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Les couleurs de la vie
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3 mars 2017

La libraire de la place aux Herbes de Eric de Kermel

livre

 

 

Nathalie quand elle découvre que la librairie de la place aux Herbes est en vente n’a plus qu’une idée : l’acheter. Son mari Nathan architecte est d’accord. Elle quitte donc son métier d’enseignante et change tout à fait de vie.

 

Elle va devenir Passeuse de livres et former des liens entre elle et ses différents clients.

 

Que dire de ce livre ? Qu’il est gentil tout simplement. Un monde de bisounours où la libraire raccommode des personnes qui ne se voient plus, elle aide une cliente à accepter sa grossesse, elle tombe même amoureuse mais en rêve bien sur….

 

 

Le roman est basé sur l’affectif que les lecteurs ont par rapport aux livres ainsi que le relationnel entre une libraire et ses clients. Et l’on tombe dans un roman style Jeannine Boissard. Auteur que j’apprécie mais dans ce cas ci c’est un échelon en dessous.

 

Il n’y a qu’une ombre au tableau : Nathalie est en conflit avec sa fille qui ne veut plus la voir mais rassurez vous, tout finira bien.

 

Si vous avez envie de découvrir Uzes, vous serez charmé par la description de cette petite ville du sud. 

 

J’ai abandonné en cours de lecture. 

 

Par contre, chaque chapitre est précédé par une illustration de Camille Penchinat et là c’est un point positif. 

 

 

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31 janvier 2017

Sur les chemins noirs de Sylvain tesson

Que fait-on quand on valse dans le vertige et que l’on se réveille à l’hôpital la gueule de travers, le dos brisé ? On décide de se reconstruire. Pas question de partir vers une destination lointaine mais découvrir le pays où l’on est né, aller à la rencontre de sa mère décédée dans l’année. 

 

tesson

Découvrir oui mais à la manière Sylvain Tesson. 

 

« Ces tracés en étoile et ces lignes piquetées étaient des sentiers ruraux, des pistes pastorales fixées par le cadastre, des accès pour les services forestiers, des appuis de lisière, des vide antiques à peine entretenues, parfois privées, souvent laissées à la circulation des bêtes. La carte entière se  veinait de ces artères. C’étaient mes chemins noirs. Ils ouvraient sur l’échappée, ils étaient oublies, le silence y régnait, on n’y croisait personne et parfois la broussaille se refermait aussitôt après le passage. Certains hommes espéraient encore dans l’Histoire. Nous étions quelques-uns à préférer disparaitre dans la géographie »

 

Et voilà le marcheur prêt à parcourir entre fin aout jusque début novembre les kilomètres qui séparent le Mercantour à la pointe de la France La Hague.

 

Petit détail : il lui est interdit de boire une goutte d’alcool, s’étant perdu durant des années dans ses volutes. 

 

Egal à lui même, Sylvain Tesson s’en va loin de la foule. Se sentir en communion avec la nature. Coucher à la dure, marcher, marcher. Croiser quelques paysans dans ces chemins inempruntés. 

 

Faire l’état du monde. Quelques kilomètres avec un ami, puis un autre et une étape en compagnie de sa soeur. Passage épique du livre. Se sentir en parfaite harmonie avec la nature n’est pas donné à tout le monde.

 

« Chaque matin, le soleil escaladait une barrière de nuages et peinait à passer la herse. A midi c’était l’explosion. L’Aubrac, cravache de rayons, me projetait en souvenir dans les steppes mongoles. C’était une terre rêvée pour les marches d’ivresse. »

 

Et malheureusement, il y a d’autres chemins noirs, ceux qui vous donnent envie tout à coup de mourir mais heureusement la solitude n’est pas de mise ce jour là. Heureusement. 

 

 

Ceux qui me connaissent à travers mes lectures savent que j’adore les récits de voyage de Sylvain Tesson. J’ai eu du mal à entrer dans ces chemins noirs car d’autres me traversaient l’esprit. Petit à petit j’ai pénétré dans les broussailles, franchi les monts et chanté sur les plateaux.

Un très beau livre où l’on découvre un homme qui veut se reconstruire, qui sait que sa vie ne sera plus jamais pareille à avant,  suite à son accident. Un combat contre les trous noirs qui nous happent parfois. Je le garde précieusement.

19 janvier 2017

Briser la glace de Julien Blanc-Gras

briser-la-glace-j

 

 

Aah le Groenland, la neige, les glaciers, les fjords, les aventuriers, le lichen, les bœufs musqués, les phoques, ses esquimaux vivant dans des igloos eh la ! cela date un peu, on ne dit plus esquimaux mais inuits et ils habitent dans des maisons, faut pas rêver. Bon bref, l’ours polaire que l’on va pouvoir affronter de face….surtout sous forme de carte postale.

 

Pour parvenir sur cette terre de rêve, il vous faudra attendre au milieu de nulle part sur l’aéroport de Kangerlussuaq (ancienne base militaire américaine à l’origine durant la seconde guerre mondiale, noeud stratégique pour le ravitaillement des bombardiers). Vous devrez patienter quelques heures tout en observant les humains déambulant et attendant patiemment comme vous. Trois groupes se distinguent : les locaux, les Scandinaves et les touristes.

 

Avant d’entamer le voyage : juste une petite note historique. Groenland vient de Gronland nom que donnèrent les Vikings à cette terre qu’ils découvrirent. Gron car ne vous y trompez pas, l’herbe pousse aussi là bas et quelle est sa couleur ? Verte donc Gron, Groen. 

 

Beaucoup de siècles ont passé et depuis le Groenland appartient encore en partie au Danemark, en partie car économiquement ils sont indépendants de leurs colonisateurs. Pas vraiment dirons nous car le Danemark consacre encore la moitié de son budget annuel à cette contrée. 

 

Mais comme tout convoiteur capitaliste repère toujours l’aubaine avec le changement climatique, le Groenland est convoité de toute part  : les groenlandais sont prêts à laisser tout ce que l’on désire extraire de leur sous-sol. Money is money. 

 

« Le Groenland est une île, c’est même la plus étendue du monde. J’ai plus de deux millions de kilomètres carrés sous les pieds. Ce pays qui n’en est pas vraiment un pourrait contenir quatre fois la surface de la France et il est moins peuplé que l’agglomération de Bourg-en-Bresse. Toute sa population pourrait tenir dans un stade. Elle se concentre sur cette étroite bande de terre escarpée se faufilant entre l’eau solide et l’eau liquide ». 

 

Première escale, Nuuk déclarée comme métropole arctique. Juste le temps de faire connaissance avec les autochtones dans un bar, visiter le musée National du Groenland désertifié par les visiteurs, une bonne nuit et direction le point de ralliement le Sermeq Kujalleq près d’Ilulissat capitale touristique du Groenland. 

 

« on se presse pour admirer la beauté d’un monde qui part en morceaux, avec le frisson qu’offre le spectacle des apocalypses en cours » 

 

et là, Jack London n’est pas qui veut, ce ne sera pas moi qui serai le capitaine du voilier, je n’y connais rien en navigation. J’embarque avec trois bretons : le capitaine, son second et un peintre. Camarades qui se révèleront supers sympas durant tout le voyage. 

 

Toute voile Atka, nom donné au voilier.

 

Durant le magnifique voyage, je vais découvrir les icebergs et devoir les apprivoiser afin qu’ils ne buttent pas contre le voilier, manger du foie de phoque peu après la pèche, admirer une aurore boréale, avoir un manque d’internet après un certain temps, faire un tour en zodiac, parler, penser, rêver, admirer …etc.

 

 

« Ici comme ailleurs, la tentation est grande d’opposer  le grandiose de la nature , même si elle est cruelle, à la bassesse dont les humains sont capables. Je ne cède pas à cette tentation, je préfère garde un peu de confiance  en l’humanité, égoistement , parce que j’en fais partie »

 

 

Si vous avez besoin de vous remonter le moral, si le rire manque à votre vie, dévorez avec gourmandise le récit de Julien Blanc-Gras. Outre la nature qu’il décrit avec poésie, vous comprendrez l’historique de cette terre très lointaine. Très beau récit d’un voyage au milieu des icebergs. 

 

 

 

 

 

12 janvier 2017

Sibir de Daniele Sallenave

sibir

 

 

« La perception de l’immensité qui nous entoure se fait de plus en prenante, jamais je ne l’avais encore ressentie à ce point, sauf parfois dans des lieux chargés d’une histoire profonde ou tragique, la place Saint-Pierre, la Place Rouge, . Mais jamais dans l’espace.L’immense comme source inépuisable. »

 

 

 

 

En 2010, entre mai et juin, Daniele Sallenave part en voyage avec d’autres écrivains français à bord du transsibérien. Ils vont partir de Moscou et traverser la Sibérie pour arriver à la mer du Japon. Ce voyage est comme une résidence d’auteur, rencontres entre lecteurs et écrivains, lectures de poésie….etc

 

Ce n’est pas la première fois qu’elle se rend dans ce pays. Elle a connu l’ère communiste, l’ère Gorbatchev, l’ère incertaine d’Eltsine et enfin cette nouvelle Russie tout à a fait différente point de vue économique mais le peuple lui a t-il changé ?

 

Une question taraude l’écrivain : est ce encore l’Europe là bas dans les confins de Sibérie ?. Sibérie qui fut annexée par la Russie il y a bien des siècles, colonisée ensuite mais le mélange de différents peuples est toujours présent.

 

Entre Moscou et Vladivostok, Danielle Sallenave va entrecroiser ses souvenirs d’anciens voyages avec le présent. Parfois un peu décontenancée mais enthousiaste, elle nous raconte divers écrivains qui vinrent dans les  villes qu’elle découvre. 

 

Découverte des Bouriates, qui sont boudhistes pour certains, proches de Mongolie au bord du Lac Baikal. De l’autre côté du lac d’autres Bouriates Chamanistes. Difficile de croire que ce peuple fait partie de la fédération de la Russie. Bien loin de cette Europe qu’est la nôtre. 

 

 

bouriates

bouriates1

 

A Irkoutsk, plane l’ombre des décembristes déportés en 1825 et dont les femmes les accompagneront. La vie du être très rude et triste pour tous ces révoltés car la Sibérie est sauvage, âpre et l’hiver y est si terrible. Quel courage fut celui de ces révolutionnaires qui survécurent à toutes ces années. Un musée leur est dédié. 

 

 

 

Birobidjan qui est une région autonome juive, créée sous l’égide de Staline. Une forme de déportation d’un peuple déguisée sous l’offre d’une terre. A l’ouverture des frontières dans les années nonante, beaucoup se sont empressés de partir vers Israel. Un Etat juif en Russie. Tout est étonnant dans ce pays. 

 

L’ère du communisme est révolue et pourtant on ne peut échapper aux statues de Lenine. Le fondateur de l’Urss est là et bien présent. Les jeunes sont pareils à tous les autres jeunes dans le monde et pourtant le passé n’a pas encore été tout à fait balayé. 

 

lenine

 

Que va devenir la Sibérie, elle qui renferme tant de richesses dans son sol, surtout du pétrole. Quel va être l’avenir de ces ethnies ? En 2010 Daniele Sallenave se questionne et en 2017 qu’en est-il ? 

 

A la fin du voyage, force est de constater le nombre de travailleurs chinois et coréens du nord qui travaillent dans ces contrées. Des anciennes amitiés communistes qui fonctionnent toujours. 

 

La Russie qui devint ensuite l’URSS pour redevenir la Russie avec ses fédérations, me fait rêver depuis mon enfance. J’ai parcouru à travers les mots des kilomètres dans des contrées magnifiques, rencontré des peuples dont je ne connaissais même pas l’existence.La Sibérie est synonyme de Goulag pour nous, pourtant là bas, il y  aussi des sourires….

(photos prises sur le net) 

5 janvier 2017

Une bobine de fil bleu d'Anne Tyler

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C’est Abby qui a décidé que Red serait l’homme de sa vie, Red quant à lui le savait depuis longtemps. 

Ils vivent depuis des années dans la maison qui fut celle des parents de Red. La maison que son père avait construite, qu’il considérait comme l’idéale. Il n'en avait pas été le premier propriétaire mais il était arrivé par ruse à l'obtenir. 

 

Deux filles, toutes deux mariées à un Hugues, Stem en fait Douglass qui a été recueilli par la famille à la mort de son père et Denny, l’inclassable Denny qui est doué pour changer sans arrêt de boulot, quitter la maison et ne plus donner signe de vie, le caractériel de la famille.

 

Red a repris l’entreprise de construction de son père Junior. L’une de ses filles et Stem y travaillent également.

 

Abby était assistante sociale et au grand désespoir et honte de ses enfants, elle ramenait les paumés de la terre chez eux. Abby c’est l’empathie incarnée, elle trouve toujours une excuse même à Denny. 

 

Les vacances ensemble au bord de la mer dans une vieille maison mais si pratique. Les enfants qui deviennent parents à leur tour.

 

Abby qui commence à perdre la tête. Au tour des enfants de prendre soin de leurs parents. 

 

La famille Whitshank se voudrait différente des autres mais elle ne l’est en aucune façon. 

 

«  Quant aux enfants d’Abby, ils l’aimaient, naturellement,. Même Denny, présumait-on…à sa manière. Mais elle leur faisait terriblement honte. Lorsque leurs amis venaient chez eux par exemple, il lui arrivait d’arriver en trombe  dans la pièce  où ils se trouvaient pour déclamer un poème  quelle venait d’écrire. Elle était capable de retenir le facteur pour expliquer pourquoi elle croyait en la réincarnation »

 

 

Au début vous vous demandez ce que ce roman a d’extraordinaire et petit à petit débobinant le fil de la vie de cette famille, vous vous surprenez à sourire. Une famille unie, aimante comme tant d’autres dont le centre se nomme Abby même si elle en exaspère plus d’un de ses enfants. 

 

On retrouve de l’amour, de la tendresse, de la colère également. Les rancoeurs d’enfance entre les enfants qui se dévoilent à l’âge adulte mais sans amertume. Une vie qui défile et on redemande. 

 

Une écriture fluide, très belle écriture de plus et quel apaisement quand on lit cet écrivain. Oui j’en redemande encore. 

 

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14 décembre 2016

Paris je t'aime de Colette

2013-07-11

29 novembre 2016

Le Zeppelin de Fanny Chiarello.

fanny

 

 

 

Maison une petite ville comm tant d’autres que l’on pourrait situer dans le nord ou dans le sud pourquoi pas ? mais j’opterais plutôt pour le nord . Une rue qui porte le nom de Canard Bouée, une autre les Neuf Lobules. Petite ville traversée par le canal Divan dans lequel on jette choses et humains. Canal qui faillit être racheté par une multinationale mais les habitants s’y sont opposés. 

 

En ce mois de juillet la ville est calme trop calme et chacun vaque à l’ennui de sa vie. Certains écrivent, d’autres déambulent comme Simone qui claque les pieds du déambulateur sur le sol.  Sergio aimerait retrouver son amour tout en préparant un grand seau de Sangria. Douze personnages en tout dont une Sylvette Dix-Sept qui connait l’avenir de Maison le 26 juillet.

 

Petit à petit une ombre commence à planer aux dessus des toits. Un énorme zeppelin glisse tout en silence et s’étend comme pour englober la ville. Certains se jettent pour adorer ce monstre volant jusqu’au moment ou comble de malheur un poulet plumé  jeté du haut de cet engin vient percuter Sue Hug qui venait de se faire voler son sac.

 

Ni une ni deux, la populace se rue sur l’ennemi. On les attaque, ils ripostent et c’est une guerre civile qui se déclenche. 

 

Et si on allait boire un verre au bar de l' Observatoire ? 

 

 

"Leurs hurlements ont quelque chose de primitif : si les hommes préhistoriques avaient pu graver des sons dans les parois des cavernes, sans doute auraient-ils ressemblé à ceci. Il n’y a ni Dieu ni science dans ceci mais seulement la terreur barbare de ce qui n’est pas soi, une terreur viscérale pour mettre une ville à feu et à sang. Une petite main dans la mienne me rappelle que partir est de toute façon la seule chose qu’il y ait jamais eu à faire dans cette ville »

 

« Je prends un café au bar des Lobes et j’écoute mugir les cerveaux sous les nappes de la musique et des conversations. Dans ce bistrot, il y a toujours deux ou trois artistes qui gribouillent; ils écrivent ou dessinent, dans des carnets de tous formats, avec des stylos de toute nature et qualité qui me permettent de deviner à distance s’il s’agit d’adeptes de l’épure ou du graffiti, du sonnet classique ou de l’écriture automatique »

 

« Je suis en train de me promener dans le jardin des plantes quand l’ombre du zeppelin caresse ma nuque. Gaspard patine dans les graviers jusque sur les moirures brûlantes du bitume et je le lance dans l’axe du dirigeable. je traverse la passerelle de l’observatoire, déboulant dans la rue Canard-Bouée, slalome entre les grappes des résidents prosternés, hagards puis je dérape jusque dans la rue de Neuf Lobes »

 

« Je n’ai jamais compris, moi non plus, réveil bleu, mon compagnon d’infortune, et mon coeur aussi s’essouffle doucement sur le balcon du passé »

 

 

J’ai eu le coup de foudre pour l’écriture de Fanny Chiarrello dès les premières lignes de son roman « Une Faiblesse de Carlotta Delmont ».

 

C’est une écrivain atypique. Son style c’est le style Fanny Chiarello et j’adore.

 

Elle mêle la dérision au malheur, elle mélange intellectualisme et légèreté ainsi que le non sens dans ce nouveau roman.

Au détour d'un mot, d'une ligne, on ressent une bribe de notre propre petite vie et on se surprend à sourire. 

 

Fanny Chiarrello a fermé sa page Facebook mais à ouvert un blog 

 

 

 

15 novembre 2016

Une autre femme d'Anne Tyler

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Delia Grinstead épouse du docteur qui a pris la succession de son père, maman de deux garçons et une fille, ne sait pas qu'en rencontrant un jeune homme dans un supermarché, sa vie va changer de direction.

Elle commence à réaliser qu'en fin de compte, mari et enfants ne se préoccuppent aucunement d'elle. Un meuble qui fait partie de cette maison où elle a grandi.

Comme chaque année, ils partent en vacances au bord de mer en compagnie des deux soeurs de Delia et de ses nièces jumelles.

En partant marcher sur la plage, elle décide de ne pas rebrousser chemin et s'en va s'installer dans une petite ville non loin de Baltimore. Elle se recompose une nouvelle identité en achetant des vêtements qu'elle n'aurait jamais portés. Elle sera Miss Grinstead, résidant dans une chambre chez Belle et secrétaire pour l'avocat de la ville.

Quand elle découvre l'avis de sa disparition dans le journal, elle est furieuse de découvrir la manière dont sa famille la décrit. 

Elle s'installe dans sa nouvelle vie....

 

J'avais débuté la lecture de ce roman il y a quelques années et abandonné. Serais-je plus réceptive à présent ? Un roman très agréable, un portrait de femme qu'on aimerait secouer par moments. Pas un roman bonbon mais un roman cellophane que l'on déplie avec douceur. 

Une auteur dont je vais lire d'autres romans c'est certain. 

 

 

 

10 novembre 2016

Capital Rouge un conte soviétique de Francis Spufford

capital

 

Capital Rouge peut être lu de trois manières : comme un conte, historiquement et romancé.

 

Le livre s’étend durant les années soixante, après la mort de Staline, Khroutchev devient le maître de l’URSS, et n’a qu’un rêve : battre l’arrogance des USA économiquement . Les Russes doivent être les meilleurs. L’avenir est radieux, les atrocités staliniennes se délitent. Le roman se termine avec la destitution du chef qui sera remplacé par Brejnev.

 

Un livre passionnant car l’auteur nous décortique la manière dont l’économie de l’URSS était planifiée selon les vertus du socialisme. Le PIB n’était pas calculé selon les ressources humaines mais selon la production de biens. Cette production se faisait au début sans apport financier de pays extérieurs, un marché unique derrière les frontières. Ce sont les mathématiciens qui établissaient le plan en calculant une économie de plus en plus positive.  Bien entendu, au début tout est magnifique et au fur et à mesure des années, on connait le résultat…. l’URSS a du se résoudre à importer.

 

Dans la partie romancée, on croise des femmes et des hommes qui évoluent durant cette décennie. Certains resteront dans la course, d’autres perdront.

 

Il est bien entendu question de corruption car socialiste ou capitaliste, dès que l’argent brille, l’humain est identique.

 

Le chapitre romancé de la visite des Russes lors d’une exposition universelle est édifiant. Cette expo se déroule à Moscou, la population découvre le stand des USA  qui représente le rêve américain. Celui auxquels beaucoup rêvent encore à notre époque. Le rêve américain du passé car ce rêve ne reviendra jamais, le monde a tellement changé. L’auteur souligne quand même que ce rêve est entaché par la ségrégation raciale.  

 

Pas besoin de lire le Capital de Marx, tout y est expliqué mais le problème c’est que les Russes l’ont suivi à la lettre à une époque dont Marx ne parlait pas et pour une population qui n’était pas concernée : la majorité en URSS était paysanne et Marx s’adressait aux ouvriers. De plus, les idées de Marx se positionnent dans un monde tel que le nôtre, apparemment c’est dès aujourd’hui que nous aurions du faire la révolution selon Marx bien entendu.

 

 

 

11 août 2016

La Rose dans le bus jaune d'Eugène Ebodé

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En ce 1er décembre 1955, les noirs de la ville de Montgomery étaient soumis à la loi Jim Crow datant de 1828 et qui leur interdisait toute égalité avec les blancs. Un véritable apartheid. Malgré le 14ième amendement de la Constitution des USA, l’Etat Fédéral  avait légalisé en 1896 ces lois apartheid mais en spécifiant hypocritement que oui il pouvait y avoir des lois interraciales du moment que chacun était égal à l’autre. L’inégalité était telle que le blancs prenaient n’importe quel prétexte pour empêcher les noirs de voter. 

 

Rosa Parks vivait dans une petite maison avec son mari Raymond et sa mère Lona. Chaque matin, elle prenait le bus pour se rendre au travail, dans les sous-sols d’un grand magasin où elle exerçait le métier de couturière. Depuis quelques années, elle se battait pour les droits civiques des noirs. Elle vivait une vie plus ou moins calme avec comme seul regret, celui de ne pas avoir d’enfant.

 

Le 1er décembre, elle ne fit pas attention en montant dans le bus payer son ticket à l’avant et redescendre pour monter à l’arrière où devaient se placer les noirs. Elle ne fit pas attention que le chauffeur était un raciste notoire qu’elle évitait d’habitude. Mais fatiguée, elle ne le remarqua pas et alla s’asseoir au milieu du bus. Elle fut tirée de ses songes par les cris du chauffeur qui lui ordonnait de se lever et de laisser sa place à un blanc. Eberluée, elle refusa de laisser sa place.

 

Bien entendu le chauffeur appela la police et Rosa Parks fut emmenée au commissariat. Heureusement, une de ses amies avait assisté à son arrestation et alla prévenir le jeune pasteur de leur communauté : Martin Luther King.

 

Rosa Parks libérée, les antiségrégationnistes autant noirs que blancs décidèrent que le jour du procès de Rosa débuterait le boycott de la ligne de bus que  la majorité d’entre eux prenait. La communauté noire, s’organisera petit à petit à utiliser même des corbillards pour une ligne de taxi qui permettra à chacun de ne pas devoir se déplacer jusqu’à la fin du boycott à pied. Boycott qui durera 381 jours. 

 

Rosa Parks fut l’égérie d’un déclenchement d’un énorme soulèvement pour l’égalité des droits civiques. 

 

Rosa Parks selon la fiction roman fait connaissance du blanc qui fut la cause de son arrestation. Ce n’était pas un mauvais bougre Douglas White. Il se gavait de bonbons pour oublier le rejet de sa famille car il était le seul à avoir la peau blanche suite à un mariage mixte, les autres enfants avaient la peau noire. En fait Rosa Parks aurait du céder sa place à un blanc qui en réalité avait du sang noir qui coulait dans ses veines. Quelle ironie ! 

 

Le plus grand bonheur pour cette femme héroïque fut le jour où  Mandela la serra dans ses bras. 

 

 

« La plupart de ces hommes et de ces femmes  n’avaient connu que la délégation sociale et l’état de serviteur. Ils aspiraient eux aussi à la pleine égalité, qui leur avait toujours échappé, comme disparait une image dans un désert. Puis, serrés, les uns contre les autres, coude contre coude, ils entonnèrent des chants roulants roulant dans les gorges la soif de liberté, les bonheurs guettés, attendus, choyés, mais sans cesse différé. »

 

« Moi, pour m’empêcher de voter pour Roosevelt, on me força à lire un article extrait d’une revue médicale spécialisée et qui se rapportait à une opération chirurgicale complexe. Je trébuchai sur les mots savants, ma langue fourcha et je sentis peser sur moi les regards hostiles qui, à chaque mot écorché me fusillaient, me jetaient plus bas que terre, me retiraient la possibilité de voter »

 

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RUBY BUDGES ENCADRéE PAR LA POLICE LE JOUR DE SON INTéGRATION DANS UNE éCOLE BLANCHE DE LA NOUVELLE ORLEANS EN 1960

 

A travers le livre d'Eugène Bodé c'est Rosa qui nous raconte sa vie, ses joies, ses craintes et son combat car un noir vaut autant qu'un blanc même si certains persistent à affirmer le contraire même en ce 21ième siècle dans le sud des USA. 

Il est évoqué également le racisme envers les Amérindiens et le problème du néo colonalisme car les nations blanches furent responsables et dans une autre mesure les africains eux mêmes qui vendaient leurs frères. 

Pour terminer sur ce mot dont on parle tant en ce moment dans nos sociétés individualistes RACISME, je vais vous raconter une anedocte que je n'ai jamais oubliée : adolescente, j'avais dans ma classe la fille d'un des généraux de Mobutu. Espérance était joyeuse, le rire communicatif et c'est avec plaisir que nous déambulions dans la rue Neuve à Bruxelles avec d'autres amies de classe. Espérance croise une autre jeune fille noire et commence à lui parler. La conversation terminée, je demande à Espérance si son amie est Zairoise comme elle. La réponse fuse telle quelle : " tu es folle, elle Zairoise ! Tu as vu comme elle est noire !." Espérance en fait était raciste....cela m'a éberluée : une blanche raciste à la rigueur mais une noire raciste envers une autre noire. Trente après, je n'en reviens toujours pas. 

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