Il m'arrive de me rendre à la garesimplement pour
Il m'arrive de me rendre à la gare
simplement pour voir passer les gens.
Il y a des hommes d'affaires qui courent
partout, des jeunes hommes qui enlacent
la femme la plus merveilleuse, celle qu'ils
croient la femme de leur vie jusqu'à ce qu'ils
rencontrent la prochaine.
On y trouve également des personnes âgées,
qui sont là sans aucune raison vraiment
valable mais qui veulent faire quelque chose
de leur journée et voir du monde.
Comme moi.
Julien Holmgren
Je n'ai jamais "appris" à lire ? Quand
Je n'ai jamais "appris" à lire ? Quand j'ai appris à pêcher les poissons des fables,
j'ai compris que les livres étaient des océans remplis de milliers d'espèces,
dont les ventres écaillés brillaient comme des éclairs entre les mots.
Quand j'ai vu travailler le forgeron au milieu du feu, j'ai su que les mots
étaient des étincelles traversant le firmament des pages, comme
des comètes dans la nuit. Quand les tempêtes secouaient les
carcasses de ma maison au bord de la mer d'Iroise, j'ai deviné
que les lettres, les phonèmes, les sons, construisaient des drakkars
pour affronter l'ouragan de la vie. Quand j'ai voulu cueillir la renoncule
et la violette dans les champs, j'ai deviné qu'il y avait dans la terre des
mots une germination de fleurs et des parfums dont la révélation
allaient se succéder de saison en saison dans les sentiers arides
de la vie, car chaque phrase écrite est un jardin qui délivre ses
couleurs, ses odeurs et ses fruits. Car la lecture est dans la vie
comme le poisson dans l'eau, l'étoile dans la nuit, et les fruits au verger.
Pierre Colin
Chaos sur Bruges Pieter Aspe
On lui avait dit au Hollandais, qu'à la Villa, il pourrait rencontrer de jolies filles. Pas vraiment le cas, alors autant noyer son chagrin dans l'alcool. Dans le salon, il assiste trant bien que mal à la conversation entre deux hommes : l'un belge flamand et l'autre un allemand. Son regard brouillé par l'éthylisme, il reconnait l'un des deux...
C'est durant cette même nuit, que l'on retrouve le corps de l'allemand, sur le pavé brugeois, pas encore mort mais cela ne devrait pas tarder.
Van In, est chargé de l'enquête en prime time.
Peu après, la statue de Guido Guezelle, explose. Un acte de terrorisme ? Le mouvement révolutionnaire wallon renaitrait-il de ses cendres ?
Van In est déchargé de la première enquête mais est sommé de trouver les coupables terroristes s'il en est.
Même bourré de bière, Van In secondé par Versavel et par la belle Hannelore Martens, substitut de son état et également femme amoureuse, trouvera la solution à toutes les énigmes.
Comment ne pas apprécier ce commissaire, parfois un peut trop porté sur la boisson mais truculent comme les belges savent l'être.
Pieter Aspe aborde le problème récurrent dans notre pays : l'envie des flamands de devenir indépendants etc...etc...Mais m'en moque car ik spreek en ik begrijp nederlands, dus....
C'est Bruges surtout qui m'attire des ces romans. On traverse cette ville magnifique sur les pas de Van In qui nous la fait découvrir avec amour.
Bon, bref, un roman à la belge, surréaliste...
P E T I T E M È R E (Moederke, 1891)
Petite mère,
de ton visage
n'ai pu garder
l'image.
Sur cette terre
pas un dessin,
rien de gravé,
de peint.
Pas un portrait,
pas un cliché,
pas une pierre
sculptée,
hormis les traits
empreints en moi
et que tu m'as
laissés.
O que je puisse
toujours garder
inaltérés
ces traits
jusqu'à ma mort
que leur éclat
demeure encore
en moi.
Guido Gezelle