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Les couleurs de la vie
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22 avril 2021

Apeirogon de Colum McCann

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Smadar fillette israelienne fut tuée à l’âge de 13 ans durant un attentat en 1997. Cette meme année Abir, petite fille palestinienne vint au monde et perdit la vie à l’âge de 10 ans le crâne fracassé par une balle de caoutchouc tirée par un jeune soldat israélien.

 

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De la colère de deux pères que tout opposait, de leur douleur est née une incroyable amitié. Tellement improbable. Bassam, palestinien né dans une famille pauvre, emprisonné pour terrorisme, humilié dans les prisons et Rami israélien dont la shoah fait partie de sa vie, ancien soldat sont devenus les meilleurs amis du monde. Au nom de leurs filles, au nom de la paix. 

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Vous faire un résumé de ce livre est mission impossible.

 

Un roman qui vous mène vers de multiples chemins. Le plus important à gravir est celui de l’amitié qui vous mènera vers des sentiers philosophiques, historiques, musicaux et tant d’autres. En bas de ce chemin, le plus gros qui se nomme conflit entre deux peuples.

 

Un roman qui débute par la migration des oiseaux qui envahissent le ciel de ces lointaines régions. Ces oiseaux vous guideront sur les pas de deux fillettes que leurs pères aimaient tant et plus. 

Colum McCann nous offre une symphonie d’émotions, de bonté, de paix. Il nous raconte deux pères qui ont tenté de comprendre et pas seulement juger. Il leur a suffit de s’écouter, de se regarder et de tendre la main. Imaginez qu’un palestinien aie désiré étudier l’holocauste, impensable et pourtant…

Beaucoup ne les comprennent pas, les injurient mais pour leurs filles, ils continuent.

 

Je ne remercierai jamais assez C.Z. de m’avoir donné cette envie de le lire. 

 

C’est plus qu’un coup de coeur, c’est une tempête de lecture. Lisez-le, lisez-le.

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1 avril 2021

Judas côté jardin de Juan d'Oultremont

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En ce premier jour d'avril débute le mois belge organisé par Anne du blog des mots et des notes. Ce premier roman se deroule dans un quartier de Bruxelles que je connais très bien, plus précisément chaussée de Rodebeek à Woluwe Saint Lambert. 

Judas pratique le Tai Shi en toute sérénité. Sa séance terminée, il ouvre le poste de radio et c'est le 22 mars, l'aéroport est dévasté par un un attentat. 

Il se réfugie donc dans la propriété familiale dont son père  fut le Dieu durant quelques années de son enfance. Maison familiale où cet ancien Dieu vit encore.

Il prend la décision de comprendre à quel moment, Dieu ne fut plus. 

 

"Au delà du récit que j'entame, l'idée est de remonter à la source, afin de retrouver la bifurcation fatale. Là où j'ai perdu le fil de cette lointaine hérésie. Je copie,je coupe, je colle. Je me relis. Je répete tout haut les premières lignes pour en éprouver la musicalité :

N°1 - Cela commence comme l'histoire du monde dans un jardin...

C'est parti."

Oui c'est parti pour le souvenirs d'enfance de Judas plutot Juan. Quelle est la part de vérité ou la part de fiction ? Très difficile de démeler l'écheveau.

Ce qui est certain c'est que la ferme familiale existe belle et bien. Judas grandit donc dans un espace de 40 ares de nature dont la composition n'est décidée que par Dieu. Personne ne peut le contrarier ni tenter d'y mettre sa touche personnelle.

"Ce jardin a fait l'objet de remembrements successifs. Les arbres fruitiers les plus anciens ont été progressivement remplacés par des plus jeunes.Les anciens donnaient des fruits à profusion. Les nouveaux n'ont jamais réussi à en produire"

Pour aider Dieu dans sa tache n'oublions pas la maman de Judas que l'on prénomme Cerise

"De ce jardin et jusqu'au dernier jour, ma mère sera la Reine au point qu'un endroit y a longtemps porté son nom"

Donc Judas grandit dans cet univers et tout ce qui est extérieur est ennemi. Ce qui n'empeche pas ses parents de l'émmener à l'expo 58 en compagnie de sa soeur. De devoir prendre cette horrible avenue des cerisiers dont les fleurs puent. D'être garçon d'honneur à tous les mariages. Quelques instants, quelques détails qui n'est rien à coté de la supreme punition : devoir passer ses vacances hors de son paradis.

Petit aperçu de l'avenue des Cerisiers. 

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Car chaque été, les parents partent en duo laissant les enfants chez les grands parents. Pour Judas c'est comme un abandon. Il est certain que ses parents ne reviendront pas. Mais peine perdue. 

Pour Judas, il y a les grands parents moins et les grands parents plus.

Il adore sa grand-mère maternelle plus qui habite une maison de maitre près du square Vergote mais par contre les grands parents paternels, ce sont les moins que moins. Ils vivent à Spa et les étés se déroulent en compagnie des cousins qui sont des brutes face au maigrichon qu'il est. De plus, cela ressemble à un camp militaire. Imaginez des grands parents qui envoient leurs petits enfants cueillir des myrtilles mais avec interdiction d'en manger une seule. Bon bref, Judas est considéré comme un etre incongru dans cette maison où il passe son temps à pleurer.

 

Judas-Juan nous explique tout cela en découpage de 40 récits, accompagné d'un plan du jardin avec ses modifications au fur et à mesure dudit récit. 

Tout en écrivant, il ecoute les infos et observe son père qui à 93 ans est toujours aussi vif. Il grimpe meme sur un échelle pour examiner les travaux derrière le mur de la propriété. Ah les grues Thomas et Piron, inoubliables. 

Je ne vous en dévoilerai pas plus. Ce livre est bourré d'humour mais surtout  de tendresse pour sa maman . Un roman qui nous ramène à nos propres souvenirs d'enfants. Un coup de coeur.

J'oubliais : en fait on ne saura jamais pourquoi son père perdit le titre de Dieu. 

 

 

 

 

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