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Les couleurs de la vie
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17 avril 2018

Celui qui disait non de Adeline Baldacchino

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68

 

Le 13 juin 1936 sur les quais de Hambourg, aux chantiers de Blohm et Voss, des hommes sont groupés faisant le salut nazi. Ils saluent Hitler qui est venu assister à la mise à eau  du navire école  le Horst Wessel. Un photographe prend un cliché en surplomb de  la masse et au milieu un homme croise les bras. 

Cet homme sera reconnu comme étant August Landmesser par l’une de ses filles Irène.

Mais une autre famille le reconnaitra également comme étant Gustav, ce qui est plus plausible si l’on se référe au visage. De toute façon August ou Gustav, peu importe, c’est  l’homme qui a osé défier ce qu’on lui imposait qui est admirable.

D’autant plus qu’il n’est pas le seul sur la photo. Si l’on regarde bien, ils étaient deux ce jour là à ne pas obéir aveuglement. 

August_Landmesser

 

 

Adeline Baldacchino a choisi de nous raconter la vie d’August à travers ce premier roman. 

 

L’image du couple d’August et d’Irma c’est toute l’horreur nazie et son absurdité haineuse qui en font les victimes. 

 

Irma d’origine juive mais dont le beau père est protestant, elle même étant baptisée, rencontre Gustav en octobre 1934.

Ils décident de se marier l’année suivant mais un fonctionnaire très zélé refuse laissant passer de quelques mois à l’avance les lois de Nuremberg incluant que Aryens et non Aryens ne peuvent s’unir. 

 

Une petite fille nait de cet union Ingrid qui aura la chance d’être née avant le 31 juillet 1936 considérant qu’un enfant née d’une relation sexuelle avec un juif ou une juive, serait automatiquement considéré comme juif. Sa soeur Irène n’aura pas cette chance là si l’on peut appeler cela la chance. 

 

Avant de connaitre Irma, August avait adhéré au parti nazi non pas par conviction mais pour la facilité qu’il en aurait à trouver du travail.

 

Comme de bien entendu, le parti l’exclu suite à sa vie amoureuse et au fait qu’il ne s’y rend plus. 

 

Se rendant compte, que tout devient dangereux pour eux, August décide de s’enfuir vers le Danemark afin que la famille puisse vivre libre. Il est arrêté. Emprisonné et libre sous condition de ne pas revoir Irma. Il n’obéit pas aux injonctions et veut absolument la revoir.

 

Il est à nouveau arrêté et envoyé dans un camp de travaux forcés pour trois ans et demi. La raison : souillure raciale. Il va y travailler dans les marais et c’est dans ce camp qu’est né le chant des partisans repris plus tard dans d’autres pays. 

 

Irma elle est arrêtée en juillet 1938. Elle va passer de prisons en prisons pour terminer à Ravensbruk où elle sera assassinée comme tant d’autres par les tortionnaires en 1942.

 

August lui sera relâché. Il va aimer une autre femme et ensuite envoyé dans une bataillon en 1944 pour mourir en Croatie. 

 

En 1951, leur union sera légalisée.

 

Ingrid leur première fille sera élevée par ses grands parents. Irène née en prison n’aura pas cette chance, elle sera expédiée dans un orphelinat où elle va subir des sévices corporels jusqu’à être défenestrée. Elle passera d’une famille à une autre qui lui sauveront la vie. Echappera à la déportation.

 

 

 

 

C’est en 1990 qu’elles renoueront vraiment des liens. 

 

 

 

Très beau roman dans cette série des 68 premières fois.  Il n’y aura jamais assez d’écrits pour rappeler ce que fut l’horreur nazie jamais atteinte aussi fort aussi bien contre les juifs, les témoins de Jéhovah, les lesbiennes, les handicapés etc etc  mais ce furent les juifs qui furent exterminés en plus grand nombre, juste pour une question raciale.  L’autre, le mauvais. Pourquoi l’autre ? telle est la question.

 

Et à l’heure, où l’antisimétisme renait de ses cendres jamais éteintes en réalité, il est bon de rappeler que la Palestine fut un Etat crée par les Romains afin d’humilier les juifs après un pogrom. Que si les juifs sont devenus banquiers, ce sont les Romains qui ont crée cet état de fait car le seul métier que ce peuple pouvait exercer sous leur joug, était celui de percepteur d’impôts. 

Mais bon, l’autre sera toujours le mauvais, l’homme ne change pas.

 

C’était une petite parenthèse.

 

Un premier roman qui nous démontre qu’à sa façon on peut toujours dire non et ne pas obéir aveuglement, au risque de sa vie, il est vrai mais dire NON tout simplement.

 

Un roman très dur mais qui  donne envie de croire encore et encore à la bonté humaine.

 

bras

 "Huit mille Juifs d'origine polonaire se retrouvent pris au piege d'un no man's land entre l'Allemagne qui les pousse dehors et la Pologne qui se refuse à les recevoir. La Suisse exige que l'Allemagne distribue des cartes d'identité afin de pouvoir répérer  celles marqués d'un J...pour les refouler. L'Australies argue du fait qu'elle ne veut pas d'antésimitisme sur son territoire : pour cela, le mieux est encore de ne pas avoir de Juifs. Logique implacable.  Le Canada rechigne. Les services de Roosevelt ne sont pas plus allants. La souricière se referme."

 

 

 

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Commentaires
A
Un sujet dur en effet, mais on n'en sait jamais assez sur le sujet.
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