La symphonie du hasard de Douglas Kennedy
Alice est éditrice à New York. Personne ne sait dans sa maison d’édition qu’elle rend visite régulièrement à son frère Adam, emprisonné.
Elle se rend donc à la prison munie des Oreo que son frère aime tant. Il prétend qu’il a changé mais quand il lui raconte son plus mauvais secret, Alice est complètement perturbée.
Cet aveu l’oblige à repenser à son passé.
Et c’est l’image des USA des années soixante et septante qu’elle nous dévoile : ses parents qui ne cessaient de disputer, sa mère attendant le moindre prétexte pour le faire. Son frère Adam qui était promis à un bel avenir sportif et qui suite à un accident d’auto, a complètement changé d’option et s’est tourné vers le commerce. Le second frère parcourt le monde afin d’aider les autres, en réponse à l’hermétisme de leur père raciste, antisémite en partie malgré qu’il a épousé une femme juive.
Alice décide d’intégrer une université artistique. Elle suit un cursus d’histoire. Elle participe à une revue littéraire mais durant ces années Nixon tout est source de conflit. L’intégration des noirs est mal perçue par certains, l’homosexualité n’en parlons pas , la guerre au Vietnam est toujours de mise. Les jeunes fument des joints, ce qui est strictement interdit par la loi, boivent tentant d’échapper à cette chape de plomb sur leur jeunesse.
Des événements vont transformer la vie d’Alice : son professeur tuteur se suicide. Ce dernier lui avait avoué qu’il avait un cancer et elle apprend qu’il n’en en rien. Bob, le garçon qu’elle aime, a participé à une sale histoire et son père qui partait sans cesse au Chili pour surveiller sa mine, est en fait impliqué dans la destitution de Allende et l’arrivée au pouvoir de Pinochet.
Adam est là bas pour aider son père. Peter décide de s’y rendre et Alice part en Irlande continuer son cursus car elle veut fuir absolument tous ces tristes événements mais surtout tous ces secrets que vous inflige votre famille. Porter le fardeau des autres, elle veut tenter de les oublier.
La symphonie du hasard est le genre de roman que j’adore, c’est politique, intellectuel, intéressant historiquement. Un roman fluide construit autour d’une famille qui se mêle les pieds dans les non dits. Bref du Douglas Kennedy en super forme.
J’attends la suite au mois de mars.