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Les couleurs de la vie
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9 décembre 2013

La fin de l'homme rouge Svetlana Alexievitch

«En avant marche vers la victoire du capitalisme! C’est ça non ? Pendant cent ans, nous avons tapé sur le capitalisme, c’était quelque chose de monstrueux, une horreur,... Et maintenant nous sommes fiers parce que nous allons être comme les autres. Si nous devenons comme les autres, qui allons-nous intéresser ? 

 

 

Svletana Alexietvitch nous trace sous forme de conversations enregistrées sur magnetophone ou écrites sur bout de papier, la vie de femmes et d’hommes qui vivent ou ont vécu dans ce qui fut le paradis du communisme pour certains et l’enfer pour d’autres. 

 

l’Urss a disparu pour faire place à la Russie entourée par d’anciennes provinces devenues indépendantes. Svletana a rencontré toutes les générations, le petit peuple de Staline, les enfants de la Pererstroika, les défenseurs de la démocratie sous Eltsine ainsi que les jeunes modernes sous Poutine. Certains s’accomodent, d’autres sombrent en se suicidant. Le passage du communisme au capitalisme comme une fusée, juste le temps de se retourner et tout était différent. C'est à toi d'accepter les nouvelles donnes. 

 

«Les plus forts et les plus agressifsse sont lancés dans le business. On a oublie Lenine et Staline. C’est comme ça qu’on a évité la guerre civile, sinon, il y aurait eu de nouveaux Rouges et des Blancs. «Eux et nous». Au lieu de faire couler le sang, on s’est acheté des objets. On s’est mis à vivre! Nous avons choisi de vivre mieux. Personne n’avait envie d’une belle mort, tout le monde voulait avoir une belle vie. Quant au fait que le gâteau n’était pas asez gros pour tout le monde, ça c’est un autre problème...»

 

 

Beaucoup d’amertume chez les anciens communistes. Sous Staline, ils avaient combattu, soufferts également. On leur promettait une vie future magnifique et de vie magnifique, ils n’en ont que les miettes. Leur vie meilleure est pareille et même pire que du temps du petit père des peuples. Colère, désenchantement.

 

 

Il n’y a plus de peuples russes, il n’y a plus que le peuple russe. Les habitants des provinces devenues indépendantes, sont forcés de venir chercher du travail à Moscou. Il n’y a plus de chez eux là-bas, les moscovites n’en veulent pas, ils ne sont plus leurs frères...Misère, insultes, coups. Pour survivre, il vaut mieux se terrer dans des caves et froler les murs.

 

«»Tu vas chez toi en Russie». Voilà, j’étais arrivée chez moi. Personne ne nous attendait. Personne ne nous a accueillis. Personne ne faisait attention à nous, personne ne nous posait de question. Aujourd’hui, Moscou tout entière est une gare, une énorme gare»

 

Pour échapper à la misère certains jeunes préfèrent rejoindre la milice qui stoppera tout espoir de démocratie en Bielorussie. Une jeune femme parle du dernier etat communiste. 

Ils s’engagent également pour partir en Afghanistan, en Tchetchenie

Parfois, on vous rapatrie un corps et vous mère ne comprenez pas ce qui s’est déroulé là bas. Votre fille ne s’est pas suicidée, non ce n’est pas possible. Toutes les portes se ferment sous le flot de ses questions. 

 

«Pourquoi j’aimerais la Patrie? On nous avait promis que la démocratie se serait bien pour tout le monde. Que ce serait la justice pour tous. Le règne de l’honnêteté. Ce sont des mensonges tout cela... L’homme n’est que de la poussière, un grain de poussière....La seule chose, c’est que maintenant on trouve tout dans les magasins. Allez-y ! Servez-vous! Ce n’était pas comme cela du temps du soclalisme. Vous voulez savoir ce que je pense ? Bien sûr, je suis une simple Soviétique...Personne ne m’écoute parce que je n’ai pas d’argent. Si j’en avais, là , ce serait autre chose ! Ils auraient peur de moi, tous ces petits chefs...Maintenant c’est l’argent qui fait marcher le monde....

 

 

Un livre terrible, dans ce que l’homme peut être de plus beau ou de plus laid. Un microcosme de la société dans laquelle nous vivons mondialement. 

Des témoignages inoubliables.

 

 

la_fin_de_l_homme_rouge_ou_le_temps_du_desenchantement_M118443

 

 

 

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Commentaires
W
Dasola bonsoir, un livre que j'ai adoré et qui nous apprend à voir la Russie d'un autre oeil. A lire, à lire...
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D
Rebonjour, comme Aifelle, je pense bien le lire un de ces jours (Dominique d'à saut et à gambades en a écrit aussi beaucoup de bien). Bonne après-midi.
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W
Accroche toi surtout!!!! Très éprouvant
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A
J'ai prévu de le lire :-)
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