"J'ai maintenant parcouru soixante-quinze miles sans compter les petits crochets. Plus que cinquante. Déjà cinq jours au grand air, sant toît, sans mur. Une émotion aussi vieille que l'humanité, une essence sans nom, pulse dans mon coeur, coule dans mon esprit."
"Contraitement à la forêt ou à la côte,la montagne ou la ville, la plaine ou le maris, le désert n'importe quel désert, est toujours lourd d'une promesse d'imprévisible, de quelque chose d'à la fois inconnu et désirable, qui vous attend derrière le prochain coude de votre cayon, la prochaine crête ou la prochaine mesa, qui vous guette, tapi quelque part dans une ride des collines. Quoi, précisément ? Eh bien...une sorte de trésor. Une sorte de délice. Dieux ? Peu^-être. De l'or ? C'est possible. De la grâce ? Sans doute. Mais c'est encore quelque chose d'autre, quelque chose de plus, quelque chose de différent tout ca."
"En marchant, nous trouvâmes d'autres fleurs de printemps précoce, l'onagre écarlate et ses grappes de fleurs en trompette, et le mauve-globe aux tons corail. Des masses et des masses de fleurs. Des abeilles ivres, malades de bonheur zigzaguaient follemet de buisson en buisson, de fleur en fleur : c'était la fête de leur vie."
Edward Abbey était un amoureux des étendues désertiques. Depuis sa tendre jeunesse, il a parcouru des milliers de kilomètres dans le sud ouest américain. Il pratiqua des métiers comme ranger dans les parcs naturels américains. Mort en 1989, il a été enterré dans le désert mais personne ne connait l'endroit exact.
Les éditions Galmeister éditent des livres remarquables d'hommes qui vous décrivent la nature avec un amour édifiant mais celui-ci est pour le moment l'un de mes préférés.
Edward Abbey vous entraîne dans le désert et par son regard vous y entrez d'une toute autre façon.
Il vous décrit la floraison des fleurs à certains moments de l'année et c'est magique...
Dans ma naîveté occidentale, j'imaginais que le grand canyon était encore à l'état sauvage. Point du tout, à un certain endroit, il y a été édifié un barrage et comme d'habitude, les conséquences écologiques sont multiples.
Ce qui est extraordinaire chez Edward Abbey, ce sont ses colères qui ne pas sont pas virulentes contre tel ou tel état de fait. Il s'insurge mais en sachant très bien que lui est dans le droit chemin et il n'en déviera pas d'un pouce.
Si je vous avoue que je ne vais pas arrêter ma lecture à ce livre mais continuer la route avec Edward Abbey dans d'autres lectures, vous aurez compris que j'ai été conquise.