Après avoir été enthousiasmé par le récit d'Alix de Saint André, je suis repartie vers Compostelle mais dans un registre plus sérieux. Quoique...on retrouve les mêmes réflexions dans les deux livres.
J'avais adoré "sur les chemins de Compostelle" du même auteur. Aucune déception à la lecture de ce second récit.
Jean-Claude Bourles a désiré dans ce livre comprendre ce qui pousse autant d'hommes et de femmes à souffrir dans le but de rejoindre Compostelle. Début des années quatre-vingts, on ne comptait qu'une centaine de pélerins. Au fur et à mesure des années, l'engouement a pris une très grosse ampleur. Fin des années nonantes, c'est par milliers qu'on les dénombre. Y vont-ils par foi, pas snobisme ? par mode ? car étrangement lors des messes célébrées lors des étapes, le nombre y est très restreint.
A travers de nombreux témoignages souvent émouvants qui se glissent dans le texte, Jean Claude Bourles tente d'apporter une réponse. J'écris bien "tente" car chacun part avec une motivation différente et revient parfois complètement transformé...
"Quelque chose commençait à nous manquer, mais savons nous toujours ce qui nous manque ? Ce qui fait qu'on a envie de vivre plus grand, moins ordinaire.On voudrait se sentir plus vivant, réinventer le temps à venir. On veut sentir la vie circuler en soi. C'est parfois lorsque l'on est bien installé qu'on est le plus menacé! De même qu'on ne sait pas toujours ce qui nous manque, on ne sait pas toujours ce que l'on cherche, mais l'important c'est de se mettre debout, d'oser le premier pas."
"Les pélerins ont le regard qui irradie, c'est incontestable. D'autres vous le diront. Non pas le regard brûlé par le soleil ou la fatigue, non un regard d'ailleurs. Ils irradient. Pourquoi ? Alors là..Sans doute ont-ils en eux une petite étoile. Parce que quelqu'un qui marche comme le pélerin possède forcément en lui quelques rayons de l'étoile qu'il est en train de chercher. Et c'est cette parcelle d'étoile qui brille dans leurs yeux."
"Avant d'aller là bas, je me posais souvent la question suivante : "Qu'as-tu fais de tes rêves d'enfance ?ne t'en reste-t-il pas quelques-uns à réaliser , parce qu'il serait temps de le faire" Et ce fut Compostelle. Depuis, je ne pense qu'à y retourner, à recommencer ce chemin. Ce que je suis en train de faire"