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5 novembre 2010
Dans la campagne
5 novembre 2010
Il y avait parfois ces jours de grisaille, sans
Il y avait parfois ces jours de grisaille, sans vent, les murs de
pluie et de nuages posés très bas sur les collines vers
Trouville. L’humidité tiède faisait lever des odeurs
de peupliers et d’herbes. Il y avait un jardin où le
chèvrefeuille avait tout envahi, les fleurs sentaient la vanille
. Il y avait des roses pompon très pâles, presque blanches,
qui s’éboulaient en grappes humides le long des clôtures.
Il y avait un terrain secret où l’on se glissait par l’éboulement
d’un mur de briques, un bois plein de pervenches, un vieux puit perdu
dont on avait dégagé la margelle. L’été faisait la pause.
On rendait une visite polie à la mer, on la regardait d’en haut,
son air malade, on la laissait à son repos provisoire.
Michèle Salès
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