J'ai réussi à rester en vie Joyce Carol Oates
Quarante huit ans d'une vie, à deux et tout l'univers se fracture. Un rhume qui se transforme en pneumonie, en une semaine l'infection se propage. Ray Smith époux de Joyce Carol Oates meurt à l'hopital. Elle ne sera pas là durant ces derniers instants. Elle ne voudra pas le voir au funérarium.
Seule, elle rentre seule dans leur maison. Chaque jour lui semble lourd : les lettres de condoléances, les cadeaux de condoléances, les appels des amis, tout lui semble trop lourd. Ce journal qui arrive chaque matin et que Ray commençait à lire bien avant d'arriver à la maison, elle n'en veut plus. Elle résilie l'abonnement. Se sentir coupable d'être encore là sans lui.
Mais il faut tenter de continuer comme avant, quand il était là. Continuer à donner ses cours, donner des conférences. Ne pas comprendre d'arriver à mettre un pas devant l'autre.
Tenter de trouver le sommeil mais s'abandonner aux somnifères et plus tard aux antidépresseurs même si on ne le désire pas. Imaginer le suicide mais combattre ce monstre qui se profile à certains instants.
Repenser à leur vie, lui l"éditeur, elle l'écrivain. Repenser à eux, et continuer à vivre.
Lire le premier jet d'un roman qu'il avait voulu écrire avant d'être éditeur et comprendre qu'elle ne connaissait pas tout de lui.
Un jour, réaliser que l'on s'est endormie sans l'aide de somnifère.
La veuve a réussit à rester en vie.
photos prises sur le net de Ray Smith et son épouse Joyce Carol Oates
Un véritable livre coup de coeur. Malgré la tristesse qui parfois s'en échappe, j'ai été accrochée .
Tout en décrivant son état d'âme de veuve, Joyce Carol oates nous entraine sur le chemin de l'éditeur ainsi que de celle de l''écrivain. Sa vie, leur vie faites d'instant de création, de rires et de respect l'un envers l'autre.
Il aimait l'art, la poésie, son jardin. Il était le mari de Joyce Carol Smith. Il s'appelait Ray Smith.
"Il y a les chaises de jardin que nous y avions apportées pour nous asseoir et déjeuner au soleil. Ray avait été touché quand j'avais fait cette suggestion-le jardin avait toujours été son territoire- il avait été heureux que je vienne l'y rejoindre.
Et les chats aussi- quand ils voyaient que j'étis dans le jardin avec ay et que nous bavardions ensemble, Reynard et Cherie y venaient à leur tour, comme indépendamment ll'un de l'autre.
Je veux penser que Ray était très heureux dans ces moments-là. Qu'ill ne pensait pas à la revue ni à la maison d'édition; qu'il ne pensait pas à des question financières, aux impôts ni à l'entretien de la maison ou du terrain, une occupation à plein temps.
Si l'espri de Ray est quelque part-il est ici."