchage noir, de mousse appesanti,
Comme les ulémas quand paraît le muphti,
Lui font de grands saluts et courbent jusqu'à terre
Leurs têtes de feuillée et leurs barbes de lierre,
Contemplent de son front la sereine lueur,
Et murmurent tout bas : C'est lui ! c'est le rêveur !

Victor Hugo