8 mars
Tous les matins me réveille la pluie
A l’ombre de ma vie étincelle
Parmi les misères de la ville
Tous les matins me raconte la fenêtre
Tes mots refoulés tes mots oubliés
Tu ne sais pas que je suis vivante
Au gré de l’humeur du monde
Qui ignore ma peau de femme
Où es-tu dans le ciel de l’action
Que tes pas arpentent fil à fil
Depuis l’aube des temps
La pluie a son mot à dire
Même si elle n’imagine rien
Rêve la pluie au petit matin
En lagune assassinée
Lagune aux maux profonds
Car arrose la pluie
Le marché des hommes
Assis sur un gâteau de sable
Au sommet du pouvoir
Marchant à pas de crabe
La pluie ruisselle ses souhaits
La pluie murmure les bonheurs
Inconnus des femmes morcelées
Par l’insouciance de l’amour
Effeuillé au grand jour
Tanella Boni
Tombeau de Pamela Sauvage de Fanny Chiarello
Tombeau de Pamela Sauvage est tout simplement génial. Je suis consciente que certaines et certains seront déroutés par ce genre d’écriture, pour ma part c’est tout bonheur.
Un livre qui se décortique en deux parties.
23 personnages qui sont liés selon l’hypothèse de Stanley Milgram , selon une chaine de relations qui arrivent à former une boucle. Je peux vous assurer que dans mon métier, j’ai déjà constaté les preuves de cette hypothèse.
Donc Pamela Sauvage meurt et l’on découvre chez elle des K7 VHS ainsi que le livre « Mille films qu’il faut avoir vus avant de mourir ». Livre écrit par Jean Bertrand Coursier et la cent millième acheteuse de ce livre est Angelina Feccia …..et ainsi de suite, 23 personnages vont se succéder.
On découvre aussi bien un animateur de tv qu’un homme qui devient sdf ainsi qu’un chien, une cliente mystère etc etc…
En fait vous n’êtes pas le seul à lire la vie de ces personnes. Un homme ou une femme dans une société future, décortique à travers des explications en bas de page, la vie telle qu’elle était dans notre société actuelle.
Notre société est si bien décortiquée qu’à un moment j’en ai ri, tellement à travers les explications du deuxième lecteur, elle nous apparait ridicule dans ses travers.
Je n’en dirai pas plus.
Lors de ma lecture, je n’ai pu m’empêcher de penser à Georges Perec qui aurait pu imaginer cette double manière d’écrire.
Un grand bravo à Fanny Chiarello qui écrit divinement.