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Les couleurs de la vie

Les couleurs de la vie
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20 septembre 2023

1886 Pascal Dessaint

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Decazeville, ancienne ville industrielle et minière, érigée dans l’Aveyron a connu un événement dramatique le 26 janvier 1886 : le sous-directeur des Mines, Jules Watrin, est assassiné, plutôt défenestré. Les coupables sont les ouvriers. 

Mais peut-on considérer qu’ils sont les seuls coupables ? Les propriétaires ainsi que les dirigeants des Mines n’ont ils pas également leur responsabilité dans cette part de tragédie ?

L’éternel combat entre ceux qui possèdent et ceux qui n’ont que leur colère pour essayer de se faire entendre. 

Cet éternel combat qui est toujours d’actualité en 2023. 

 

En 1886, les possédants ne comprennent pas ces ouvriers qui devraient s’estimer heureux d’avoir un travail. Paroles toujours d’actualité en 2023. 

De plus, c’est la faute à Zola et son roman Germinal. Comme le souligne Pascal Dessaint : comment Zola pourrait distiller de mauvaises idées aux ouvriers étant donné qu’ils ne savent ni lire ni écrire pour beaucoup. Ont ils d’ailleurs l’argent à dépenser pour la lecture, ils peinent déjà à se nourrir.  

Jules Watrin fut la victime de la colère de la foule. Cette colère là est très difficile à stopper. La colère de la foule peut être terrible.

 

Pascal Dessaint nous entraine donc dans une enquête sociétale. Il nous conte en premier les événements de cette journée. La colère qui monte car les ouvriers sont mal payés entre autre mais surtout cette idée que Watrin évoque qui est de créer une coopérative où les ouvriers pourront effectuer leurs achats. Une nouvelle forme d’asservissement à la Mine. 

Les ouvriers veulent que Watrin répondent à leurs revendications tout de suite mais il en doit en référer à ses supérieurs, il ne peut rien décider. 

Jules Watrin, personnage sans grande personnalité, a toujours travaillé après ses études dans le monde industriel. Si il n’avait pas été tué, on n’en aurait pas parlé. Pour certains, il est humain avec les mineurs, pour d’autres inhumain. C’est selon. On pourrait le comparer à un manager de notre siècle qui doit répondre de chiffres à ses supérieurs et qui risque sa place si les résultats ne sont pas là. 

 

Tout s’envenime. La colère de la foule enfle. Jules Watrin se retrouvé cloitré dans une maison. On crie à la foule qu’il accepte de démissionner mais malheureusement trop tard. La colère est énorme.

 

Si l’on tue un homme, on va bien entendu chercher les coupables. Dix personnes sont arrêtées. 

 

Pascal Dessaint nous emmène au coeur de leur procès. Ils nient tous avoir dit ceci ou cela.

C’est le procès contre la pauvreté et leurs avocats l’évoquent ardemment. 

Certains seront condamnés et emprisonnés, d’autres acquittés mais on ne retiendra aucune préméditation contre leur acte. 

Decazeville doit revenir au calme mais cela prendra du temps.

 

Dans cette affaire, le maire de Decazeville Cayrade, en sortira grandit. C’est un homme empathique, qui essaiera d’apaiser les tensions. Jules Watrin fut oublié mais pas Cayrade. 

 

 

 

On pourrait comparer 1886 au monde dans lequel on vit. Avec la mondialisation et l’absolue nécessité de réaliser du profit, beaucoup d’employés ou d’ouvriers vivent les mêmes injustices dans leur milieu de travail. Pascal Dessaint nous le démontre par un fait divers en 2015 qu’il évoque dans le livre.

 

Pascal Dessaint à enfilé le rôle d’enquêteur et c’est passionnant. 

 

 

Le film qu’il a crée à partir de cet événement est tout aussi intéressant. 

 

https://www.youtube.com/watch?v=R9NOQWgEbPY 

 

 

 

 

 

 

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18 septembre 2023

Comme nous brûlons Lisa Balavoine

Blanche, jeune adolescente a décidé de consacrer sa vie à la danse. Plus jeune, elle a été recalée au concours d’entrée à l’Opéra alors elle décide d’écrire à un Lycée sont le but ultime est la danse. Et la réponse est affirmative. Elle quitte donc le cocon familial qu’elle ne reverra qu’aux vacances.

D’emblée,à la rentrée, on assène aux élèves que rien ne leur sera épargné durant les cours de danse malgré les autres cours. Ils sont là pour danser, à eux de travailler dur.

Blanche partage une chambre avec deux autres filles. La première nuit ne sachant s’endormir, elle va regarder par la fenêtre et découvre une silhouette qui danse sur les toits. 

Cette silhouette, c’est Ada. Ada qui va la prendre sous son aile et ensuite la rejeter. Une amitié magique mais Ada ne s’apprivoise pas. Pourtant, Ada va porter Blanche jusqu’au bout car elle aussi doit s’envoler. Elle lui apprend à danser avec son corps car la danse c’est une harmonie avec ce dernier. 

Ada qui brûle jusqu’à  se consumer. Blanche qui brûle jusqu’à grandir.

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Lisa Balavoine est auteur de quatre romans dont deux pour la jeunesse. Ce qui est le cas pour ce dernier.

Son écriture peut dérouter certains ou certaines mais j’adore. De page en page, on parcourt des morceaux de poèmes décousus, des mots qui sont énumérés, des phrases. L’écriture change continuellement et c’est ce qui me plait dans cette narration.

Tout s’enchaine très vite comme si Blanche rythmait notre lecture à pas de danse.

En le lisant, j’ai replongé dans mon adolescence et l’adolescence de 2023 s’y reconnaitra.

 

Un coup de coeur.

 

 

 

 

17 mars 2022

Le Musee des contradictions d'Antoine Wauters

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"De bien des manières, on ecrivait de guinguois.

Des mots ennardés.

Enforestés."

 

Douze discours qui pourraient s'emmeler. Douze discours de voix qui s'elèvent.  Douze discours pour crier ou susurrer l'envie d'autre chose. 

Cette envie d'un meilleur dont nous rêvons mais contradictoirement, la peur de perdre ci ou cela nous stoppe dans notre élan, Antoine Wauters la fait voguer sous ses mots.

Il y a de la colère mais jamais de la fureur. Chacun et chacune vous expliquent pourquoi ils n'en peuvent plus de ce systeme qui leur promettait le bonheur qui ne vient que par petites doses homéopathiques et puis s'en va. 

Ils s'échappent de l'Ephad, elles n'écrivent plus pour plaire mais dans leur propre langue, elles regrettent d'être devenues mères, ils racontent au juge comme sur une estrade, ils décident de vivre dans les arbres. Douze discours.

"Certes,nous pourrions etre contaminés par la joie, mais les temps sont ce qu'ils sont  et la douleur nous frappe. Elle frappe. Un jour, on se suprend à avoir mal aux arbres, aux oiseaux.  Le lendemain à l'avenir , aux jeux de nos enfants. On cherche le moyen de guérir.  Où espérer ?  A quoi s'accrocher ? On cherche un nom  pour les siècles à venir.Un nom décent. Un nom possible."

 

Après Mahmoud et la montée des eaux, Antoine Wauters nous offre à nouveau un cadeau d'écriture. Les mots accrochent, le gout de l'enfance nostagique au gout de fraise poétise. Et l'on se suprend à désirer ardemment à ouvrir la porte d'un autre monde. 

A chacun et chacune  d'ecrire  son discours. 

 

 

 

 

 

 

 

 

15 mars 2022

Seyvoz de Maylis de Kerangal et Joy Sorman

Seyvoz

 

 

Tomi Moz est chargé par son entreprise de contrôler le barrage de Seyvoz.  Il a rendez vous au lieu dit avec un certain Brignolle. Mais arrivé sur place, Tomi constate qu'il n'y a personne pour l'acceuillir. Pas de réseau. 

Une femme apparait qui lui crie que Brignolle ne viendra pas. Etonné, Tomi décide de la suivre en voiture quand au détour d'un lacet dans montagne, elle disparait. Totalement impossible.

A l'hotel, tout lui semble également bizarre. Pas de personne à l'acceuil, juste un post it qui lui indique son numero de chambre et le code wifi. Et suprise, on vient lui déposer un plateau repas devant sa porte.

Durant quatre jours, Tomi Moz va flotter dans un autre monde. Il va croiser quelques personnes qui lui semblent irreelles. Sans oublier le barrage et ce mur qui se dresse entre les rochers.

 

Roman ecrit par le duo Maylis de Kerangal et Joy Sorman, qui nous entraine dans une fiction dont le barrage est le personnage principal. Entrelacé à la pure fiction, l'historique de l'ancien village sous encre bleue, mais fictionnel, nous conte la révolte etouffée des habitants. Au nom du progrés, leur village va etre sacrifié. Noyé sous les eaux. Meme les morts seront déplacés dans un autre cimetière. 

"Les rues sont vides, seulement percees du croassement sinistre des corbeaux, comme un avertissement, ou une menace"

"Le sandwich lui a redonné des forces mais aux vertges de Tomi a succede un malaise d'une autre nature, la sensation d'être prisonnier d'aun champ magnétique étranche qui brouillerait tout accès aux autres, la sensation d'un éloignement progressif qui le rend de plus en plus friable, irascible;"

 

Durant la lecture, je n'ai pu m'empecher de penser au Musee des contradictions d'Antoine Wauters car ces deux livres nous interpellent sur cette société qu'on nous a créee au nom du progrès et du bonheur, ce mot tellement volatil qu'on nous assène à longueur de temps. 

Au nom de l'électricité, les barrages dans le monde furent édifiés et continuent à etre édifies. L'ironie du sort, cet été suite au changement climatique, certains de ces villages réapparaissent. Pour nous rappeler qui sait, la futilité de ce monde qui ne cesse de changer malgré nos dénégations. 

 

 

7 octobre 2021

Climax de Thomas B Reverdy.

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Climax, le point ultime  d’équilibre en écologie. Avant la fin du monde. 

 

 

Un petit village de pêcheurs en Norvège au bord de l’antarctique. Dans ce village, ils ont grandi. 

A présent adultes, ils racontent chacun à leur tour.

Le village a pris de l’expansion grâce au pétrole. Au large flotte Sigrud, la plateforme. Le pétrole coule coule tandis que le glacier fond, se fissure et provoque un accident sur ladite plateforme. 

 

Noa est appelé pour déterminer d’où provient l’accident, si le danger est réel car le pétrole est vital. 

 

Anders, qui était sur le glacier au moment du séisme a déjà la réponse. Le monde, leur monde de pécheurs est en danger, tout comme beaucoup de points sur la carte du monde. Dans ses carnets, il note le changement dans la vie animale suite au changement climatique. 

 

Noa, l’amour d’adolescence, le grand amour de sa vie, a elle Anna, la seule fille du quatuor comment va t’elle réagir son retour ?

 

Knut, a décide de vivre à l’écart, dans la foret logeant dans l’Eglise de son oncle. Ses amis sont des chiens qui ressemblent à des loups. Chaque semaine, il est visite par deux hommes car Dimitri le Russe aimerait qu’il déguerpisse de cet endroit afin de s’y installer au nom de la cupidité.

 

Le quatuor du temps de l’adolescence, avait joué durant des heures des jeux de rôles mêlant mystères et légendes norvégiennes jusqu’à la fin du monde. Mais ce n’était qu’un jeu. 

 

La fin du monde approche…ce n’est plus un jeu.

 

Dans ce roman Thomas B. Reverdy mêle fiction et légendes.  Il vous entraine dans ce monde futur que nous façonnons de jour en jour, de minutes en minutes depuis des décennies.

 

Avec ce dernier roman Thomas B Reverdy nous tient en haleine, donne envie de pleurer mais c’est sans compter sur la magie qu’un écrivain tient au bout des doigts.

 

Roman excellentissime. 

 

 

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3 septembre 2021

Mahmoud ou la montée des eaux d'Antoine Wauters

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Mahmoud n’a plus aucune illusion sur le monde qui l’entoure. Que reste t-il de son pays la Syrie ?

Il s’est réfugié dans le cabanon près du lac. 

Il se cogne à ses souvenirs enfouis sous les eaux. Son village y baigne depuis des années.

Il prend sa barque, son tuba et plonge pour retrouver un semblant de bonheur en apercevant les silhouettes de ce passé.

 

Mahmoud a décidé de vivre enclavé dans la solitude.

Ses parents, Laila, son premier et grand amour, Sarah sa seconde femme. Celle qui qui l’a épaulé dans l’écriture. Sarah et les enfants, tous ne sont plus que des fantômes dans sa mémoire.

 

Mahmoud, l’écrivain qui était lu dans le monde entier. Mais qui le lit encore ? Il imagine les lecteurs qui peuvent etre amoureux de ses poèmes. 

 

Mahmoud qui n’en pouvait plus de ces mensonges proférés par la famille du lion. Pour quelques bribes de poèmes, ils l’ont puni durant trois ans suite à sa désertion.

Il pensait comme ses enfants, que la révolution du printemps allait embellir leur pays. Et tout redevint pire. 

 

Mahmoud observe la désintégration du monde tout en rêvant devant un brin d’herbe. 

 

Il entend la guerre de plus en plus proche.

 

Il ne sait ce qu’est cette blessure qui grossit sur sa joue. Il est seul près du lac.

A ses cotes, l’âme de Sarah veille.

  

Les romans d’Antoine Wauters sont tous si beaux mais celui ci vous emporte sur un chemin d’une poésie infinie. Un coup de coeur inoubliable.

 

 

 

 

22 avril 2021

Apeirogon de Colum McCann

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Smadar fillette israelienne fut tuée à l’âge de 13 ans durant un attentat en 1997. Cette meme année Abir, petite fille palestinienne vint au monde et perdit la vie à l’âge de 10 ans le crâne fracassé par une balle de caoutchouc tirée par un jeune soldat israélien.

 

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De la colère de deux pères que tout opposait, de leur douleur est née une incroyable amitié. Tellement improbable. Bassam, palestinien né dans une famille pauvre, emprisonné pour terrorisme, humilié dans les prisons et Rami israélien dont la shoah fait partie de sa vie, ancien soldat sont devenus les meilleurs amis du monde. Au nom de leurs filles, au nom de la paix. 

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Vous faire un résumé de ce livre est mission impossible.

 

Un roman qui vous mène vers de multiples chemins. Le plus important à gravir est celui de l’amitié qui vous mènera vers des sentiers philosophiques, historiques, musicaux et tant d’autres. En bas de ce chemin, le plus gros qui se nomme conflit entre deux peuples.

 

Un roman qui débute par la migration des oiseaux qui envahissent le ciel de ces lointaines régions. Ces oiseaux vous guideront sur les pas de deux fillettes que leurs pères aimaient tant et plus. 

Colum McCann nous offre une symphonie d’émotions, de bonté, de paix. Il nous raconte deux pères qui ont tenté de comprendre et pas seulement juger. Il leur a suffit de s’écouter, de se regarder et de tendre la main. Imaginez qu’un palestinien aie désiré étudier l’holocauste, impensable et pourtant…

Beaucoup ne les comprennent pas, les injurient mais pour leurs filles, ils continuent.

 

Je ne remercierai jamais assez C.Z. de m’avoir donné cette envie de le lire. 

 

C’est plus qu’un coup de coeur, c’est une tempête de lecture. Lisez-le, lisez-le.

1 avril 2021

Judas côté jardin de Juan d'Oultremont

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En ce premier jour d'avril débute le mois belge organisé par Anne du blog des mots et des notes. Ce premier roman se deroule dans un quartier de Bruxelles que je connais très bien, plus précisément chaussée de Rodebeek à Woluwe Saint Lambert. 

Judas pratique le Tai Shi en toute sérénité. Sa séance terminée, il ouvre le poste de radio et c'est le 22 mars, l'aéroport est dévasté par un un attentat. 

Il se réfugie donc dans la propriété familiale dont son père  fut le Dieu durant quelques années de son enfance. Maison familiale où cet ancien Dieu vit encore.

Il prend la décision de comprendre à quel moment, Dieu ne fut plus. 

 

"Au delà du récit que j'entame, l'idée est de remonter à la source, afin de retrouver la bifurcation fatale. Là où j'ai perdu le fil de cette lointaine hérésie. Je copie,je coupe, je colle. Je me relis. Je répete tout haut les premières lignes pour en éprouver la musicalité :

N°1 - Cela commence comme l'histoire du monde dans un jardin...

C'est parti."

Oui c'est parti pour le souvenirs d'enfance de Judas plutot Juan. Quelle est la part de vérité ou la part de fiction ? Très difficile de démeler l'écheveau.

Ce qui est certain c'est que la ferme familiale existe belle et bien. Judas grandit donc dans un espace de 40 ares de nature dont la composition n'est décidée que par Dieu. Personne ne peut le contrarier ni tenter d'y mettre sa touche personnelle.

"Ce jardin a fait l'objet de remembrements successifs. Les arbres fruitiers les plus anciens ont été progressivement remplacés par des plus jeunes.Les anciens donnaient des fruits à profusion. Les nouveaux n'ont jamais réussi à en produire"

Pour aider Dieu dans sa tache n'oublions pas la maman de Judas que l'on prénomme Cerise

"De ce jardin et jusqu'au dernier jour, ma mère sera la Reine au point qu'un endroit y a longtemps porté son nom"

Donc Judas grandit dans cet univers et tout ce qui est extérieur est ennemi. Ce qui n'empeche pas ses parents de l'émmener à l'expo 58 en compagnie de sa soeur. De devoir prendre cette horrible avenue des cerisiers dont les fleurs puent. D'être garçon d'honneur à tous les mariages. Quelques instants, quelques détails qui n'est rien à coté de la supreme punition : devoir passer ses vacances hors de son paradis.

Petit aperçu de l'avenue des Cerisiers. 

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Car chaque été, les parents partent en duo laissant les enfants chez les grands parents. Pour Judas c'est comme un abandon. Il est certain que ses parents ne reviendront pas. Mais peine perdue. 

Pour Judas, il y a les grands parents moins et les grands parents plus.

Il adore sa grand-mère maternelle plus qui habite une maison de maitre près du square Vergote mais par contre les grands parents paternels, ce sont les moins que moins. Ils vivent à Spa et les étés se déroulent en compagnie des cousins qui sont des brutes face au maigrichon qu'il est. De plus, cela ressemble à un camp militaire. Imaginez des grands parents qui envoient leurs petits enfants cueillir des myrtilles mais avec interdiction d'en manger une seule. Bon bref, Judas est considéré comme un etre incongru dans cette maison où il passe son temps à pleurer.

 

Judas-Juan nous explique tout cela en découpage de 40 récits, accompagné d'un plan du jardin avec ses modifications au fur et à mesure dudit récit. 

Tout en écrivant, il ecoute les infos et observe son père qui à 93 ans est toujours aussi vif. Il grimpe meme sur un échelle pour examiner les travaux derrière le mur de la propriété. Ah les grues Thomas et Piron, inoubliables. 

Je ne vous en dévoilerai pas plus. Ce livre est bourré d'humour mais surtout  de tendresse pour sa maman . Un roman qui nous ramène à nos propres souvenirs d'enfants. Un coup de coeur.

J'oubliais : en fait on ne saura jamais pourquoi son père perdit le titre de Dieu. 

 

 

 

 

15 mars 2021

Peter May Quarantaine

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Londres est coupée du monde suite à une épidémie. On ne compte plus les morts. On ne les enterre plus. On les incinere à tour de bras. Le premier ministre a lui meme succombé. 

La ville est dévastée par les pillages. Entourée de fils barbelés et surveillée par les militaires, obligation de rester chez soi après 19 heures. La désobéissance n'est pas tolérée sous risque de perdre la vie. Chacun se terre chez soi. Masques et distanciation sont la loi. 

Seule l'ile aux chiens, ou résident certains riches, est épargnée par le virus mais gardée par des vigiles privés.

Les contaminés étant si nombreux qu'il faut absolument construire une nouvelle annexe à l'hopital et c'est lors du creusement des fondations que l'on y découvre des os humains.

Mac Neill est à deux jours de sa pension. Separé de sa femme et ne pouvant voir son fils Sean, il n'a plus d'illusions concernant la vie. C'est pourtant lui qui est appelé sur les lieux de la découverte car les hommes sont en sous effectif. 

Il est décidé à trouver l'assassin qui a assassiné une petite fille. Et quand son fils Sean succombe à son tour, il s,y lance à corps perdu.

 

Ce roman, Peter May l'a écrit en 2005 et aucune maison d'édition n'en a voulu. 

Ce qui est troublant c'est que certains faits dont l'hopital construit à la hate par les chinois, il l'avait déjà imaginé. La scène de la lockdown party dans une ancienne boite de nuit est tellement d'actualité. Je pourrais encore vous en énumérer. 

Outre la fiction, Peter May nous disseque le virus de façon claire sans oublier le vaccin, ce fameux vaccin.

J'avoue que j'étais fort troublée en terminant la lecture. Entre le réel et l'irreel mais terriblement envoutante.

 

 

 

 

 

 

5 mars 2021

Journal d'une femme noire de Kathleen Collins

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Kathleen Collins fut l'une des premieres femmes afro-américaine à réaliser un film. Elle milita pour les droits civiques des noirs, pièce de théatre, ecrivain. Diplomee universitaire dont son cursus fut terminé à la Sorbonne. Et pourtant durant des années elle fut oubliée.

C'est la ténacité de sa fille Nina qui a permis à Kathleen Collins de revenir à la lumière.

Ce journal n'est pas totalement un journal. On peut y découvrir outre le journal, des nouvelles et des lettres écrites à ses parents, à des amies et à sa fille.

Kathleen Collins analysé aussi bien la culture blanche que la culture noire à partir de 1963, année des droits civiques. Dans l'une de ses nouvelles, elle nous raconte, les idées nouvelles de l'époque, la fusion entre femme blanche et homme noir et vice versa qui en fait de compte deboucha sur le black matter car il n'est pas facile dans la société américaine de tenter de changer ce qui perdure depuis des années.

Dans une autre nouvelle, le personnage est un africain du sud, qui connait l'appartheid mais qui considère que la ségrégation raciale aux USA est encore pire. Il ne reve que d'une chose : retourner chez lui. 

Kathleen Collins ne délivre pas une analyse sociétale sur la segrégation, elle écrit avec humour la vie de femmes de couleur. Aucune trace de haine envers les autres. 

Dans la partie réservée à son journal, elle analyse sa vie en tant que Femme et tente de comprendre son évolution au fil des années ainsi que son rapport aux hommes.

Le journal se termine par des pages d'un roman inachevé. 

Kathleen Collins est décédée du cancer le 18 septembre 1988. Elle écrivait divinement. 

 

 

 

 

 

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