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Les couleurs de la vie
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30 juin 2016

La pluie de l'aube de Guan Jian

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Dans ce livre qui peut être lu autant comme nouvelles que comme roman, on découvre Shan Shan qui va quitter son père pour entamer des études de médecine à Lyon.  Wiang Q. est amoureux de la jeune fille. Malheureusement pour lui elle aime en secret Chen Lai qui accueille les étudiants là bas en France 

 

Shan Shan et Wiang Q. finissent par se marier et deviennent parents d’un petit Julien. Ils vont passer la guerre en Europe et ensuite à la demande de Chen Lai retourner au pays car ils n’ont qu’un désir : aider le peuple chinois. 

 

Suite aux purges et aux décisions de Mao, leur vie va dégringoler : Wiang Q et son fils seront emprisonnés et Chan Chan terminera sa vie comme balayeuse de rue. 

 

Nous retrouverons les petits enfants dans la Chine mondialiste que nous connaissons à présent.

 

 

Durant la lecture de ces magnifiques nouvelles, on oscille entre le passé et le présent avec la France comme lien entre tous les personnages

 

Un mélange d’amour, de tendresse, de désespoir, de folie, de poésie s’alignent sous nos yeux de lecteur et c’est un régal.

 

« Dans la chambre voisine, un enfant dormait , confiant en son avenir. A cette de son lit, une maquette d’avion en construction reposait par terre. Sur la table de chevet, un dictionnaire ouvert,  comme une porte prête à accueillir son visiteur. Sur le ventre de l’enfant , « L’appel de la forêt » attendait le réveil de son lecteur.  Devant la Fenêtre, quelques crayons  à dessins étalés sur le bureau, prêts à raconter les rêves de leurs propriétaires : avion, bateau montagne, forêt, aigle, dauphin, océan. »

 

 

Durant ma jeunesse, j’ai dévoré tous les livres de Han Suyin qui traitaient de la Chine. Autre période, autre genre d’écrivain. 

 

Dans les livres de Guan Jian, les mots sont épurés. On vogue calmement dans le sillage des personnages même si le malheur est au rendez-vous dans leur vie. 

 

Très très belle découverte. 

 

 Lire l'avis de Cathulu qui l'a autant aimé que moi 

 

 

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28 juin 2016

Ce qui nous sépare de Anne Collongues

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Ils sont au nombre de sept dans la rame de RER qui les éloigne petit à petit de Paris.

Chacune et chacun plongés dans leur quotidien. 

Marie a décidé de fuir, n’importe où mais fuir. Cigarette, doit à nouveau aider ses parents dans leur bar PMU. Alain est tout au bonheur de retrouver sa fille dont il est séparé puisqu’il vit à présent à Paris.Frank rentre à la maison, là bas en banlieue où on le méprise. LiaD est venu d’Israël après son service militaire, il a choisi Paris. Laura se rend au même endroit tous les mardis et Chérif a terminé son travail et rentre dans sa cité avec appréhension. 

 

 

Ils font tous le même voyage sans se connaitre, ruminant leurs regrets, décortiquant leur vie actuelle. C’est l’hiver, tout est gris. Il fait froid. 

 

« On ralentit. Une boulangerie, un Lavomatique, deux bars, sur un mur la peinture écaillée annonce SNACK Venise, sur lequel chaque mardi, ses yeux se posent, et au retour, sur le mur d’en face, tout aussi usé et tenace, Gérard Chanel-Jambon. Les lumières éclairent le béton délavé des murs, les vieux volets des maison alignées face à la voie. Cela doit être horrible de vivre là, avec le passage continu des RER, combien par jour, cent, deux-cents, un cauchemar, est-ce qu’à force on s’habitue ? Il paraît qu’on s’habitue à tout »

 

 

Anne Collongues nous emmène dans la rame de gens comme vous et moi, un peu cabossés par la vie, qui auraient voulu mais qui n’ont pas osé, qui ont connu le bonheur qui s’est effiloché, qui ont commis des gestes qu’ils regrettent. La rame de gens que l’ont peut croisé chaque jour dans la rue, dans le train, dans le métro. Chacun de nous à une histoire que l’autre ne connait pas. 

 

Elle entre dans la psychologie de chaque personnage séparément, par moments la mélange quand les pensées s’accélèrent. 

Séparés par un couloir ou un siège mais tellement proches dans les secrets de leur vie. 

 

« Elle pense rarement au passé, à l’avenir jamais., demain est un autre jour, cette phrase de la mère lui est restée. Voilà, comme elle vit, entre l’ajournement et l’espoir, sans y croire vraiment, et chaque journée est balayée dès le matin. »

 

Un excellent premier roman. Au fond nous sommes tous pareils et l’auteur nous l’explique si bien avec poésie et bienveillance. 

 

27 juin 2016

Sa Majesté Maman de Anne B. Rodge

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"Elle était très cultivée et avait un appétit vorace pour tout ce qui se passait ; elle lisait tout les jours trois journaux, surfait sur le Net, était active sur Facebook, cherchait tout sur Google dès qu'elle avait le moindre doute. Je l'utilisais souvent comme assistante pour mes recherches, car elle n'abandonnait jamais avant d'avoir trouvé ce qu'il me fallait. Elle était poussée par la curiosité, avec une soif de connaissance inextinguible"

 

Dans ce magnifique récit, oui magnifique, Anne B. Radge nous raconte sa maman, celle de sa jeunesse, celle avec qui elle se confrontat à l'âge adulte et la maman qui suite à la maladie terminat sa vie dans le système sans humanité des soins en Norvège.

 

Elle n'était pas Norvégienne mais immigrée de Suède comme elle le répétait. Non aimée par sa mère qu'elle appelait la Sorcière, elle fut ce qu'on appelle une enfant battue. Est-ce suite à ce manque d'amour qu'elle ne prodiguat pas de câlins à la petite Anne ? ou trouvait-telle cela inutile. ? 

Le père d'Anne ainsi que de sa soeur, est parti vivre avec une autre femme quand elle était petite. Sans explications en signifiant que sa femme le chassait de chez lui. Dès lors, la mère d'Anne a du élever ses filles toute seule. Les jours ne sont pas toujours faciles jusqu'à ce qu'elle déniche une place de machiniste dans une usine de sacs plastiques. 

Anne B Radge ne garde aucune rancoeur de cette pauvreté. Elle même fut pauvre lors de son premier mariage. 

Même dans cette difficulté de la vie, la maman d'Anne considérait que l'essentiel était de préparer de merveilleux plats, Elle gardait même un bol de pâte à gauffres dans son frigo, au cas où. Que les gens se nourrissent quand ils venaient chez elle, c'était essentiel.

Elle lisait, elle aimait l'art et surtout Chagall mais n'eut jamais l'occasion d'aller voir une de ses expositions. 

Elle apprit l'Arabe en échange de nourriture à un étudiant. Tout l'intéressait, tout.

Une femme étonnante qui devait vous glacer parfois par ses paroles.

Malheureusement, la maladie est arrivée lors d'un voyage à Vienne, voyage que sa fille pouvait enfin lui offrir. Et au retour en Norvège dans le système sociétal médical, Anne B Radge et sa soeur, ont été confrontées à cette inhumanité qui s'installe dans notre société. 

Peu avant de mourir, elle ne lisait plus. Elle avait assez emmagasiner, il était temps de parler. 

C'est Anne B Radge qui lui a permis de parler à travers ce récit. 

Récit qui oscille entre colère parfois et amour, surtout amour. 

 

 

 

 

23 juin 2016

Un été sans les hommes de Siri Hustvedt

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Ne supportant pas la liaison de son mari avec une femme plus jeune, Mia a d'abord sombré dans la dépression. A sa sortie de l'hopital, elle par se restructurer à Bonden la ville où sa mère, veuve, vit dans une seniorie.

 

Elle a loué une maison durant les vacances des propriétaires et va donner des cours de poésie car elle est poétesse, à un groupe d'adolescentes. 

Quant au groupe que forme sa mère avec ses trois amies, on l'appelle Les Cygnes.

 

Mia va passer l'été à s'observer elle-même en repensant à son passé, redécouvrir l'adolescence avec son groupe d'élèves et être confrontée à la vieillesse. 

 

Sans oublier, la voisine, une jeune mère Lola dont elle devient l'amie. 

 

Magnifique roman très féministe qui nous entraine dans la poésie qui vit en Mia, de son regard sur les autres pour tenter de se comprendre elle-même. Une analyse des femmes de l'enfance à la vieillesse. 

Une écrivaine qui mérite vraiment le détour. 

 

20 juin 2016

Le pas du renard de Claude Izner

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Paris, les années folles. Même si la guerre est terminée, la vie dans la capitale n’est pas facile. Crise du logement, nourriture hors de prix, le peuple se débrouille comme il peut.

 

Jeremy Nelson, pianiste de métier, n’est pas mieux loti. Il vit dans une gargote, ses vêtements commencent à s’user et il a perdu sa place. Mais il ne veut pas rentrer aux USA où il a grandi car il est bien décidé à comprendre qui était son père et peut-être le retrouver.

 

De ses parents, il ne lui reste que quelques objets, une montre, une facture d’hôtel, une photo et une lettre. Il décide de se rendre à l’hôtel de ladite facture. Quelqu’un doit bien avoir connu Paul K.

 

Sur son père, il ne trouve aucun renseignement après avoir interrogé le gérant mais il fait la connaissance de Rince Mirettes qui apprenant qu’il cherche du travail lui dit d’aller trouver Marie la caissière au cinéma le Rodéo. 

 

Jeremy ne sait pas et heureusement que le directeur du Rodéo a été assassiné et puis enterrer par une drôle de bande. Bande qui n’est pas responsable de l’assassinat. 

 

Après avoir assisté à la séance de cinéma, durant laquelle il est en admiration pour le pianiste qui se nomme Camille, Marie accepte d’aller boire un café et lui donne rendez vous le soir au 

MI Ka Do cabaret où elle travaille également. Il aura peut être une chance. 

 

Jeremy ne se doute pas qu’il va être confronté à de singulières aventures ponctuées de meurtres qui concernent les artistes du Mi Ka Do. L’essentiel pour lui est d’avoir pu remplacer le pianiste du cabaret, poivrot notoire et de continuer ses recherches sur le passé familial.

 

 

Très déçue de l’arrêt des enquêtes du libraire Victor Legris, j’ai mis un certain temps à vouloir découvrir les aventures de Jeremy Nelson le féru de jazz.

 

Et oh quel bonheur, en fait on retrouve beaucoup de similitudes entre l’ancienne série et la nouvelle. La patronne du cabaret n’est autre qu’Eudoxie avec vingt ans de plus bien évidemment. On y parle de Victor et de Tasha ainsi que d’autres protagonistes. 

Et si vous vous êtes fan de cette série, vous comprendrez qui est Camille.

Les enquêtes de Victor Legrix et la première d’une longue série, je l’espère, de Jeremy Nelson forment un cercle mais dont on ne connait pas encore le centre. 

 

Ne pas oubliez, les descriptions de Paris et de ses habitants. Je me régale.

 

Jeremy Nelson quitte Paris pour Londres à la fin du roman. Je suis prête à l’y suivre.

 

 

 

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19 juin 2016

Le garçon qui ne parlait pas de Donna Léon.

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Quel délice de retrouver une nouvelle aventure de Brunetti. 

Fin de l'automne sur Venise, Patta charge Brunetti de découvrir si il y a magouille concernant une terrasse d'un magasin. Cela pour protéger le fils du maire. 

Pourtant ce n'est pas cette affaire qui va tracasser Brunetti mais la mort d'un homme sourd muet que lui et Paola ont vu pendant quinze ans dans le pressing où ils déposent leurs vêtements. 

L'homme d'une quarantaine d'années est mort après avoir avalé des somnifères, étouffé même. 

En faisant des recherches, Brunetti constate avec effarrement que l'homme n'existe pas, pas d'état civil, comme s'il n'était jamais né. 

Sa mère prétend qu'elle a perdu tous les papiers. Etrange, d'autant qu'elle même a un comportement bizarre. 

Petit à petit, l'enquête converge vers une famille d'aristocrates dont le père était le Roi du cuivre.

Qui a tué Davide, car c'est bien un meurtre et non un suicide, Brunetti en est persuadé. 

 

"Le lendemain matin, la pluie que Foa avait pressentie était arrivée. Brunetti mit sont imperméable et prit un parapluie en sortant de la maison. Il décida d'aller de San Silvestro à San Zaccaria en vaporetto et s'arrêta pour acheter le Gazzettino pour le trajet. A bor, il remarqua que juste une poignée de gens lisaient le journal, et que les autres ne lisaient rien du tout.Bien sûr le fait de passer devant le plus beau décor du monde pouvait les avoir distraits de la présentation superficielle et des analyses erronées des événements de la planète que leur présentait le Gazzettino, mais il était toutefois surpris que si peu de personnes s'adonnent à la lecture. Il lisait, Paola lisait, ses enfants lisaient, mais ilil se rendit compte  qu'il avait rarement l'occasion de discuter des livres  ou de trouver quelqu'un qui y prenne un véritable intérêt"

 

Brunetti, ses voyages sur le canal, ses questionnements, son esprit italien. Je ne m'en lasse pas.

 

 

 

13 juin 2016

La traversée de la ville de Michel Tremblay.

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Maria à nouveau enceinte, décide de quitter Providence et de se rendre à Montréal. Son frère Ernest ne lui a t-il pas dit au téléphone que si elle avait besoin d’aide…

 

Maria donc entreprend le voyage et découvre un Ernest qui a fort grossi et dont la femme apparemment est alcoolique. Et quelle surprise de retrouver ses deux soeurs qu’elle n’avait plus vues ainsi que son frère depuis 12 ans. 

 

A la naissance du bébé, Maria qui a trouvé un travail de nuit fait venir l’une de ses filles près d’elle afin qu’elle s’occupe du bébé.( C’est dans la traversée du Continent, tome précédent, que l’on découvre le périple de la petite à travers le Canada)

 

Nana s’occupe donc de son frère avec amour, mais ses deux soeurs restées là bas près des grands parents lui manquent. Mais surtout quand elle écoute en cachette sa mère et ses deux tantes, elle entend le mot guerre.

 

Alors grande décision, casser sa tirelire pour aller acheter trois billets direction le Saskatchewan. Sa mère est en danger et pas heureuse. C’est à elle de chasser les nuages.

 

 

Le roman est à deux voix : celle de Maria qui raconte sont départ Vers Montréal, les retrouvailles avec ses soeurs ainsi que la vision qu’elle a de la ville en arrivant.

 

Nana durant son périple pour arriver à la gare va découvrir des quartiers de Montréal qu’elle ne connaissait pas. Elle nous décrit cette ville en 1914 et c’est un régal.

 

Ayant lu le troisième tome avant le deuxième, il ne me reste plus qu'à dénicher le quatrième de cette saga des Desrosiers qui oscille entre humour et tendresse. Dénicher après relecture de la Traversée des sentiments...

13 juin 2016

Petits instants entre bicyclettes

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12 juin 2016

Mankell (par Mankell) de Kirsten Jacobsen.

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Kirsten Jacobsen a suivi Mankell à divers endroits de la planète. Aussi bien à New Delhi durant un festival de littérature, qu'à Antibes dans l'une de ses maisons afin de tenter de comprendre qui se cache derrière l'écrivain à succès. Mais est-on arrivé à jamais cerné Hennig Mankel ?

Avare de paroles, il n'aime pas évoquer sa vie privée, il ne dira que ce qu'il veut bien en dévoiler. Son père, son enfance dans le petit village d''où il voulait déjà partir, lîle qu'il s'est achetée car il aime la solitude, ses femmes, le théâtre qu'il a formé en Afrique. 

En parlant de Wallander, il le décrit comme un personnage qui ne lui ressemble pas et qu'il n'aimerait pas avoir comme ami. Etonnant non ?

Quand on lui parle de la mort et qu'il est heureux d'être en bonne santé, on ne peut s'empêcher d'avoir un pincement au coeur car lors de ses paroles, il ne savait pas encore que le cancer l'attendait sur le chemin. 

Son dernier livre, sables mouvants, est évoqué également, il en parle deux trois secondes. 

Un grand auteur, qui a vécu comme il le voulait, qui a réalisé une partie de ce qu'il désirait, qui devait paraitre pour un ours pour certains mais de cela il s'en fichait. Un homme engagé car il ne supportait pas l'injustice...

Il nous a laissé Wallander, son amour de l'Afrique et tant d'autres livres car un auteur ne meurt jamais. 

Merci Monsieur Mankell.

 

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