Le Printemps Après tout ce blanc vient le vert,Le
Le Printemps
Après tout ce blanc vient le vert,
Le printemps vient après l’hiver.
Après le grand froid le soleil,
Après la neige vient le nid ,
Après le noir vient le réveil,
L’ histoire n’est jamais finie.
Après tout ce blanc vient le vert,
Le printemps vient après l’hiver,
Et après la pluie le beau temps
Claude Roy
L'ailleurs mondial des fleurs de cerisierOffre à
L'ailleurs mondial des fleurs de cerisier
Offre à l'aventure des poètes
une nouvelle mer à traverser.
La tendresse des poètes voyage
en baleine bleue autour du monde,
les cerisiers en fleurs aident à sauver
cette espèce en voie de disparition.
Au Japon, le cerisier en fleurs
sert de poste restante
aux poètes sans domicile fixe.
A Kyoto, cette année-là,
la force d'un cerisier
a sauté dans ma vie
en femme de solaire compagnie
René Depestre
On peut très bien vivre ...On peut très bien
On peut très bien vivre ...
On peut très bien vivre
sans rien d'autre que ces tendresses journalières :
une carte postale dans la boîte, un bruit de vague
le bleu sur la plaine, les mots d'un poème.
L'univers réduit à peu d'attaches
au trajet ordinaire
de sa propre mort.
On peut très bien n'être qu'une aventure d'atomes
et de questions dérisoires.
H§lène Dorion
A l'aube du printemps, Comme un coucou malin,
A l'aube du printemps,
Comme un coucou malin,
Dans le douillet nid
d'une grive insouciante,
Entre les oeufs bleutés,
J'ai glissé mon poème,
Pour qu'il sache chanter.
Et maintenant j'attends
L'éclosion avec hâte
Pour savoir si mes mots
Sauront aussi voler.
Paul Bergèse
En continuant ce chemintoujours la mer à sa
En continuant ce chemin toujours la mer à sa droite on rencontre l’embouchure du petit fleuve frontière le pont franchi on se trouve dans un pays où l’on parle une langue d’autrefois On sait qu’elle était parlée depuis plus longtemps qu’aucune autre langue européenne avant l’invasion des celtes avant l’empire romain l’inondation germanique les arabes ou les huns On la parle encore un peu de ce côté-ci du fleuve jadis c’était interdit on voulait centraliser mais la globalisation a changé les stratégies des gouvernements en place On est déjà en Espagne avec ses architectures la langue de Cervantès le vin qu’adorait Falstaff on reconnaît les étapes des pèlerins vénérant Saint Jacques de Compostelle Si l’on continue encore par montagnes et vallées on arrive au Portugal avec les azulejos nouvelle route des Indes par la pointe de l’Afrique et conquête du Brésil Et de nouveau la frontière pour parvenir jusqu’aux ports d’où un gênois obstiné féru de Marco Polo est parti pour le Japon sans pouvoir y parvenir empêché par l’Amérique Un rocher se dresse enfin avec un drapeau britannique si l’on franchit le détroit voici le luth andalou si l’on continue encore c’est la méditerranée que l’on maintient à sa droite Michek Butor |
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Il faut aller au litMais je n'ai pas sommeilDans
Il faut aller au lit
Mais je n'ai pas sommeil
Dans le noir je m'ennuie
Tous les soirs c'est pareil
Si j'avais des ciseaux
Pour découper le ciel
j'en prendrais un morceau
Pour faire une marelle (...)"
Claude Roy
Il fait nuit, nos regards ont les yeux de ceux
Il fait nuit, nos regards ont les yeux de ceux qui attendent...
Dans la nuit, les étoiles scintillent ça et là...
Trempé des larmes de peine et de souffrances
Mon lit se trouve comme posé sur des flammes...
Arrosé du courage un rien devient perle
S'il atteint le courant de ma volonté.
A l'image d'un jardin à l'approche du printemps.
poète afghan
De tant de visages brûlés par le vent, par le soleil,
De tant d’hommes déshonorés, désespérés
Qui rentrent avec une brassée de faim,
Avec un fardeau de plaies,
De quelque chose qui ressemble aux pleurs ,
De quelque chose qui ressemble au sang,
De quelque chose qui ressemble à Kaboul
Je dois écrire.
Latif Pedram
photo prise sur le net
Plus de photos ici
Ils peuvent tuer toutes les hirondelles, ils n'empêcheront pas la venue du printemps. Proverbe afghan
Moi, je vis la vie à côté,Pleurant alors que
Moi, je vis la vie à côté,
Pleurant alors que c'est la fête.
Les gens disent : Comme il est bête!
En somme, je suis mal coté.
J'allume du feu dans l'été,
Dans l'usine je suis poète ;
Pour les pitres je fais la quête.
Qu'importe ! J'aime la beauté.
Beauté des pays et des femmes,
Beauté des vers, beauté des flammes,
Beauté du bien, beauté du mal.
J'ai trop étudié les choses ;
Le temps marche d'un pas normal;
Des roses, des roses, des roses !
Charles Cros
Les fleurs ont ouvert leurs parasolset la taille
Les fleurs ont ouvert leurs parasols
et la taille fine dans leurs robes à plis
se chuchotent leurs ennuis de fleurs
en fumant des parfums dans des tiges.
L'une se plaint des visiteurs nocturnes (les araignées),
l'autre des bourdons
qui rasent son toit comme des avions,
l'autre d'une épine au cœur,
l'autre de l'incompréhension du jardinier,
et celle qui ne parle pas, la plus heureuse,
cache sous sa feuille, un cocon de chenille.
Elle est enceinte d'un papillon !
Les criquets eux,
font le service à cette terrasse
et c'est bien joli !
L'opticien a rafistolé le verre gauche
de ses lunettes avec du diachylon.
Le chirurgien souffre d'un mal
qu'il enlève à des inconnus.
"Félix Leclerc"