La Grande Peur dans la montagne Charles Ferdinant Ramuz
Les vieux avaient votés non. Les jeunes ont décidé que oui. Que leur importe ce qui s'est déroulé il y a 20 ans, des racontars que toute cela. Le village est pauvre et mener les bêtes là haut dans l'alpage abandonné, sera un bénéfice.
Ils sont cinq à monter dont Joseph qui a promis à Victorine qu'avec l'argent récolté, il la marierait. Barthélémy, le seul qui est redescendu il y a 20 ans. Il porte autour du cou, un papier trempé d'eau bénité qui le protègera.
Tout le village les accompagne vers l'alpage. On danse, on rit mais la nuit approche alors il faut se décider à laisser les hommes.
Au fil des jours, la peur s'insinue. Barthélémy raconte il y a 20 ans. Rien pour rassurer.
Le plus jeune entend des pas sur le toit, on le renvoie au village. ...
Est-ce l'imagination des hommes ou la montagne qui désire la solitude ? A chacun de choisir car Ramuz ne dévoile pas ce qui se cache derrière cette peur.
Il raconte la montagne comme si elle était une personne humaine qui vit, palpite.
Ce roman écrit en 1926 nous rappelle que la nature reste un mystère qui domine encore et toujours l'homme.
"Le beau temps allait là-haut sans s'occuper de vous, avec son horlogerie; et des hommes sont dessous, mais est-ce qu'ils sont seulement vus ? est-ce qu'ils comptent seulement ? quand il y a ces quatres points, et ce cinquième; puis plus aucune autre chose vivante, par toute la grande combe et au delà sur le chemin, parmi la rocaille et les éboulis; sauf les ombres qui lentement tournent, un arbre qui bouge, un choucas, une corneille, ou bien l'aigle immobile sur ses ailes haut dans l'air, comme s'il pendait à un fil"