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Les couleurs de la vie

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17 mars 2016

Une île, une forteresse d'Hélène Gaudy

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« Tous, ils font la même chose que ceux qui écrivent, ceux qui jouent, ceux qui dessinent ou peignent, qui ont laissé derrière eux des poèmes ou juste le souvenir de leur corps sur la scène, ils font la même chose que Friedl, se ménagent un espace, et même s’ils savent qu’il sera investi, déformé, qu’on l’utilisera pour inventer une ville qui n’existe pas et s’en servir contre eux, même s’ils le devinent ou le craignent, ils se tiennent encore là, parce qu’il n’y a que là qu’on peut encore se tenir.

C’est Eichmann, m’a dit Georges-Arthur Goldschmidt, c’est Eichmann, entre autre, qui a connu ça, cette histoire d’une ville où l’on démontrerait que les juifs sont des parasites qui se parasiteraient eux-mêmes, qui s’auto-dévoreraient. Ca ne s’est pas produit. Les nazis ont réussi le contraire de ce qu’ils voulaient puisque c’ étaient une floraison extraordinaire de littérature, d’art, en présence de la mort ».

 

 

On leur avait fait croire qu’ils allaient découvrir une ville pour eux, ils allaient se reposer, pouvoir nager dans la rivière, vivre heureux. Ils donnèrent toute leur fortune pour pouvoir vivre dans une belle maison. En guise de villégiature, ils eurent droit à tenter de survivre dans une ville forteresse imaginée par Vauban en forme d’étoile. 

 

C’est à TerEzin que furent déportés les juifs tchèques avant d’être emmenés vers Auschwitz. Pour les demi juifs allemands ainsi que ceux de plus de 65 ans, pour la plupart des artistes à tous les niveaux, ce fut le ghetto. 

 

Les tchèques qui y vivaient furent chassés pour permettre d’y installer les juifs.

 

Le sadisme des nazis fut tel qu’ils imaginèrent de réaliser un film dont tous les prisonniers furent les figurants.  Ils embellirent la ville facticement pour tromper les représentants de la croix rouge, qui fermèrent les yeux par trois fois durant les années de guerre. 

 

Il reste des archives de ce film où l’on découvre des enfants qui chevauchent des chevaux de bois le temps d’une scène. Après les chevaux ne firent plus jamais une gambade. 

 

Mêmes enfermés, les artistes luttèrent pour ne pas sombrer, pièce de théâtre, dessin, classe aux enfants dans l’attente , sans savoir qui disparaitrait en premier. Création d’un orchestre, chant….

 

Ce fut le dernier lieu où fut déporté Robert Desnos qui y mourut du typhus car comme dans tous les autres ghettos, les conditions de survie y furent du nom de l’horreur. 

 

 

 

La ville forteresse est toujours là, elle est devenue un lieu de mémoire qu’Hélène Gaudy a voulu découvrir, s’en imprégner, tenter de cerner ce qui reste en suspens, comprendre, écouter et essayer de saisir la silhouette de son grand-père qui fut déporté en France. Elle raconte le paysage, les rencontres. 

 

 

Elle nous emmène à Birkenau et à Drancy, le jumeau de TerEzin. Drancy qui fut le camp dirigé par les français, devenu une cité HLM. Que ressent-on à vivre entre des murs qui se sont imprégnés de tristesse passée  ? 

 

Un récit percutant. A lire, et à relire. 

 

A TerEzin furent enfermés 139 654 humains.

33 419 y moururent.

86934 furent déportés vers les camps d’extermination.

17 320 survécurent
Sur les 15 000 enfants qui y furent emmenés, il n’est resta qu’un millier.

 

 

« Les souvenirs ne sont pas tous incrustés de la même façon. Moi, je ne me souviens pas du degré de souffrance. On n’avait plus la force d’avoir des sentiments. C’est pour ça, quand les gens me disent vous avez été courageuse…Non, c’est la chance. Je ne peux pas parler pour les autres mais, moi, j’étais devenue, tout de suite un robot. Comme si on m’avait tapé sur la tête. Vous rentrez par une porte, vous êtes normale, vous sortez ce n’est plus vous. Une fois de temps en temps, quand on pouvait se reposer, j’essayais de faire venir dans mon cerveau les visages des miens. Impossible, mon cerveau était vide. Il ne savait plus penser. Je crois que c’est ça, qui m’a sauvée ».

 

 

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Les enfants durant la visite de la croix rouge, le bonheur factice.

 

 

 

 

 

 

 

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12 mars 2016

Le tableau du samedi Sergei Vinogradov

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12 mars 2016

Démasquée

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11 mars 2016

Jardinières

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8 mars 2016

8 mars

Tous les matins me réveille la pluie
A l’ombre de ma vie étincelle
Parmi les misères de la ville

Tous les matins me raconte la fenêtre
Tes mots refoulés tes mots oubliés

Tu ne sais pas que je suis vivante 
Au gré de l’humeur du monde
Qui ignore ma peau de femme

Où es-tu dans le ciel de l’action
Que tes pas arpentent fil à fil
Depuis l’aube des temps

La pluie a son mot à dire
Même si elle n’imagine rien
Rêve la pluie au petit matin 
En lagune assassinée
Lagune aux maux profonds

Car arrose la pluie
Le marché des hommes
Assis sur un gâteau de sable
Au sommet du pouvoir
Marchant à pas de crabe

La pluie ruisselle ses souhaits 
La pluie murmure les bonheurs
Inconnus des femmes morcelées
Par l’insouciance de l’amour
Effeuillé au grand jour

 

Tanella Boni

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7 mars 2016

Tombeau de Pamela Sauvage de Fanny Chiarello

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Tombeau de Pamela Sauvage est tout simplement génial. Je suis consciente que certaines et certains seront déroutés par ce genre d’écriture, pour ma part c’est tout bonheur.

 

Un livre qui se décortique en deux parties. 

 

 

23 personnages qui sont liés selon l’hypothèse de Stanley Milgram , selon une chaine de relations qui arrivent à former une boucle. Je peux vous assurer que dans mon métier, j’ai déjà constaté les preuves de cette hypothèse.

 

Donc Pamela Sauvage meurt et l’on découvre chez elle des K7 VHS ainsi que le livre « Mille films qu’il faut avoir vus avant de mourir ». Livre écrit par Jean Bertrand Coursier et la cent millième acheteuse de ce livre est Angelina Feccia …..et ainsi de suite, 23 personnages vont se succéder.

 

On découvre aussi bien un animateur de tv qu’un homme qui devient sdf ainsi qu’un chien, une cliente mystère etc etc…

 

 

En fait vous n’êtes pas le seul à lire la vie de ces personnes. Un homme ou une femme dans une société future, décortique à travers des explications en bas de page, la vie telle qu’elle était dans notre société actuelle. 

 

Notre société est si bien décortiquée qu’à un moment j’en ai ri, tellement à travers les explications du deuxième lecteur, elle nous apparait ridicule dans ses travers. 

 

Je n’en dirai pas plus. 

 

Lors de ma lecture, je n’ai pu m’empêcher de penser à Georges Perec qui aurait pu imaginer cette double manière d’écrire.

 

Un grand bravo à Fanny Chiarello qui écrit divinement.

 

7 mars 2016

Ouverture

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7 mars 2016

La vie en rose

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6 mars 2016

Le tableau du dimanche

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6 mars 2016

gagnante

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