Expo Seneffe (dernière partie)
"Le Seneffois Alain Breyer s'est intéressé aux jardins des caravanes résidentielles. «Les résidents aménagent leur jardin à leur image mais certains apportent des petits animaux ou lutins pour les enfants alors qu'ils n'en n'ont pas. Ils sont petits et denses, une prolongation de leur lieu de vie.»
L'oeuvre de la Bruxelloise Anne De Gelas plonge dans ses souvenirs. «Le jardin est lié à mon enfance, au potager de mon père. La nature est aussi liée aux récits de la famille de ma mère en Afrique. Ils n’ont pu ramener que très peu d’images, ce sont des souvenirs imaginés.»
«Exilé» à Bruxelles, le Namurois Maxime Delvaux voit la nature sous l'angle architectural: «En écho à la décoration néoclassique du château. Je voulais des images immersives, cadrées de telle sorte que le spectateur se trouve dans un espace fermé, envahi par cette nature.»
Thierry De Mey, habitant la capitale, pose un regard poétique et ludique. «Il y a une tradition d’images de danse dans la nature et le jardin. L'art du mouvement, où le corps humain occupe la place centrale, y est particulièrement à l’aise. L'arbre exerce sur moi une profonde fascination.»
Le Malinois Geert De Taeye, installé à Schaerbeek, envisage le jardin comme une aventure, une détente. «Le jardin, la nature, c'est la base. Puis, je remplis l'image avec des éléments que je trouve importants pour mon histoire. Et je travaille l'esthétique finale, la lumière artificielle créant une certaine atmosphère.»
Marc Guillaume, Liégeois installé à Bruxelles, voit le jardin 'entre culture et sépulture'. «La nature est présente depuis des années dans mon travail. Le jardin, plus particulièrement, représente pour moi un fantasme car... je n’en ai pas. Il est le signe d’une vaste quantité de désirs pour moi.»
Rino Noviello vit dans le Borinage. Son jardin est un lieu de partage, de patience et d'autonomie alimentaire. «Le jardin est le lieu idéal où s'initier à la simplicité volontaire et aux valeurs essentielles. Mes photos sont en noir et blanc; le parc est lui verdoyant. Le contraste me parlait.»
Pour la Bruxelloise Marie-Françoise Plissart, le jardin est une métaphore de son métier. «Je veux conter l’histoire du jardin qui résonne en moi, l’écho d’un dessin, d’une jubilation, d’une construction. Je vois la structure comme une fidélité à sa nature et un écrin face au trouble.»
Jean-François Spricigo se partage entre Chercq et Paris. Son jardin, sauvage, est un horizon. «L’être humain, la nature, les animaux, participent indissociablement à la vie de chacun. J’essaie de partager sincèrement ce qui me tient à cœur. La photo est un intermédiaire entre soi et le réel.»
Tournaisien installé à Bruxelles, Jacques Vilet envisage le jardin entre attente et surprise: «Mes photos sont longuement méditées, même s'il faut parfois être rapide dans une prise de vue. Je ne cherche pas le récit, plutôt de montrer mon image d'une réalité, de préférence en noir et blanc.»"
(extrait d'une interview concernant l'expo dans un journal publié sur internet)