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Les couleurs de la vie
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9 août 2016

L'homme qui fuyait le prix Nobel de Patrick Tudoret

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Tristan Talberg s’est retiré de tout plaisir depuis la mort de sa femme Yseult, survenue il y a cinq années. Il a décidé de ne plus écrire, vit comme un reclus et porte un regard aigri sur les humains.

Alors quand il est choisi comme prix Nobel, il décide de fuir. 

 

Pour échapper aux journalistes qui sont à sa recherche, il demande à un couple d’amis de le cacher mais la venue d’un journaliste le décide à prendre vraiment le large.

 

Il se coupe cheveux et barbe et en avant pour la grande aventure.

 

Il décide de se rendre à Puy-en Velay mais la rencontre avec un soeur dans le train va le conduire à Monastier-sur-Gazeille. Il se rappelle que Louis Stevenson a commence son voyage dans les Cévennes à partir de ce village et emporte le livre dudit écrivain. 

 

 

« Le temps était clair et en cette fin de matinée, il flottait encore dans l’air une agréable odeur de foyer éteint. Le seul vrai choix que Talberg faisait, se laissant mener aux hasard des sentiers, était d’obliquer vers le sud, pour la clémence du temps, de s’affranchir le plus possible du monde et, surtout de ne point acheter de carte, susceptible d’entraver le destin »

 

Il se sent heureux de repartir sur les sentiers et de marcher tout comme il le faisait avec sa femme Yseult avant sa maladie. 

 

Ses détours vont le mener vers Conques. A la recherche d’un logement, il croise un jeune couple Jean et Anne. Ils vont partager l’abri d’une grange pour la nuit.

 

« En s’endormant cette nuit là, bercé par les rafales de vent qui faisaient chanter la charpente à sa verticale, Tristan se remémora sa journée, si douce, si lumineuse, qu’il en sentait comme un assentiment d’Yseult, une sorte de blanc-seing sur ces chemins détournés qu’il n’avait pas imaginé prendre »..

 

 

Le trio va poursuivre la route ensemble durant quelques jours mais le couple étant pressé par le temps, Tristan continue sa route seul sur le chemin vers Compostelle.

 

Il ne sait pas qu’une nouvelle rencontre va bouleverser sa vie à 765 kilomètres de Compostelle.

 

Durant tout son voyage, Tristan va écrire des lettres à sa femme, et l’on apprend petit à petit que sa femme Yseult qui rêvait d’être danseuse étoile était atteinte de la maladie de Huntington. 

 

 

« Je te voyais chaque matin t ‘astreindre à de longues séances de gym dont tu sortais exténuée, en larmes, mais heureuse. Ton corps répondait encore aux sollicitations les plus extrêmes et tu te prenais à rêver. Peut-être au fond te sentais-tu encore capable de décrocher ce statut si  envié de danseuse étoile auquel tu avais aspiré toute ta vie »

 

Le roman se partage entre la fiction du roman et les lettres écrites tout aussi fictives, ce qui permet d’avoir deux approches de qui est réellement Tristan.

 

La marche et ces lettres sont en fait essentiels  pour que Tristan puisse enfin revivre et ne plus se complaire dans son chagrin révolté. 

 

Ne vous attendez pas avoir un énième récit du chemin vers Compostelle, c’est un roman . Un très beau roman d’amour qui se délie entre humour et tendresse.

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8 août 2016

Longue marche suite et fin de Bernard Olivier et Bénédicte Flatet

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Pourquoi n’est il parti de Lyon pour entamer sa longue marche sur la route de la soie ? C’est sur cette question posée par sa compagne Bénédicte que le dernier voyage va être suggéré.

 

Mais à plus de septante ans, n’est-ce pas un peu tard ? Pourquoi pas ? De plus Bénédicte décide de l’accompagner.

 

Ils partiront donc de Lyon via l’Italie, pour traverser les Balkans direction la Turquie. Ainsi la boucle sera bouclée.

 

Ils feront le voyage en deux parties : été 2013 départ Lyon vers Padoue pour terminer été 2014 Vérone -Istanbul.

 

Pour débuter leur premier circuit, visite du musée des Canuts à Lyon. Ils profitent de moments d’amitié dans la ville et ensuite direction la porte des Alpes. Ils sont accompagnés d’Ulysse, le chariot  qui a parcouru de nombreuses routes avec Bernard OlLivier 

 

« Voilà déjà l’automne, avec ses fraîcheurs matinales, le jaunissement et la chute des premières feuilles des peupliers et merisiers. Les fleurs semblent mener une dernière bataille. Elles surgissent des bords de chemin, éclatantes, avant d’entrer dans le grand repos qui se prépare déjà ».

 

Leurs pas les dirigent vers le Val d’Aoste, plus de grand route pédestre en Italie. Il faut donc suivre des sentiers et une portion de la voie Francigena chemin des pèlerins qui se rendent à Rome. 

Traversée d’une portion de l’Italie avec des belles rencontres.

 

Le deuxième voyage sera le plus dur. Bénédicte et Bernard OlLivier devront changés certains de leurs plans suite à une tendinite que Bénédicte endure et qui va l’obliger à se reposer. Bernard Olivier continue donc seul et ils se donnent rendez vous pour continuer ensemble. 

 

La traversée des Balkans va leur permettre de constater à quel point les stigmates de la dernière guerre sont encore ancrés dans le pays. 

 

« Ce 17 août, profond changement de décor. Nous pénétrons dans une nuée d’Etats dont le plus grand nombre panse les plaies d’une guerre civile marquée par la haine religieuse et ethnique. Une région où, il y a peu, on pouvait mourir non pour ce que l’on faisait mais pour ce qu’on était, et ce que l’on croyait. Une région où couvent encore des envies de meurtre sous les crânes. Une région enfin attirée par l’Europe mais qui n’en accepte les règles que du bout du bec ». 

 

Slovénie, Bosnie, Croatie, le but est Sarajevo

 

« Ulysse orgueilleusement perché sur ses roues d’emprunt, nous quittons la ville par le pont sur la Drina où un monument bouleversant nous arrête. Il est dédié aux cent cinquante enfant tués durant le siège. « 

 

Et Bénédicte écrit des chroniques pour les amis

 

« Les morts ici sont au milieu des vivants ou inversement. Les tombes musulmanes sont partout, entre deux immeubles, le long d’une rue, dans un champ, sans clôture ni dalle. Ce sont d’élégantes obélisques souvent enrubannés qui semblent avoir poussé au milieu d’une clairière, penchant d’un côté ou de l’autre. Le cimetière orthodoxe ou catholique n’est jamais bien loin, mais souvent à la sortie des villes : il faut plus de place pour caser une dalle en grès. Même les morts ont leurs zones pavillonnaires »

 

Impossible de découvrir en regardant la population s’ils sont chrétiens, musulmans ou orthodoxe, c’est au détours de la conversation qu’on le comprend.A part de vieilles dames, les femmes et les jeunes filles ne portent aucun voile. »

 

Bénédicte se refuse à passer par la Serbie après tous les témoignages visuels et auditifs qu’elle à perçus. Ils se dirigent donc vers le Monténégro pour joindre une petite enclave « Serbe » afin de rejoindre le Kosovo, puis la Macédoine 

 

 

« Deux millions d’habitants, quatre millions de bagnoles. Elles sont partout, Mercedes en tête, mais Ferrari aussi. Il y a du trafic à gogo et la corruption se porte à merveille. A côté de ça, cinquante pour-cent de chômage chez les jeunes, dix euros pour une journée de douze heures de travail. Mais ils sont capables de se priver de manger pour s’acheter LA Mercedes et de claquer vingt mille euros pour se marier en grande pompe. Va comprendre « 

 

La Bulgarie va leur apporter un lot de frayeurs lorsqu’ils doivent emprunter des routes où les gens roulent comme des fous. Routes bordées par des monuments rappelant les morts lors d’accidents. Etranges monuments où l’on place une table, un morceau de voiture….

Bénédicte ayant une adoration pour les voix Bulgares, elle va pouvoir assister à de petits concerts. SupRême bonheur.

 

Petit passage par la Grêce avant d’arriver en Turquie

 

« Je souris en songeant à la question qu’on ne manquera pas de me poser bien vite : et votre prochain voyage ? Laissez moi, s’il vous plait, digérer celui-ci. »

 

 

Je l’avoue j’ai bien lu et avec plaisir des livres de voyage de Bernard OlLivier mais jamais ceux qui racontent sa longue marche sur la route de la soie. Je commence donc par la fin et j’arriverai bien à caser dans mes lectures les trois autres volumes pour terminer par le début.

 

Bernard OlLivier et Bénédicte par ses chroniques très drôles, analysent objectivement ce qui est palpable en traversant les pays qui furent en guerre dans les Balkans, et malheureusement la lave s’est refroidie mais reste encore tiède.

 

Bernard Olivier qui aime plutôt marcher seul à découvert une compagne tenace, sociable en diable avec les populations. Une véritable redécouverte de leurs deux identités.

 L'alternance des écrits de Bernard Ollivier et des chroniques de Bénédicte est une très bonne idée. Deux manières de voir, d'écrire....

Et tout comme Ulysse, ils furent heureux d’avoir fait un beau voyage.

 

26 juillet 2016

Les ingénieurs du bout du monde de Jan Guillou

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Leur père marin pêcheur ayant sombré en mer, les trois frères doivent aider leur mère. 

Lauritz, Oscar et Sverre sont donc envoyés loin de leur île, dans la ville de Bergen, pour y travailler.

 

Logés par leur oncle et tante, ils travaillent à la cordonnerie du port jusqu’au jour où le fils du propriétaire constate qu’on a renvoyé les trois gamins dans leur île. C’est avec grand étonnement qu’il constate le motif du délit : les trois gamins ont construit la réplique à plus petite échelle d’un bateau viking. Le fait qu’ils aient employé des matériaux de rebut mais bel et bien des matériaux de l’entreprise explique leur renvoi.

 

Une idée germe : pourquoi ne pas les aider à réaliser des études vu leur intelligence. Comme la Norvège ne compte pas beaucoup d’ingénieur pour construire le futur chemin de fer, c’est à Dresde qu’ils pourront acquérir le diplôme.

 

 

Le jour de la remise de leur diplôme, ils reçoivent également une somme d’argent mais tout ne va pas de se dérouler comme prévu. Lauritz constate que ses deux frères sont partis le laissant seul. Lui qui rêvait enfin de pouvoir épouser la femme qu’il aime voit tous ses rêves anéantis. Oscar et Sverre sont partis. Il sera le seul à remplir la mission qui leur était confiée : construire cette future ligne de chemin de fer dans la montagne.

 

 

Ce premier tome commence au début du XXième siècle, siècle qui a vu un changement total dans l’’évolution du monde suite aux techniques tant industrielles et médicales que nous connaissons. 

 

Lauritz nous transporte dans l’épopée du chemin de fer en Norvège durant laquelle les ouvriers durent vivre dans de terribles conditions climatiques.

 

Oscar participe également à l’édification du chemin de fer mais en Afrique, dans la colonie allemande.  

 

Une saga  qui nous raconte le changement radical que connu le Monde durant le siècle dernier. 

 

 

On ne peut que constater à quel point les hommes ne comprendront jamais les erreurs du passé. 

 

 

 

8 juillet 2016

Des cornflakes dans le porridge de Bill Bryson

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Bill Bryson et toute sa famille sont prêts à repartir aux USA en cette année 1994 mais avant le départ, Bill aimerait refaire le tour de la Grande Bretagne. Et surtout repartir de Douvres, son point d'arrivée lorsque jeune, non encore terminé ses études, il avait atterri en Angleterre. Sa première nuit, il l'avait passée sur un  banc face à la mer ayant coiffé sa tête d'un caleçon afin de lutter contre le froid. 

Je ne vous ferai pas la liste des villes où Bill Bryson va s'arrêter, ce serait lassant. Je notifierai celles qui furent importantes dans sa vie. Donc notre américain arrive à Douvres. J'avais oublié qu'il a décidé de faire le voyage en train plus particulièrement même s'il fera quelques entorses en voiture. Donc à Douvres, il retrouve le banc, un peu déglingué où il avait passé la nuit  début des années septantes. Et comme de bien entendu, beaucoup de choses ont changé mais bref, direction Londres où il avait travaillé au Times et son plus grand cauchemar se nommait Vince, mangeur de pizza et refusant de donner les derniers cours de la bourse. 

En retournant à Virginia Walter, il nous raconte son expérience d'infirmier dans un hopital de fous. Il était assez pépère car ceux dont il devait s'occuper n'étaient pas dangereux et avaient diverses occupations. Mais bon ils étaient quand même fous. Et c'est là, qu'il fit la connaissance de celle qui devint sa femme. Stupeur, là où se dressait l'hopital, des maisons ont été construites dont une maison témoin. 

De Virginia Walter à Egham, il n'y a qu'une enjambée et retrouver sa belle-mère qu'il adore ainsi que le lit qu'elle a préparé à son intention. 

L'étape suivante est Burnemouth, petit rappel de son premier vrai travail en Grande Bretagne à l'Echo car après le mariage, lui et sa femme étaient partis aux USA afin qu'il y termine ses deux années d'études. 

Stutland, Oxford, Weston-Super-Mare etc. Arrivé dans le Yorkshire, près de chez lui, ce serait idiot de ne pas dormir dans son lit près de sa famille. Il fera un petit tour de la région avec un ami. 

Retour via les trains pour la suite du périple vers le Pays de Galles, l'Ecosse et petit à petit le voyage se termine à son grand désarroi. Entre les deux, il fera une randonnée qui le mènera sur un mont avec des amis où suprise, il n'y a que les anglais pour monter dans la brume et piqueniquer tout là haut..

Ce qui est génial dans les livres de Bill Bryson c'est avant tout son humour bien entendu mais également son approche de chaque lieu, il vous narre l'histoire du village ou de la ville, les personnages les plus importants qui y sont nés et pour couronner le tout, il observe tellement bien les gens dans leurs travers que dans leur bonté qu'on en redemande. 

Bien sur que la Grande Bretagne a changé. Beaucoup de villes qui avaient été baties à l'ère victorienne selon la modernité changent radicalement : les belles batisses sont démolies au profit d'immeubles hideux bien souvent. On retrouve les mêmes enseignes de magasin dans chaque ville, vive la mondialisation mais tout n'est pas à jeter car Bill Bryson vous criera "allez à Durham" il en est tombé amoureux. 

Les voyages en train sont épiques avec des gares fermées quand il y arrive, un bus dont l'horaire ne correspond pas avec celui du train qu'il doit prendre, des admirateurs de locomotives. L'homme furieux car il se tient à sa place sur le bord du quai....Les voyages en train dans toute leur splendeur....

En conclusion, Bill Bryson adresse un grand discours amoureux à la Grande Bretagne car il aime par dessus tout ce pays même si certains prétendent que ce sont eux les anglais qui ont inventé le cornflakes. 

Petit détail, ne lui parlez pas de Béatrix Potter !

Une belle vision de ce que fut la Grande Bretagne et ce qu'elle est devenue dont les habitants ne sont comparables à aucune autre nation. 

Si vous avez le moral plus bas que le zénith, lisez Bill Bryson antidote à toute tristesse.

4 juillet 2016

Les oiseaux de Christophe Colomb d'Adrien Goetz

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Alina, 13 ans,  a été envoyée d'Espagne à Paris pour perfectionner son français dans sa famille. Elle réside dans le quartier de la tour Eifel sans savoir qu'à deux pas, se dresse un magnifique musée. 

A l'école on lui parle de Christophe Colomb. Christophe comme Cristobal en espagnol, prénom que porte son meilleur ami dans son pays. Son père lui a appris à connaitre la véritable histoire de Christophe Colomb. Une autre vision de l'histoire.

Alina aimerait faire découvrir cet autre facette de Christophe Colomb à ses camarades d'école. Conter l'histoire à l'envers en leur faisant découvrir les premiers insulaires  que Christophe Colomb a rencontrés : les Taînos. 

Sur les conseils de son oncle Juan, Alina se rend dans le jardin sauvage et découvre un musée. 

Elle va le parcourir avec émerveillement : L'Amérique, l'Afrique, tout se mélange dans ce bateau des civilisations.

Arrivée devant la vitrine des Tainos, elle constate que celle-ci est vide. 

 

Pour les dix ans du musée du Quai Branly, Adrien Goetz a écrit une très belle histoire. En compagnie d'Alina, nous nous émerveillons et parcourons les différentes salles. L'historique de ce dit musée nous est expliqué. De plus, Alina, réussit à nous emmenez sur les pas de Christophe Colomb mais d'une manière toute autre à celle enseignée dans les manuels scolaires. Le tout parsemé de quelques photos.

 

Je connais le rideau de verdure à l'entrée du quai Branly mais jamais je n'ai été plus loin. L'écriture d'Adrien Goetz ne nous donne qu'une envie : y pénétrer et surtout découvrir cette civilisation des Tainos dont je n'avais jamais entendu parler. 

Histoire, poésie, rêve, roman, enfance, tout est y est condensé  sous les ailes des oiseaux de Christophe Colomb. Embarquez! Vous ne serez pas déçu de l'exploration. 

 

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 photo prise sur le net.

 

 

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30 juin 2016

La pluie de l'aube de Guan Jian

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Dans ce livre qui peut être lu autant comme nouvelles que comme roman, on découvre Shan Shan qui va quitter son père pour entamer des études de médecine à Lyon.  Wiang Q. est amoureux de la jeune fille. Malheureusement pour lui elle aime en secret Chen Lai qui accueille les étudiants là bas en France 

 

Shan Shan et Wiang Q. finissent par se marier et deviennent parents d’un petit Julien. Ils vont passer la guerre en Europe et ensuite à la demande de Chen Lai retourner au pays car ils n’ont qu’un désir : aider le peuple chinois. 

 

Suite aux purges et aux décisions de Mao, leur vie va dégringoler : Wiang Q et son fils seront emprisonnés et Chan Chan terminera sa vie comme balayeuse de rue. 

 

Nous retrouverons les petits enfants dans la Chine mondialiste que nous connaissons à présent.

 

 

Durant la lecture de ces magnifiques nouvelles, on oscille entre le passé et le présent avec la France comme lien entre tous les personnages

 

Un mélange d’amour, de tendresse, de désespoir, de folie, de poésie s’alignent sous nos yeux de lecteur et c’est un régal.

 

« Dans la chambre voisine, un enfant dormait , confiant en son avenir. A cette de son lit, une maquette d’avion en construction reposait par terre. Sur la table de chevet, un dictionnaire ouvert,  comme une porte prête à accueillir son visiteur. Sur le ventre de l’enfant , « L’appel de la forêt » attendait le réveil de son lecteur.  Devant la Fenêtre, quelques crayons  à dessins étalés sur le bureau, prêts à raconter les rêves de leurs propriétaires : avion, bateau montagne, forêt, aigle, dauphin, océan. »

 

 

Durant ma jeunesse, j’ai dévoré tous les livres de Han Suyin qui traitaient de la Chine. Autre période, autre genre d’écrivain. 

 

Dans les livres de Guan Jian, les mots sont épurés. On vogue calmement dans le sillage des personnages même si le malheur est au rendez-vous dans leur vie. 

 

Très très belle découverte. 

 

 Lire l'avis de Cathulu qui l'a autant aimé que moi 

 

 

28 juin 2016

Ce qui nous sépare de Anne Collongues

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Ils sont au nombre de sept dans la rame de RER qui les éloigne petit à petit de Paris.

Chacune et chacun plongés dans leur quotidien. 

Marie a décidé de fuir, n’importe où mais fuir. Cigarette, doit à nouveau aider ses parents dans leur bar PMU. Alain est tout au bonheur de retrouver sa fille dont il est séparé puisqu’il vit à présent à Paris.Frank rentre à la maison, là bas en banlieue où on le méprise. LiaD est venu d’Israël après son service militaire, il a choisi Paris. Laura se rend au même endroit tous les mardis et Chérif a terminé son travail et rentre dans sa cité avec appréhension. 

 

 

Ils font tous le même voyage sans se connaitre, ruminant leurs regrets, décortiquant leur vie actuelle. C’est l’hiver, tout est gris. Il fait froid. 

 

« On ralentit. Une boulangerie, un Lavomatique, deux bars, sur un mur la peinture écaillée annonce SNACK Venise, sur lequel chaque mardi, ses yeux se posent, et au retour, sur le mur d’en face, tout aussi usé et tenace, Gérard Chanel-Jambon. Les lumières éclairent le béton délavé des murs, les vieux volets des maison alignées face à la voie. Cela doit être horrible de vivre là, avec le passage continu des RER, combien par jour, cent, deux-cents, un cauchemar, est-ce qu’à force on s’habitue ? Il paraît qu’on s’habitue à tout »

 

 

Anne Collongues nous emmène dans la rame de gens comme vous et moi, un peu cabossés par la vie, qui auraient voulu mais qui n’ont pas osé, qui ont connu le bonheur qui s’est effiloché, qui ont commis des gestes qu’ils regrettent. La rame de gens que l’ont peut croisé chaque jour dans la rue, dans le train, dans le métro. Chacun de nous à une histoire que l’autre ne connait pas. 

 

Elle entre dans la psychologie de chaque personnage séparément, par moments la mélange quand les pensées s’accélèrent. 

Séparés par un couloir ou un siège mais tellement proches dans les secrets de leur vie. 

 

« Elle pense rarement au passé, à l’avenir jamais., demain est un autre jour, cette phrase de la mère lui est restée. Voilà, comme elle vit, entre l’ajournement et l’espoir, sans y croire vraiment, et chaque journée est balayée dès le matin. »

 

Un excellent premier roman. Au fond nous sommes tous pareils et l’auteur nous l’explique si bien avec poésie et bienveillance. 

 

27 juin 2016

Sa Majesté Maman de Anne B. Rodge

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"Elle était très cultivée et avait un appétit vorace pour tout ce qui se passait ; elle lisait tout les jours trois journaux, surfait sur le Net, était active sur Facebook, cherchait tout sur Google dès qu'elle avait le moindre doute. Je l'utilisais souvent comme assistante pour mes recherches, car elle n'abandonnait jamais avant d'avoir trouvé ce qu'il me fallait. Elle était poussée par la curiosité, avec une soif de connaissance inextinguible"

 

Dans ce magnifique récit, oui magnifique, Anne B. Radge nous raconte sa maman, celle de sa jeunesse, celle avec qui elle se confrontat à l'âge adulte et la maman qui suite à la maladie terminat sa vie dans le système sans humanité des soins en Norvège.

 

Elle n'était pas Norvégienne mais immigrée de Suède comme elle le répétait. Non aimée par sa mère qu'elle appelait la Sorcière, elle fut ce qu'on appelle une enfant battue. Est-ce suite à ce manque d'amour qu'elle ne prodiguat pas de câlins à la petite Anne ? ou trouvait-telle cela inutile. ? 

Le père d'Anne ainsi que de sa soeur, est parti vivre avec une autre femme quand elle était petite. Sans explications en signifiant que sa femme le chassait de chez lui. Dès lors, la mère d'Anne a du élever ses filles toute seule. Les jours ne sont pas toujours faciles jusqu'à ce qu'elle déniche une place de machiniste dans une usine de sacs plastiques. 

Anne B Radge ne garde aucune rancoeur de cette pauvreté. Elle même fut pauvre lors de son premier mariage. 

Même dans cette difficulté de la vie, la maman d'Anne considérait que l'essentiel était de préparer de merveilleux plats, Elle gardait même un bol de pâte à gauffres dans son frigo, au cas où. Que les gens se nourrissent quand ils venaient chez elle, c'était essentiel.

Elle lisait, elle aimait l'art et surtout Chagall mais n'eut jamais l'occasion d'aller voir une de ses expositions. 

Elle apprit l'Arabe en échange de nourriture à un étudiant. Tout l'intéressait, tout.

Une femme étonnante qui devait vous glacer parfois par ses paroles.

Malheureusement, la maladie est arrivée lors d'un voyage à Vienne, voyage que sa fille pouvait enfin lui offrir. Et au retour en Norvège dans le système sociétal médical, Anne B Radge et sa soeur, ont été confrontées à cette inhumanité qui s'installe dans notre société. 

Peu avant de mourir, elle ne lisait plus. Elle avait assez emmagasiner, il était temps de parler. 

C'est Anne B Radge qui lui a permis de parler à travers ce récit. 

Récit qui oscille entre colère parfois et amour, surtout amour. 

 

 

 

 

23 juin 2016

Un été sans les hommes de Siri Hustvedt

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Ne supportant pas la liaison de son mari avec une femme plus jeune, Mia a d'abord sombré dans la dépression. A sa sortie de l'hopital, elle par se restructurer à Bonden la ville où sa mère, veuve, vit dans une seniorie.

 

Elle a loué une maison durant les vacances des propriétaires et va donner des cours de poésie car elle est poétesse, à un groupe d'adolescentes. 

Quant au groupe que forme sa mère avec ses trois amies, on l'appelle Les Cygnes.

 

Mia va passer l'été à s'observer elle-même en repensant à son passé, redécouvrir l'adolescence avec son groupe d'élèves et être confrontée à la vieillesse. 

 

Sans oublier, la voisine, une jeune mère Lola dont elle devient l'amie. 

 

Magnifique roman très féministe qui nous entraine dans la poésie qui vit en Mia, de son regard sur les autres pour tenter de se comprendre elle-même. Une analyse des femmes de l'enfance à la vieillesse. 

Une écrivaine qui mérite vraiment le détour. 

 

13 juin 2016

La traversée de la ville de Michel Tremblay.

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Maria à nouveau enceinte, décide de quitter Providence et de se rendre à Montréal. Son frère Ernest ne lui a t-il pas dit au téléphone que si elle avait besoin d’aide…

 

Maria donc entreprend le voyage et découvre un Ernest qui a fort grossi et dont la femme apparemment est alcoolique. Et quelle surprise de retrouver ses deux soeurs qu’elle n’avait plus vues ainsi que son frère depuis 12 ans. 

 

A la naissance du bébé, Maria qui a trouvé un travail de nuit fait venir l’une de ses filles près d’elle afin qu’elle s’occupe du bébé.( C’est dans la traversée du Continent, tome précédent, que l’on découvre le périple de la petite à travers le Canada)

 

Nana s’occupe donc de son frère avec amour, mais ses deux soeurs restées là bas près des grands parents lui manquent. Mais surtout quand elle écoute en cachette sa mère et ses deux tantes, elle entend le mot guerre.

 

Alors grande décision, casser sa tirelire pour aller acheter trois billets direction le Saskatchewan. Sa mère est en danger et pas heureuse. C’est à elle de chasser les nuages.

 

 

Le roman est à deux voix : celle de Maria qui raconte sont départ Vers Montréal, les retrouvailles avec ses soeurs ainsi que la vision qu’elle a de la ville en arrivant.

 

Nana durant son périple pour arriver à la gare va découvrir des quartiers de Montréal qu’elle ne connaissait pas. Elle nous décrit cette ville en 1914 et c’est un régal.

 

Ayant lu le troisième tome avant le deuxième, il ne me reste plus qu'à dénicher le quatrième de cette saga des Desrosiers qui oscille entre humour et tendresse. Dénicher après relecture de la Traversée des sentiments...

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