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Les couleurs de la vie
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20 novembre 2017

La symphonie du hasard de Douglas Kennedy

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Alice est éditrice à New York. Personne ne sait dans sa maison d’édition qu’elle rend visite régulièrement à son frère Adam, emprisonné. 

 

Elle se rend donc à la prison munie des Oreo que son frère aime tant. Il prétend qu’il a changé mais quand il lui raconte son plus mauvais secret, Alice est complètement perturbée.

 

Cet aveu l’oblige à repenser à  son passé. 

 

Et c’est l’image des USA des années soixante et septante qu’elle nous dévoile : ses parents qui ne cessaient de disputer,  sa mère attendant le moindre prétexte pour le faire. Son frère Adam qui était promis à un bel avenir sportif et qui suite à un accident d’auto, a complètement changé d’option et s’est tourné vers le commerce. Le second frère parcourt le monde afin d’aider les autres, en réponse à l’hermétisme de leur père raciste, antisémite en partie malgré qu’il a épousé une femme juive. 

 

Alice décide d’intégrer une université artistique. Elle suit un cursus d’histoire. Elle participe à une revue littéraire mais durant ces années Nixon tout est source de conflit.  L’intégration des noirs est mal perçue par certains, l’homosexualité n’en parlons pas , la guerre au Vietnam est toujours de mise. Les jeunes fument des joints, ce qui est strictement interdit par la loi, boivent tentant d’échapper à cette chape de plomb sur leur jeunesse.

 

Des événements vont transformer la vie d’Alice : son professeur tuteur se suicide. Ce dernier lui avait avoué qu’il avait un cancer et elle apprend qu’il n’en en rien. Bob, le garçon qu’elle aime, a participé à une sale histoire et son père qui partait sans cesse au Chili pour surveiller sa mine, est en fait impliqué dans la destitution de Allende et l’arrivée au pouvoir de Pinochet.

 

Adam est là bas pour aider son père. Peter décide de s’y rendre et Alice part en Irlande continuer son cursus car elle veut fuir absolument tous ces tristes événements mais surtout tous ces secrets que vous inflige votre famille. Porter le fardeau des autres, elle veut tenter de les oublier. 

 

 

La symphonie du hasard est le genre de roman que j’adore, c’est politique, intellectuel, intéressant historiquement.  Un roman fluide construit autour d’une famille qui se mêle les pieds dans les non dits. Bref du Douglas Kennedy en super forme.

 

J’attends la suite au mois de mars. 

 

 

 

 

 

 

 

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14 novembre 2017

N'oublie rien en chemin de Anne-Sophie Moszkowicz

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Sandra vit heureuse à Lyon, mariée, deux enfants.  

 

Sa grand-mère qu’elle adorait meurt. Cette dernière lui a légué ses petits carnets en moleskine où elle décrit tout ce qu’elle a vécu sous l’occupation : les rafles, la terreur, le retour à l’appartement familial dont une autre famille avait pris possession. De son vivant, elle n’avait jamais rien raconté. 

 

Mais il y a un secret derrière ces petits carnets. Sa grand-mère lui délègue une mission.

 

Sandra a peur de retourner à Paris où elle a laissé une partie de sa jeunesse. Paris où elle était si amoureuse d’un garçon qui l’a rejetée et elle n’a jamais compris le pourquoi. 

 

Elle vivait en même temps une autre d’histoire d’amour, avec Paul, qui est devenu son mari.

 

Elle part, inquiète. Va t-elle avoir le courage de comprendre ?  D’affronter ?

 

 

 

J’ai beaucoup aimé ce premier roman dans le cadre des 68 premières fois. Très belle écriture, fluide. 

 

Mais surtout il y a ce passage qui pose la question de l’oubli

 

Arrivera-t-il un jour où le monde aura oublié définitivement cette période trouble, lorsque ma génération n’existera plus et qu’elle aura cédé la place aux autres ? Que fera la jeunesse de nos pires souvenirs ? Les enterrera-t-elle pour « renouveler la mémoire collective », comme je l’ai entendu aujourd’hui même de la bouche de ce jeune sociologue qui soutenait que nous pouvions rien souhaiter de mieux pour une société apaisée. « Quand tous les survivants de cette époque auront disparu, l’air sera plus léger, plus respirable, a t-il conclu »

 

 

Très souvent, je me pose la même question. Et quand le dernier survivant aura disparu ? Aurons-t-il l’ignominie de prétendre que tout cela était faux ? Malheureusement, je le pense car nous vivons dans un siècle qui balaie tout, qui dénonce tout. C’est si facile d’oublier, c’est si loin. 

 

Certains et certaines diront qu’on a tellement écrit sur la question. Et moi je répondrai qu’on n’a pas encore assez écrit et qu’envers tous ceux qui sont morts, il faut encore écrire et écrire.Ne jamais oublier au vu de la montée des extrêmes qui se tapissent dans les coins, attendant leur heure. 

 

 

 

 

6 novembre 2017

A la claire fontaine et coiffeur pour dames de M.C. Beaton

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Dès que je vois qu’un nouvel Agatha Raisin, deux devrais je dire car ces enquêtes sont éditées en deux tomes, je fonce.

 

Et j’avoue que j’y prends goût.

 

Pauvre Agatha, elle tente de se persuader qu’elle n’aime plus James. D’ailleurs il la fuit. 

 

Même lorsque Robert Struthers, président du conseil municipal, est assassiné à la source d’eau douce du village de Bascombe, elle espère reprendre leur duo d'enquêteurs mais peine perdue.

 

Une société aimerait exploiter cette source  à la grande colère des habitants. Le conseil municipal se composent des pour et des contre. 

 

Agathe débute donc son enquête avec grande tristesse sans James.

 

Roy son ancien employé lui propose de réaliser la com de la société qui veut exploiter la source. 

 

Agatha fonce et tombe dans les bras d’un des frères associés qui est plus jeune qu’elle. 

 

Le village jase…. Et James est scandalisé. 

 

 

 

 

Dans la suite de ses aventures, James s’étant envolé vers d’autres cieux, Agatha déprime. 

La femme du pasteur lui propose, lorsqu’Agatha horrifiée découvre qu’elle a des cheveux blancs, le salon de coiffure dont le patron se nomme John.

 

Elle se rend donc à Avesham et est comblée par le talent du coiffeur mais également par la prestance de ce bel homme. 

 

Bizarrement, elle constate que certaines femmes sont horrifiées quand elle évoque son nom durant la réunion des femmes de la paroisse. 

 

Bizarre d’autant que cet homme est charmant. Si charmant qu’elle accepté d’aller au restaurant en sa compagnie mais petit à petit, l’enquêteuse reprend le dessus, et James étant aux abonnés absents, elle va conspirer avec le baronnet Charles, rencontré à Chypre, pour coincer Monsieur John. 

 

Peine perdue, le triste sire meurt dans les toilettes de son salon de coiffure, empoisonné par du 

ricin.

 

 

 

J’avoue qu’Agatha m’énerve. Si elle tendait un peu plus la main aux autres, on ne ferait pas sans cesse allusion à son âge, ce qui entraine une déprime certaine mais bon elle va peut être s’améliorer dans les prochains épisodes.

Une bonne série dont je ne me lasse aucunement.

 

 

6 novembre 2017

Le courage qu'il faut aux rivières Emmanuelle Favier

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Premier roman lu dans le cadre des 68 premières fois. Il évoque la question de l’avenir et de la place de la femme dans certaines sociétés. Ici l’Albanie, pays pas très lointain de nos frontières et pourtant la femme y est toujours soumise aux désirs et aux décisions des hommes.  Quelle solution pour échapper à ce carcan ? Renoncer à être une femme et prendre la place des hommes.

 

 

Manushe pour échapper à un mariage non choisi va décider de devenir une vierge jurée. Elle aura une certaine liberté  due à son choix mais l’amour elle peut l’oublier. 

 

 

Adrian, c’est son père qui à décidé que cette xième fille serait un garçon. Personne de son village ne doit savoir. Mais certains ne sont pas dupes et lors d’une partie de chasse, un homme du village la viole. Adrian s’enfuit

 

Le destin voulait que Manushe et Adrian se rencontrent  pour fusionner leur solitude.

 

 

J’ai mis du temps à écrire cette chronique car cette lecture m’a laissée totalement indifférente. Je l’ai lu avec plaisir mais il m’a laissé de marbre émotionnellement ce premier roman.

 

24 octobre 2017

Faux départ de Marion Messina

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Premier roman de Marion Messina dans cette longue et merveilleuse série des 68 premières fois. 

 

Premier roman qui décrit, dans une écriture rapide, de façon vitriolée, cette société qu’est devenue la nôtre mais surtout celle des jeunes qui tentent de s’en sortir sans trop de casse.

 

 

Aurélie a obtenu son bac à la satisfaction de ses parents. Une nouvelle vie peut commencer : la fac ouvre ses portes. Issue d’un milieu ouvrier, l’avenir semble radieux pour ses parents. Elle part donc vers Grenoble.

 

Malheureusement Aurélie est une fille très solitaire, sans amis et dès le premier jour, elle comprend qu’à la fac, il y  a des castes.  Ceux qui savent qu’ils seront l’élite, et les autres qui se répartissent en sous-groupes. 

 

Ayant obtenu une bourse qui n’est pas assez conséquente, elle décide de travailler en nettoyant les chambres de la cité universitaire. Elle y rencontre Alejandro, étudiant colombien. Grâce à l’argent de son oncle, il est venu en France pour étudier la littérature. Elle lui plait, il lui plait. Aurelie ne quitte plus Alejandro qui commence à s’ennuyer à Grenoble. Il décide de partir à Lyon pour poursuivre son cursus. D’Aurélie, il n’en est pas question ; sa liberté d’homme avant tout.

 

Détestant Grenoble, Aurélie plaque tout et part à Paris. 

 

 

Sincèrement, j’ai cru en lisant les premières lignes que ce roman allait m’ennuyer. Grave erreur car je l’ai lu d’une traite. D’ailleurs Marion Messina ne nous en laisse pas le temps, on court derrière Aurélie, on dévore sa vie. 

 

Aucun ruban rose à ouvrir dans le portrait de cette jeune file du XXIème siècle et ce futur si improbable. Elle aimerait être différente de ses parents sans qu’on lui en laisse l’occasion. 

 

Aucun pathos dans cette lucidité de l’écrivain.  Notre société est malade, c’est un fait.

 

Sans oublier Paris qui prend une bonne claque sur son visage de ville idyllique. 

 

Une très bonne lecture qui vaut le détour. 

 

« La vie nous a semblé difficile parce qu’on essayait d’imiter nos parents, dans une époque qui avait trop changé pour qu’on y parvienne.

On a lutté, étudié, envisagé de passer des concours, on a bêtement voulu faire comme eux…Et on s’est plantés. Il faut inventer autre chose, chercher une place ailleurs, dans d’autres lieux, d’autres corps de métier, d’autres décors. Il faut tout recommencer, Aurélie. Tout. On ne va pas rester ici à s’emmerdre pour une avoir une pâle copie de la vie au rabais de nos vieux. Il va falloir qu’on trouve notre place quand eux avait un parcours tout désigné. Il faut arrêter de se lamenter de vivre moins bien que nos parents. Ils ont connu une époque de plein emploi, tu rentrais dans un magasin acheter de savates et t’étais vendeur de savates le lendemain, tu pouvais devenir VPR sans un seul diplôme…A quoi ça les a menés ce cirque ? Finalement, il n’y a rien à leur envier. Il faut faire le deuil de l’opulence, le deuil de Paris, le deuil de la France, le deuil du plein emploi. Et, surtout, il ne faut plus jamais se laisser marcher sur les pieds. »

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16 octobre 2017

Ces rêves que l'on piétine de Sebastien Spitzer

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Défaite des allemands. Ils sont en train de perdre cette guerre qui aurait fait vivre la civilisation aryenne aux confins du monde.

 

A Berlin, Magda Goebbels doit se rendre dans le bunker, c’est là qu’Hitler a établi son quartier général pour échapper à la destruction de Berlin. Ses enfants, sont déjà là bas. Elle y retrouve également Speer, cet ami d'Hitler qu'elle déteste. 

 

Dans les camps, c’est la débandade, les allemands deviennent de plus en plus cruels. On trimballe, enfin ce qu’il en reste de ces fantômes d’un camp à l’autre. Certains décident de s’enfuir dont le dénommé Judah.  Dans leur fuite, ils entrainent une femme et une enfant qui ne parle pas. Cette femme fit partie de celles choisies pour se prostituer auprès des allemands dans les camps. Mieux traitées mais haies par les autres femmes. Elle a réussi a sauver ce bébé né en captivité, son bébé, et lui a appris à se taire afin qu'on s'imagine qu'elle n'existe pas. 

 

Sans oublier une sacoche qui doit absolument être préservée. Tout ce qui reste de l’âme d’un pauvre homme décédé dans le camp. La sacoche contient une longue lettre à sa fille. 

 

 

 

En parcourant ce livre, il ne faut pas oublier que c’est un roman qui nous raconte le terrible secret de Magda Goebbels : elle fut élevée par un beau père juif. De ce fait avéré, Sebastien Spitzer en a créé  cette histoire émouvante et plus que troublante. 

 

Ce livre est fascinant par son sujet : comment Magda Goebbels élevée avec amour par un juif a t’elle pu sombrer du côté obscur ? Devenir l’adulatrice de Hitler et zappé de son âme le sort des juifs ? Car elle, elle savait bien entendu.  L’ambition ne peut être que la réponse.  Une égérie du nazisme portant le nom d’un juif, impensable. Elle l’a d’ailleurs bien caché. Et son mari ? Ce pantin répugnant l’a t-il découvert ?

 

 

Durant la lecture, je n’ai pu m’empêcher de penser à l’affaire Weinstein. Goebbels faisant autorité sur les jeunes actrices avec l’accord de sa femme.  Car je pense que ce fait ne devait pas être une fiction. 

 

 

Magda Goebbels et son mari comme tous les monstres qui ont en commun la lâcheté, se sont donné la mort après que leur chef vénéré ait accompli le même geste.  Ils ont emporté leurs enfants avec eux. Enfants dont la première lettre du prénom était un H.  L’ainé Harald ne faisait pas partie du lot, enfant d’un autre mariage de Magda. Il participait comme pilote à la guerre. 

 

 

Un premier roman mais quel premier roman !  

 

 

 

3 octobre 2017

Entre eux de Richard Ford

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De nos parents, nous ne connaissons pas grand chose. Les souvenirs de leur jeunesse qu’ils éparpillent au fil des conversations. Des photos sourire classées dans des albums. Visages familiers sur le fil de la vie.  Nous faisons partie d’eux car ils nous ont légué leur ADN, une partie de leur caractère, parfois leurs angoisses ou leurs rires.  Mais leurs plus tendres pensées nous resteront toujours des inconnues même si parfois ils se confient.  

 

Richard Ford a écrit sur sa mère après son décès, il y a de cela plus de trente ans. 

Trente ans après, il réunit ses parents dans une même histoire. 

 

Edna et Parker se sont rencontrés à Hot Springs. A l’époque il était épicier pour accéder plus tard au métier de voyageur de commerce d’amidon. 

 

Edna et Parker se marièrent et vécurent pendant 15 ans à deux, sur les routes. Ils ne se quittaient jamais, logeant dans des hôtels où les menait le métier de Parker. 

 

Parker était issu d’une famille irlandaise. Frères et soeurs mais la mère protégeant son gamin n’aimât jamais sa belle fille.

 

Du côté d’Edna, elle fut la fille d’une jeune mère qui s’en débarrassa vite en la faisant grandir chez les soeurs.  Sa mère retrouva un homme et comme Edna était en âge de travailler, elle fut invitée à revenir à la maison. C’est pourtant de ces deux personnes qu’Edna et Parker reçurent le plus d’amour familial.

 

Quinze ans après le début de leur mariage, un bébé voit le jour.

 

Le couple emmène partout avec lui l’enfant mais il faut bien se rendre à l’évidence, Parker va devoir faire sa tournée seul à présent. Du lundi au vendredi mère et fils resteront en duo jusqu’à la formation du trio le vendredi soir. Richard Ford conserve le bonheur que ses parents avaient de se retrouver. Son père et sa mère souffrirent -ils de cette situation de séparation ? Surement mais jamais ils ne le montrèrent à leur enfant. Richard compris pourtant très vite qu'il y avait eux et lui mais sans en souffrir car Edna et Parker aimaient leur fils. 

 

Parker meurt malheureusement à l’âge de cinquante cinq ans d’une crise cardiaque. 

 

Richard Ford est adolescent. Edna adore son fils mais lui fait bien comprendre qu’elle sera toujours là pour lui mais qu’il doit apprendre à se prendre en charge. Elle aura sa vie et il aura la sienne. Il est hors de question qu’il continue à devenir un petit voyou.  Ils ont chacun besoin l’un de l’autre mais dans un contexte de confiance.

 

 

Ils vont donc mener leur vie tout en se voyant très souvent. Edna ayant de nombreuses amies, des sorties, des voyages. 

 

Richard lui va vivre sa vie d’étudiant. Rencontrer la femme de sa vie. Sa mère étant toujours la bienvenue chez eux.  

 

Et puis un jour le cancer fait son apparition. Edna va vivre durant quelques années avec cette épée de Damoclès jusqu’au jour où la maladie sera la plus forte. 

 

 

 

Si vous attendez à travers ce livre que Richard Ford vous explique pourquoi il est venu à l’écriture grâce à ses parents et la vie qu’il a menée, silence total. Il esquisse à peine qu’il est romancier. D’ailleurs sa mère lui demandait quand il allait enfin travailler alors qu’il avait déjà quatre livres à son actif.

 

 

Un livre tout en pudeur et tendresse de parents qui ressemblaient  aux vôtres, aux miens.

 

Très beau portrait de deux personnes dont on entend le rire entre les pages. 

 

 

« Il m’appelait « mon fils », je l’appelais « papa »;les gens disaient que je lui ressemblais. Il n’aurait pas imaginé que soixante-dix ans plus tard je ne me rappelle plus le son de sa voix. »

 

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« Bien sûr, je la voyais vieillir. Je savais que sa vie n’était guère à son goût, mais qu’elle sauvait les apparences. Parfois elle me prenait à part, le matin, lorsque nous étions seuls, entre adultes, et elle me demandait : « Tu es heureux Richard ? Et lorsque je lui répondais  que oui, elle concluait pour que je n’y trompe pas : « Il faut être heureux, c’est ce qui compte le plus! ». Non qu’elle fut malheureuse mais elle savait de quoi elle parlait ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

26 septembre 2017

Mademoiselle, à la folie de Pascale Lécosse

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Premier roman de Pascale Lecosse. Très beau premier roman. On valse entre douceur et humour pour notre plus grand plaisir de lecteur. 

 

 

Mademoiselle fêtera bientôt sa quarante huitième année. Elle a connu la gloire et la connait encore. Adulée au théâtre tant qu’au cinéma, c’est une véritable star. Jouer pour elle est son oxygène. 

 

 

Ne s’étant jamais mariée, maitresse d’un homme politique, non libre, elle vit depuis quinze ans avec Mina sa confidente, secrétaire, femme à tout faire. Un duo qui fonctionne parfaitement. 

 

Catherine, mademoiselle, note tout dans un petit carnet car elle constate depuis quelque temps qu’elle a de petites pertes de mémoire. 

 

Mina observe la transformation de la grande actrice car outre ces pertes de mémoire, elle voit des  personnes qui ne sont pas présentes, elle demande à voir son père qui est décédé.

 

Mina décide Catherine à se rendre chez le docteur.  Sans appel : Catherine sombre petit à petit dans la folie et c’est irréversible.

 

 

Un très très beau roman qui traite avec légèreté et non pathos à travers le personnage de Catherine, ce qui nous guette toutes et tous  : la folie,  si notre cerveau décide de nous jouer un mauvais tour durant notre existence. 

 

On y retrouve le désarroi de la malade qui comprend que petit à petit elle va se transformer en une autre personne et la détresse des personnes qui vivent au jour le jour cette transformation. 

 

Une très jolie découverte. 

 

26 septembre 2017

Ma Reine de Jean Baptise Andrea

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Je vais passer pour le mauvais petit canard de l’aventure des 68 premières mais ce fut un abandon. Non que le roman soit mauvais mais je me suis ennuyée  tout simplement.

 

 

Il vit avec ses parents au bord d’une route dans le sud. Ils les aide en tentant de ne pas faire des bêtises à tenir la pompe à essence, perdue sur le bord d’une route. 

 

Il a 12 ans. Plus d’école car il devrait aller dans l’enseignement spécialisé et ses parents n’en ont pas les moyens. 

 

Il est un enfant comme les autres mais il va grandir en gardant cette âme d’enfant. En fait, il est un peu différent des autres. 

 

Mais le jour, où il commet une grosse bêtise qui aurait pu se terminer en feu de l’enfer, il décide de partir à la guerre. Il ira là bas, se battra et tuera ainsi on ne pourra plus dire qu’il n’est pas un homme. D’autant que ses parents ont décidé de l’envoyer chez sa grande soeur qui a quinze ans de plus que lui. Les parents ne savent plus que faire, trop âgés. 

 

Il part la nuit, prend le fusil du père et cette guerre, il va la chercher. 

 

Mais à douze ans, qu’on soit différent ou non, on est vite perdu dans un nouvel univers.  

 

Tout change quand Viviane apparait.  Petite fille blonde de treize ans qui déclare qu’elle est sa Reine et qu’il doit lui obéir. 

 

 

 

J’aurais pu être réceptive à cette belle histoire. Malheureusement, je suis passée bien loin de la magie de ces enfants. 

 

18 septembre 2017

Son absence Emmanuelle Grangé

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François, est parti un jour à Tanger, une place de moniteur.  Ils ont tous reçu une carte postale et depuis plus rien. François a disparu et cela fait vingt ans. Ce matin ils ont tous rendez-vous au tribunal  pour déclarer la présomption d’absence de François.

 

 

François est l’un des six enfants de André Munch qui sitôt sa progéniture partie, les a remplacés par des bonsaïs. Marguerite, son épouse, née d’une famille argentée de Lille, a bien essayé de divorcer mais peine perdue, André est un tyran et tout doit se dérouler comme il l’entend. Au retour de leur séparation, Marguerite fut reléguée dans une chambre. André décide de tout.

 

Les autres enfants ont tous choisi des chemins de vie différents : dans les affaires, dans l’artistique mais aucun n’a oublié ce frère qui ressemble à une ombre dans leur esprit.

 

Evelyne la seconde, vit même à Tanger, cette ville où François avait envoyé sa dernière et unique carte postale. Elle se sent plus proche de lui et qui sait ! Sa silhouette et sa tignasse rousse referont peut-être surface.

 

Joseph le plus jeune, se souvient du jour où son frère et un autre garçon avaient fait la bringue, puisqu’ils étaient chargés de le garder ce soir là.  Ils les avaient vus nus mais à son âge rien ne semblait bizarre.

 

Sandrine, la jumelle, institutrice en maternelle, n’a jamais cessé de penser à ce faux jumeau. Une partie d’elle. Elle était la seule avec une mission inscrite sur la carte postale. Donner la combinaison de plongée à un copain de François. Elle a fait le geste demandé et puis plus rien.

 

Et nous lecteurs, à travers les mots de François savons que le jeune homme d’il y a vingt ans ne reviendra plus.  Ils partent tous vers le tribunal s’imaginant que peut-être un jour ? 

 

 

Excellent premier roman d’Emmanuelle Grangé. Son écriture est fluide, cadencée. On suit la vague et on roule de bonheur de lecture. 

 

Très beau roman qui décortique ce que chacun pourrait ressentir de l’absence d’un proche dont on ne sait ce qu’il est devenu. Un magnifique portrait de famille entre cruauté et amour ainsi que le silence, les non-dits. 

 

Mais ce qui m’a surtout émue, ce sont ces mots de François en italiques qui nous dévoilent le pourquoi de cette disparition. Car toute disparition a une raison. Nous lecteurs, sommes dans le secret. 

 

 

« François, leur a dit adieu à sa façon, ils ne se sont douté de rien, François a rendu visite à chacun, comme ça, avec ou sans prétexte., bel été à vous. Il les a photographiés par coeur. Ils ne l’ont plus revu. »

 

 

 

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