Challenge 1 % Bonheur fantôme Anne Percin
Inscrite au challenge 1%, organisé par Levraoueg, j'ai débuté cette rentrée littéraire avec beaucoup d'optimisme.
Il a tout abandonné à 28 ans. Sa vie de modèle, son amour pour R afin de se retrouver dans une maison de campagne près du village de la Flèche. Sa voisine Paulette, a plus que l'âge de raison, veuve, elle continue de faire tourner sa ferme vaille que vaille. Lui il a décidé de devenir brocanteur. Il vit selon le gré du temps tout en rêvant de la biographie qu'il aimerait tant écrire. Biographie du peintre Rosa Bonheur.
Il pense, il ressasse, il remâche, le passé. Ce jumeau tué dans un accident de voiture à l'âge de 10 ans. Une blessure qui ne se referme pas. Son homosexualité. Son amour pour R qui débarque sur sa moto sans. prévenir..
Il tente de se reconstruire à l'abri de la nature, au milieu de ses chiens et de ses chats.
J'ai pensé un moment l'abandonner,bien m'en a pris de perséver car la fin du roman est un très bel hymne à l'amour.
Anne Percin manie la plume entre humour et poésie. On passe de l'un à l'autre sans cesse avec une tendresse cachée pour son personnage.
Aimant la peinture, quelle joie de découvrir la vie,racontée par le propre personnage, de la peintre Rosa Bonheur,qui était également homosexuelle. Grâce à Anne Percin, j'ai appris avec suprise qu'en fait pour porter le pantalon, les femmes devait en faire la demande légalement afin de ne pas être poursuivie pour déviation.
Portrait de Rosa Bonheur
"Quand je pense aux villes où j'ai grandi, vécu, été heureux, je me dis qu'en cet instant elles mènent leur petite vie de ville sans moi et que je ne leur manque pas, et qu'un jour il me sera donné de les retrouver. Elles auront changé peut-être, je ne reconnaitrai rien, envahi d'une nostalgie insoutenable, mais je serai de retour. Il n'y a rien à redouter. Ce qu'on laisse derrière soi ne meurt pas. Un lieu ne cesse pas d'exister parce qu'on n'y vit plus : cette idée à quelque chose de rassurant."
"Mais écrire ce n'est pas oublier. Ecrire ne console pas, écrire ne ment pas. Ecrire, c'est vivre, vivre, vivre, c'est exister encore plus, encore plus fort, et la souffrance, loin de s'effondrer, monte en puissance dans les poumons des mots et crie de toutes ses forces."
"En ce moment, je jardine. J'ai bêché la semaine dernière,, aujourd'hui j'ai installe des plants de fraisiers. Des stolons de chez Paulette. J'aime bien l'idée d'avoir chez moi les rejets de ses fraisiers, comme si ça allait me porter chance. Il y a fort à parier que je n'en récolterai que trois, trouées par les limaces. Mais j'en sens presque le goût dans ma bouche, un goût mêlé de terre, un goût de soleil et d'eau de pluie"
Note : 3,5/5
Je lis
"De nos jours, il faut beaucoup de soin pour redevenir sauvage. Il faut oublier ce qu'on nous a dit, défaire le travail de deuil de l'adolescence, désapprendre le langage des villes. Redevenir sauvage, c'est redevenir enfant. Il y a des habitudes à perdre. La pudeur, la conscience de son apparence, le sens de la mesure et de la décence : voilà contre quoi il faut lutter d'abord"
Anne Percin