Feu pour feu de Carole Zalberg
Ils sont venus accompagné de leur haine. Ils ont massacré, brulé. Lui il a survécu et sa petite fille également. Alors il s'enfuit avec la petite contre son corps, tout ce qui lui reste. Il se cache pour arriver à l'océan. Fuir ailleurs pour qu'elle puisse grandir loin de tous ces souvenirs.
La traversée en bateau, une plage, le camp. On lui suggère toujours qu'il abandonne sa petite fille. Fuir ainsi n'est pas possible pour un bébé.
Il s'en va plus loin dans un pays où les visages sont fermés. Un compagnon d'infortune lui propose de rejoindre son frère. là bas.
Là bas il découvre les boulots d'un jour dans la clandestinité jusqu'au jour où il obtient enfin ses papiers qui lui permettent de rester, de posséder des droits.
Il n'a jamais parlé du feu à sa petite qui a grandi. Et c'est ce feu haineux qui happe sa fille chérie. Le cercle s'est refermé.
Deux récits s'entrecroisent sous forme d'un monologue : le père qui repense à tout ce qu'il a traversé pour toucher au bonheur et celui de sa fille dans ses mots élevée au milieu des tours, des mots qui s'entremèlent pour se terminer par un drame qu'elle n'a même pas imaginé.
Un tout petit livre mais qui recèle tant de poésie qui révèle l'amour d'un père à sa fille, l'amour des humains, l'amour de l'humanité tout simplement.
Ce père et cette fille nous en croisons tous les jours sans nous poser de question. Pourtant, ils auraient tant à nous raconter. Carole Zalberg leur donne la parole avec une tendresse infinie qui nous touche au plus profond de nos émotions.
A lire absolument...