Une part du ciel de Claudie Gallay
Elle revient dans sa vallée. C'est par la poste que la boule de neige est arrivée. Message du père : le dénommé Curtil.
Là haut elle retrouve Philippe et Gaby,ses frère et soeur. Eux aussi, ont reçu leur boule de neige mais pour chacun un univers différent sur lequel tombent les flocons.
Dans le Val elle s'y rendait quelquefois avec son mari et les filles mais le mari s'est envolé, besoin de liberté et les filles vivent en Australie alors pourquoi pas répondre à l'appel du père.
Quand ils étaient petits, la mère recevait aussi sa boule, Le père revenait d'on ne sait où. La mère confectionnait alors un gâteau par jour d'attente et se peignait les ongles de rouge.
Dans son village d'enfance, peu de monde, le frère est garde forestier et il rêve de retracer le chemin d'Hannibal à travers les Alpes, Son fils Ludo rêve d'être cinéaste, sa femme Emma est infirmière
Gaby, la soeur, vit dans un bungalow composé de bric et de broc. Elle y vit avec la Môme : gamine trouvée un jour et dont Gaby à la tutelle. Elle la considère comme sa fille, donc pas touche. Elle travaille à l'hôtel et son homme c'est Ludo qui purge une peine de prison.
Francky tient le bar, aidé par la serveuse dont une des jambes est estropiée, Guido ,en cuisine, passe son tempslibre a assembler les pièces de puzzle dont il ne veut absolument pas la photo. Il découvre par lui même.
Le vieux Sam tient la boutique du village, un vieux philosophe. C'est le père de Jean
Il y a aussi la Baronne et son refuge de chiens abandonnés et Jean qui tient la scierie, le si beau Jean.
A côte de chez Gaby, l'oncle et ses vauriens de fils. L'oncle et la fratrie ne se parlents plus depuis l'incendie. Dans les vauriens, seul Marius semble différent, plus fragile.
Pour terminer, il y a la tante et les quatre cousines qu'on ne voit presque jamais et heureusement.
C'est dans cet univers que Carole revient pour quelques jours. Philippe et Gaby sont restés là haut, Carole est partie et cette différence plane au-dessus de leurs paroles.
Carole porte une culpabilité en elle et des questions qui ennuient tout le monde. C'est elle qui ressemble le plus au père en fin de compte.
On parle de transformer le village en une belle station de ski : certains sont pour et d'autres n'en veulent pas.
Mais quand Curtil daignera t-il se montrer ?
Si vous avez aimé "Les déferlantes, il est impossible que vous ne succombiez pas à ce nouveau roman.
On y retrouve ces silences qui entourent les personnages, les non dits, les peurs, les souvenirs, la vie qui ne fait pas de cadeau.
Il faut parfois pousser la porte des mots pour se comprendre car le silence n'est pas le plus fidèle ami. Il faut parfois accepter de pleurer.
La poésie de Claudie Gallay vous emporte là haut, tout là haut et il est très difficile d'en redescendre.
"Philippe dit qu'un chemin sans homme n'est rien. Qu'il existe seulement si des hommes l'empruntent. De même, une maison vide. De même encore, les choses ne sont réelles qu'à partir du moment où on les nomme"
"J'ai tourné la boule. La neige a tourbillonné autour du cheval à bascule. Un cheval qui semblait me dire des choses, adoucir mon dedans pierreux. Un flocon s'est déposé sur l'un de ses yeux, transformant le regard en clin d'oeil.
J'avais promis au vieux Sam de faire des jours à venir de purs moments de grâce"