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Les couleurs de la vie
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15 mars 2021

Peter May Quarantaine

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Londres est coupée du monde suite à une épidémie. On ne compte plus les morts. On ne les enterre plus. On les incinere à tour de bras. Le premier ministre a lui meme succombé. 

La ville est dévastée par les pillages. Entourée de fils barbelés et surveillée par les militaires, obligation de rester chez soi après 19 heures. La désobéissance n'est pas tolérée sous risque de perdre la vie. Chacun se terre chez soi. Masques et distanciation sont la loi. 

Seule l'ile aux chiens, ou résident certains riches, est épargnée par le virus mais gardée par des vigiles privés.

Les contaminés étant si nombreux qu'il faut absolument construire une nouvelle annexe à l'hopital et c'est lors du creusement des fondations que l'on y découvre des os humains.

Mac Neill est à deux jours de sa pension. Separé de sa femme et ne pouvant voir son fils Sean, il n'a plus d'illusions concernant la vie. C'est pourtant lui qui est appelé sur les lieux de la découverte car les hommes sont en sous effectif. 

Il est décidé à trouver l'assassin qui a assassiné une petite fille. Et quand son fils Sean succombe à son tour, il s,y lance à corps perdu.

 

Ce roman, Peter May l'a écrit en 2005 et aucune maison d'édition n'en a voulu. 

Ce qui est troublant c'est que certains faits dont l'hopital construit à la hate par les chinois, il l'avait déjà imaginé. La scène de la lockdown party dans une ancienne boite de nuit est tellement d'actualité. Je pourrais encore vous en énumérer. 

Outre la fiction, Peter May nous disseque le virus de façon claire sans oublier le vaccin, ce fameux vaccin.

J'avoue que j'étais fort troublée en terminant la lecture. Entre le réel et l'irreel mais terriblement envoutante.

 

 

 

 

 

 

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5 mars 2021

Journal d'une femme noire de Kathleen Collins

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Kathleen Collins fut l'une des premieres femmes afro-américaine à réaliser un film. Elle milita pour les droits civiques des noirs, pièce de théatre, ecrivain. Diplomee universitaire dont son cursus fut terminé à la Sorbonne. Et pourtant durant des années elle fut oubliée.

C'est la ténacité de sa fille Nina qui a permis à Kathleen Collins de revenir à la lumière.

Ce journal n'est pas totalement un journal. On peut y découvrir outre le journal, des nouvelles et des lettres écrites à ses parents, à des amies et à sa fille.

Kathleen Collins analysé aussi bien la culture blanche que la culture noire à partir de 1963, année des droits civiques. Dans l'une de ses nouvelles, elle nous raconte, les idées nouvelles de l'époque, la fusion entre femme blanche et homme noir et vice versa qui en fait de compte deboucha sur le black matter car il n'est pas facile dans la société américaine de tenter de changer ce qui perdure depuis des années.

Dans une autre nouvelle, le personnage est un africain du sud, qui connait l'appartheid mais qui considère que la ségrégation raciale aux USA est encore pire. Il ne reve que d'une chose : retourner chez lui. 

Kathleen Collins ne délivre pas une analyse sociétale sur la segrégation, elle écrit avec humour la vie de femmes de couleur. Aucune trace de haine envers les autres. 

Dans la partie réservée à son journal, elle analyse sa vie en tant que Femme et tente de comprendre son évolution au fil des années ainsi que son rapport aux hommes.

Le journal se termine par des pages d'un roman inachevé. 

Kathleen Collins est décédée du cancer le 18 septembre 1988. Elle écrivait divinement. 

 

 

 

 

 

4 mars 2021

Le parfum des fleurs la nuit de Leila Slimani

Unknown

 

Je n'ai jamais lu de romans de Leila Slimani. C'est à travers l'art que j'ai désiré esquisser cette rencontre. Rencontre inoubliable avec cette auteur en suivant ses mots dans lesquels elle se dévoile.

Leila Slimani qui est une solitaire  aime se réfugier dans son bureau pour tracer son écriture, rideaux fermés, n'est pas très enthousiaste quand on lui propose une nuit au musée. Mais elle accepte après tout de vivre cette expérience dans la Douane de mer à Venise.

'Je sonne à la porte du musée. J'attends longtemps, je songe qu'on m'a peut etre oubliée, que je suis en retard. Je m'apprete à rebrousser chemin quand un homme ouvre la porte."Je suis Leila.Je suis l'écrivain qui doit dormir ici."

Leila Slimane doit passer sa nuit face à une expo d'art contemporain"Lieux et signes" qui developpe le rapport de l'homme avec la nature. En réalité, elle se demande ce qu'elle doit faire de sa nuit face à ces oeuvres. Ce qui la ramène à ses souvenirs face à l'art en arrivant en France. N'ayant pas grandi dans la culture de cet art, elle ne savait que faire lors de sa première visite dans un musée. Imiter les autres. Regarder religieusement ce que les autres regardent. Pencher la tete comme les autres jusqu'au jour où un ami à Florence lui a fait comprendre que l'art cela se ressent. C'est une rencontre entre votre regard et le regard du peintre ou de l'artiste. 

"Le musée reste pour moi une émanation de la culture occidentale, un espace élitiste dont je n'ai toujours pas saisi les codes".

Leila Slimane déambule, pieds nus dans le musée, tentant de comprendre ce que les artistes expriment à travers les oeuvres. Pas toujours évident de saisir l'art contemporain et l'importance que certains lui pretent. Mais ce qu'elle examine la ramène à des souvenirs de jeunesse, de sa relation avec son père et la barrière d'amour entre eux. Cette impossibilite de mots dans les relations pere fille. Le desarroi de ce père avant sa mort. Sa rehabilitation. Ses mots qui auraient pu etre dits mais qui sont vains à présent.

Durant sa promenade, elle se confronte à un parfum d'enfance. Un arbre fait partie de l'expo. Un galant de nuit. 

"A Rabat, il y avait un galant de nuit  près de la porte d'entrée de ma maison. En été, quand le soir tombait, nous gardions la fenetre ouverte pour provoquer des courants d'air et mon père disait :" Vous sentez ? C'est le galant de nuit !" Année après année cela ne cessait de l'émerveiller. Il suffit que je ferme les yeux pour me souvenir  de ce parfum entêtant et sucré. Les larmes me montent aux paupieres. Les voilà mes revenants. La voilà, l'odeur du pays de l'enfance, disparu, englouti."

C'est ce meme parfum qui sera son dernier souvenir avant de sortir du musée le matin.

Outre ses souvenirs, Leila Slimane, décrit ce fil d'équilibre de tout enfant parti de son pays pour grandir dans un autre. Le centre du fil est le mélange de culture. Ni d'ici ni de là. Comment faire pour ne pas perdre l'équilibre ? 

Et comme une enfant, elle va s'allumer une cigarette dans les wc du musée. Elle s'accorde cet instant interdit. 

 

Si je vous avoue que c'est un coup de coeur....

 

 

 

 

 

 

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