La jungle d'Upton Sinclair
En ce début du XXième siècle Jurgis quitte la Lituanie pour fuir la pauvreté. Il part avec la femme qu'il aime Ona ainsi qu'une partie des deux familles. Ils rêvent d'une vie meilleure en Amérique, là bas à Chicago.
Ils se font arnaqués durant le voyage et arrivés à Chicago sont complètement déboussolés. Leur chemin les conduits vers un endroit qui pue cerné par le bruit. Le quartier des abattoirs.
Jurgis jeune et plein de force va être engagé dans cette usine car ils découvrent tous que oui il y a plus de liberté mais c'est un oeuphémisme. la vie y est plus chère que dans leur pays. Ils vivent entassés dans un appartement jusqu'au jour où ils découvrent une publicité vantant les mérites d'êtres propriétaire.
Ignorants, ne parlant pas l'anglais, ils se font arnaquer en achetant cette maison qui en fait est un taudis. Pour rembourser la maison chaque mois, Jurgis doit absolument travailler encore et encore. Les femmes également ainsi qu'un des enfants. Usine de conserverie, usine de phosphates....travailler, travailler pour un salaire qui leur donne à peine de quoi manger.
Malgré leur bonne volonté, ils vont s'enfoncer et le jour où Jurgis est jeté en prison , c'est la descente aux enfers...
Lorsqu'il sort, c'est une autre famille qui vit dans leur maison.
Il n'a plus rien à perdre, que se perdre lui même dans la malhonnêté. Il aura de l'argent mais perdra tout. A nouveau la prison, la mendicité, le vol à l'étalage jusqu'au jour où il retrouve une partie de la famille et qu'il pousse la porte d'une assemblée et va découvrir le socialisme.
Upton Sinclair était journaliste. Lors de la parution du livre en 1906, ce fut le scandale parce qu'il dénonçait les conditions ouvrières misérables mais également pour sa description des abattoirs. Chicago comme toute l'Amérique était aux mains des Trusts qui offraient les pots de vin aux politiques et truquaient les élections.
Ce qui est édifiant c'est que les ouvriers travaillaient sans protection aucune. Les dépeceurs étaient couverts de sang, les ateliers l'hiver n'étaient pas chauffés, aucune aération. Les contrôles de la viande étaient factices : on mélangeait aussi bien les carcasses avariées que celles de bonne qualité.
Les tricheries des multinationales actuelles concernant la viande sont exactement les mêmes en grande partie qu'à l'époque. Et comme aujourd'hui tout cela au nom de l'argent avec un grand A.
Grâce à Upton Sinclair qui fut reçu par le président Roosevelt, des amélioriations furent décidées pour que les ouvriers ne subissent plus journellement cette horreur.
"Pourtant ni Ona, ni les siens n'étaient devenus insensibles. Leurs âmes n'étaient qu'assoupies. Quand elles se réveillaient, la porte de leur mémoire s'ouvrait en grand. Quel moment terribe c'était alors pour nos amis ! Les joies, les espoirs et les rêves d'autrefois leur tendaient les bras et leur parlaient. Ils ressentaient sur les épaules le poids infini de leur fardeau et savaient qu'ils ne s'en libéreraient jamais. Ils n'avaient même plus le courage de protester. L'angoisse les saisissait, plus terrible que s'ils avaient vu la mort en face. C'était une terreur indicible, inexprimable et qui ne lâcherait jamais prise."
Nous sommes au XXIième et en renfermant ce roman, on réalise que rien n'a vraiment changé. Le pouvoir de l'argent profite de la pauvreté de milliers d'êtres par le monde. Le capitalisme n'a jamais cessé d'exister entrainant sa voracité dans une main d'oeuvre inépuisable et renouvelable à satiété.