Sandra vit heureuse à Lyon, mariée, deux enfants.
Sa grand-mère qu’elle adorait meurt. Cette dernière lui a légué ses petits carnets en moleskine où elle décrit tout ce qu’elle a vécu sous l’occupation : les rafles, la terreur, le retour à l’appartement familial dont une autre famille avait pris possession. De son vivant, elle n’avait jamais rien raconté.
Mais il y a un secret derrière ces petits carnets. Sa grand-mère lui délègue une mission.
Sandra a peur de retourner à Paris où elle a laissé une partie de sa jeunesse. Paris où elle était si amoureuse d’un garçon qui l’a rejetée et elle n’a jamais compris le pourquoi.
Elle vivait en même temps une autre d’histoire d’amour, avec Paul, qui est devenu son mari.
Elle part, inquiète. Va t-elle avoir le courage de comprendre ? D’affronter ?
J’ai beaucoup aimé ce premier roman dans le cadre des 68 premières fois. Très belle écriture, fluide.
Mais surtout il y a ce passage qui pose la question de l’oubli
Arrivera-t-il un jour où le monde aura oublié définitivement cette période trouble, lorsque ma génération n’existera plus et qu’elle aura cédé la place aux autres ? Que fera la jeunesse de nos pires souvenirs ? Les enterrera-t-elle pour « renouveler la mémoire collective », comme je l’ai entendu aujourd’hui même de la bouche de ce jeune sociologue qui soutenait que nous pouvions rien souhaiter de mieux pour une société apaisée. « Quand tous les survivants de cette époque auront disparu, l’air sera plus léger, plus respirable, a t-il conclu »
Très souvent, je me pose la même question. Et quand le dernier survivant aura disparu ? Aurons-t-il l’ignominie de prétendre que tout cela était faux ? Malheureusement, je le pense car nous vivons dans un siècle qui balaie tout, qui dénonce tout. C’est si facile d’oublier, c’est si loin.
Certains et certaines diront qu’on a tellement écrit sur la question. Et moi je répondrai qu’on n’a pas encore assez écrit et qu’envers tous ceux qui sont morts, il faut encore écrire et écrire.Ne jamais oublier au vu de la montée des extrêmes qui se tapissent dans les coins, attendant leur heure.