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Les couleurs de la vie
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29 janvier 2019

La traversée intérieure de Taha Hussein

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Taha Hussein qui fut ministre de l’éducation sous Nasser en Egypte a écrit sa vie dans « le livre des jours » dont cette traversée intérieure est le second.

Taha Hussein était aveugle depuis l’âge de trois ans. Admirateur d’un très grand poète Syrien Abou Alal atteint de cécité comme lui. Et issu d’une famille pauvre.

 

Au début de ce volume le jeune Taha Hussein suit les cours souvent théologiques et entrecoupés de prières à l’école de el Azhar où il s’ennuie fermement. Il voit sa vie comme une suite de journées sans fin et semblables aux autres. 

 

Jusqu’au jour où 

 

« ce fut à peu près à cette époque là que l’on commença à entendre parler de l’université.. ce mot lui fit, la première fois qu’il l’entendit, la plus curieuse impression, car il n’avait connu, jusqu’alors qu’une sorte d’établissement de l’enseignement : la Mosquée »

 

La première université laïque voit le jour en 1908.

 

 

Taha Hussein va donc décider de s’y rendre avec des amis et prend conscience que certains professeurs étrangers s’intéressent à leur culture. Il va également découvrir l’histoire passée de son pays, ce qu’on ne leur avait jamais enseigné à la Mosquée.

 

Il n’aura dès lors plus qu’une idée en tête, poursuivre ses études en France. Il va donc apprendre le français et demander par trois fois d’être envoyé comme boursier avec d’autres étudiants en France.

 

Sa persévérance paie et il débarqué à Montpellier. Il va constater deux difficultés : son  français n’est pas assez pur et sa cécité qui l’embarasse dans la lecture des cours. Il va donc apprendre le braille dont en Egypte on ne parle aucunement.

 

Malheureusement, les étudiants doivent repartir en Egypte car l’Université du Caire n’a plus assez d’argent. 

 

Il n’aura qu’une envie repartir là bas et toujours persévérant, il y retourne mais cette fois à Paris où il va suivre des cours à la Sorbonne. Mais un autre souci se dessine : il ne connait pas le latin. 

Qu’à cela ne tienne, il va prendre des cours. 

 

Sa vie va à nouveau changer lors de sa rencontre avec une jeune fille : Suzanne. Car pour suivre les cours de la Sorbonne, il lui faut de l’aide. Suzanne va passer des heures à lui faire la lecture de ces cours.

 

Taha Hussein veut absolument être l’un des premiers égyptiens a obtenir la licence de lettres et il veut également écrire une thése.

 

Pour la deuxième fois, il est sommé de revenir en Egypte car le conflit mondial brouille déjà l’horizon.

 

Taha Hussein est désespéré car tous les efforts qu’il a fourni tombent à néant. Et puis, la voix de Suzanne lui manque.

 

Il arrivera à repartir en France. Terminera ses études, épousera Suzanne. Verra naitre sa petite fille et c’est en famille qu’il repartira dans son pays bien décidé à y enseigner.  

 

Car l’Egypte voit la révolte se dessiner contre l’occupant anglais. 

 

 

 

Je terminai ce résumé avec des morceaux de poèmes de d’Abu l-Ala dont le modernisme est incroyable alors qu’il fut écrit dans les mille. 

 

La vérité est soleil recouvert de ténèbres -
Elle n'a pas d'aube dans les yeux des humains.

La raison, pour le genre humain

Est un spectre qui passe son chemin.

Foi, incroyance, rumeurs colportées,

Coran, Torah, Évangile

Prescrivant leurs lois ...

À toute génération ses mensonges

Que l’on s’empresse de croire et consigner.

Une génération se distinguera-t-elle, un jour,

En suivant la vérité ?

Deux sortes de gens sur la terre : 

Ceux qui ont la raison sans religion,

Et ceux qui ont la religion et manquent de raison.

Tous les hommes se hâtent vers la décomposition,

Toutes les religions se valent dans l'égarement.

Si on me demande quelle est ma doctrine,

Elle est claire :

Ne suis-je pas, comme les autres,

Un imbécile ?

 

 

 

 

En lisant l’autobiographie de Taha Hussein, je ressentais son ouverture à toute culture différente de la sienne, son acceptation de l’autre, ses défis. Il aurait pu se lamenter sur sa cécité et sa pauvreté toute sa vie mais il a choisi de comprendre ce que la culture occidentale méditérranéenne avait et pouvait apporter à son pays. Car le monde est tissé de liens qu’on le désire ou non.

 

Sans oublier l’humour qui parsème son récit.

 

Une très belle découverte.

 

 

 

 

 

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Commentaires
A
Merci pour ce conseil de lecture.
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.
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A
Très intéressant ton résumé. Je n'avais pas entendu parler de ce livre.
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