Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les couleurs de la vie
Les couleurs de la vie
Visiteurs
Depuis la création 785 575
Derniers commentaires
21 octobre 2016

La jungle d'Upton Sinclair

14691103_1294426790576544_436531553463368532_n

 

En ce début du XXième siècle Jurgis quitte la Lituanie  pour fuir la pauvreté. Il part avec la femme qu'il aime Ona ainsi qu'une partie des deux familles. Ils rêvent d'une vie meilleure en Amérique, là bas à Chicago.

Ils se font arnaqués durant le voyage et arrivés à Chicago sont complètement déboussolés. Leur chemin les conduits vers un endroit qui pue cerné par le bruit. Le quartier des abattoirs.

Jurgis jeune et plein de force va être engagé dans cette usine car ils découvrent tous que oui il y a plus de liberté mais c'est un oeuphémisme.  la vie y est plus chère que dans leur pays. Ils vivent entassés dans un appartement jusqu'au jour où ils découvrent une publicité vantant les mérites d'êtres propriétaire.

Ignorants, ne parlant pas l'anglais, ils se font arnaquer en achetant cette maison qui en fait est un taudis. Pour rembourser la maison chaque mois, Jurgis doit absolument travailler encore et encore. Les femmes également ainsi qu'un des enfants. Usine de conserverie, usine de phosphates....travailler, travailler pour un salaire qui leur donne à peine de quoi manger.

Malgré leur bonne volonté, ils vont s'enfoncer et le jour où Jurgis est jeté en prison , c'est la descente aux enfers...

Lorsqu'il sort, c'est une autre famille qui vit dans leur maison. 

Il n'a plus rien à perdre, que se perdre lui même dans la malhonnêté. Il aura de l'argent mais perdra tout. A nouveau la prison, la mendicité, le vol à l'étalage jusqu'au jour où il retrouve une partie de la famille et qu'il pousse la porte d'une assemblée et va découvrir le socialisme. 

 

Upton Sinclair était journaliste. Lors de la parution du livre en 1906, ce fut le scandale  parce qu'il dénonçait les conditions ouvrières misérables mais également pour  sa description des abattoirs. Chicago comme toute l'Amérique était aux mains des Trusts qui offraient les pots de vin aux politiques et truquaient les élections. 

Ce qui est édifiant c'est que les ouvriers travaillaient sans protection aucune. Les dépeceurs étaient couverts de sang, les ateliers l'hiver n'étaient pas chauffés, aucune aération. Les contrôles de la viande étaient factices : on mélangeait aussi bien les carcasses avariées que celles de bonne qualité. 

Les tricheries des multinationales actuelles concernant la viande sont exactement les mêmes en grande partie qu'à l'époque.  Et comme aujourd'hui tout cela au nom de l'argent avec un grand A. 

Grâce à Upton Sinclair qui fut reçu par le président Roosevelt, des amélioriations furent décidées pour que les ouvriers ne subissent plus journellement cette horreur. 

 

"Pourtant ni Ona, ni les siens n'étaient devenus insensibles. Leurs âmes n'étaient qu'assoupies. Quand elles se réveillaient, la porte de leur mémoire s'ouvrait en grand. Quel moment terribe c'était alors pour nos amis ! Les joies, les espoirs et les rêves d'autrefois leur tendaient les bras et leur parlaient. Ils ressentaient sur les épaules le poids infini de leur fardeau et savaient qu'ils ne s'en libéreraient jamais. Ils n'avaient même plus le courage de protester. L'angoisse les saisissait, plus terrible que s'ils avaient vu la mort en face. C'était une terreur indicible, inexprimable et qui ne lâcherait jamais prise."

Nous sommes au XXIième et en renfermant ce roman, on réalise que rien n'a vraiment changé. Le pouvoir de l'argent profite de la pauvreté de milliers d'êtres par le monde. Le capitalisme n'a jamais cessé d'exister entrainant sa voracité  dans une main d'oeuvre inépuisable et renouvelable à satiété. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
20 octobre 2016

Le côté gauche de la plage de Catherine Cusset

plage

 

nutile de chercher sur une carte, Catherine Cusset ne vous dévoilera pas le nom de sa plage. Pour y accéder, il vous faudra marcher un kilomètre en évitant les griffures des ronces. 

 

Sur cette plage, elle a couru sur les pas de l’enfance, elle y a emmené sa fille à peine née et a rencontré Jean.

 

C’est sa plage de l’été, elle ne manquerait leur rendez vous pour rien au monde.

 

Pour la croiser, vous devez vous rendre du côté gauche, où les touristes ne vont pas. 

 

Si vous apercevez une naïade sans vêtements, c’est elle car c’est le côté de la plage où dame nature a ses droits.

 

« Cette plage est le legs de mon père. Lui qui se dit déçu de ne pas avoir réussi  à nous transmettre  sa foi m’a transmis quelque chose d’aussi fort, l’amour d’un lieu et un bonheur fou lié à cet amour. Il m’a transmis Porzcrac’h et le plaisir du bain nu »

 

C’est pour Jean qu’elle a écrit ce si beau récit de sa plage. 

 

alain057

 

Aquarelle d'Alain Robet. 

 

 

3 octobre 2016

Born to Run de Bruce Springsteen

J’avais 13 ans quand ce fut le coup de foudre pour cet rock and roll man à travers sa musique. Born to run m’emmenait sur d’autres chemins musicaux. A 15 ans, son album Darknes  Edge oft theTown (que je possède encore) scella cet amour à jamais. J’adorais cette noirceur de vie qui se dégageait dans ses chansons étant en pleine crise d’adolescence.

 

Alors bien sur que j’allais dévorer son auto bio, écrite par le Boss lui-même. 

 

Il ne nous dévoile pas toute sa vie naturellement mais une grande partie. Son enfance dans le New Jersey entouré d’une grande famille. Ils vivaient tous dans le même quartier : Irlandais et Italiens mais étrangement ne se parlaient pas. Il fut élevé par ses grands-parents jusqu’à 7 ans. Enfant roi, qui ne comprenait pas qu’il allait à présent vivre à plein temps chez ses parents. Sa maison c’était celle des grands-parents pas la paternelle. 

 

L’homme qui est devenu riche n’a jamais oublié d’où il venait et n’a de cesse d’essayer de retrouver ces années d’enfance où il était heureux malgré la pauvreté, tout en sachant que la roue tourne et que le passé ne revient jamais mais continue à imprégner l’air que l’on respire.

 

Sa plus grande fêlure est cette non compréhension entre lui et son père. Alcoolique, grand fumeur, pas causant, il restait des heures dans sa cuisine sans un mot. Est-ce son père qui lui a transmis cette dépression qui le ronge depuis des années ? Car oui on peut être un homme adulé mondialement et se sentir malheureux. Cette dépression, il n’en connait pas l’origine. Il se soigne et reconnait que sans sa femme Patty, il ne sait pas jusqu’où il serait descendu dans ce trou noir.

 

 

Sa vie change le jour où il voit Elvis Presley à la tv, lui aussi veut faire partie de la grande famille de la musique. Aidé par sa mère pécuniairement pour l’achat de sa première guitare d’occasion, il va travailler, travailler pour apprendre. Ses premièrs groupes ensuite  la formation du groupe avec E Street Band jusqu’à notre époque. La musique c’est toute sa vie et lui qui est adulé se sent encore comme un gamin face à un Mike Jagger ou d’autres. 

 

Son amour de père pour ses trois enfants où il a essayé d’avoir une autre communication que celle qu’il avait avec Doug son père.  

 

A travers ce livre Bruce Springsteen nous dévoile l’homme qu’il est : pas toujours facile à vivre mais quel artiste est facile ? Son respect des autres, sa simplicité, son humanité, ses colères. Ils se raconte, il raconte son pays les USA, sa non compréhension comme tout un chacun de cette société qui devient de pire en pire, ses envolées en moto quand il a besoin de décompresser en solitaire. 

Il est tel que je l’aimais, tel que je l’aimerai toujours le Boss qui m’a fortement émue durant cette lecture. 

 

born

Les couleurs de la vie
Publicité
Publicité