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Les couleurs de la vie
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17 septembre 2011

Les vaches de Staline Sofi Oksanen

9782234069473

Ecrit avant Purge, ce nouveau livre édité de Sofi Oksanen m'a séduite d'emblée. Livre beaucoup plus complexe que Purge mais tout aussi percutant scripturalement. 

Les deux protagonistes du roman Katariina et sa fille Anna oscillent à la recherche d'un équilibre entre les pages qui voyagent entre le Je, le Elle, les années septantes, le retour au passé, au présent. Sofi Oksanen nous entraine sans discontinuer sur les traces de ces deux femmes.

Katariina, Estonienne, a rencontré son futur mari à Tollin. Après son mariage, elle va sans cesse passer d'un monde occidental à celui de l'est, de ses origines. Elle oscille entre ses deux mondes y entrainant sa fille Anne. Katariina est méfiante, méfiance qui lui reste de sa vie là bas de l'autre côté. Et de l'autre côté, elle s'y rend souvent pour rendre visite à la grand-mère et le reste de la famille.Il faut faire attention à ce que l'on dit, à ce que l'on porte sur soi car la jalousie des autres n'est jamais loin. 

"Elle a quitté son emploi et le syndicat, et elle a été contrainte d'abandonner son livret scolaire et le moindre document faisant référence à sa scolarité, ainsi que ses certificats de travail : on ne pouvait pas traverserle golfe avec ça. Elle a du renoncer à son appartement, car quelqu'un qui partait pour l'étranger ne pouvait pas le garder. Tout retour était donc impossible.

Adieu maison, peuple et langue. Adieu mon pays. "

Anna est Finlandaise puisque née de cette drôle d'union. Elle est obsédée par son poids. Il faut absolument qu'elle ne dépasse pas le cap de cinquante kilos. 

Anna souffre de sa double identité, de sa double origine. Toujours atteindre ce point de non équilibre. Elle s'enfonce dans la boulimie.

"J'ai pris l'habitude de garder sur moi un sac de réglisse en cas de crise alimentaire. Je commencerais par les réglisse afin de savoir, en restituant la nourriture, à quel moment tout serait remonté et ressorti : elles seraient reconnaissables à leur filet, noir, qui jaillirait en dernier. L'odre alimentaire devrait être rigoureux. Il fallait se rappeler les couleurs qui passaient. Pour ne pas se perdre et s'embrouiller dans les séquences du vomissement"

En parallèle de la vie des deux femmes, Sofi Oksanen repart dans le passé familial. Sur la trace de ce peuple qui fut envoyé en Sibérie par les Russes. Prémices de Purge certainement. 

Sofi Oksanen est une écrivain qui ne peut laisser indifférent. On aime ou pas.

J'aime, j'aime.

 

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Commentaires
P
Aifelle, la seule chose que j'ai a critique, c'est parfois des longueurs dans le comportement d'Anna mais j'ai été conquise malgré tout.
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A
J'aime aussi, j'en suis aux trois-quarts et c'est aussi prenant que Purge. On retrouve le déchirement de l'auteur entre deux patries et le passé si lourd. Il semblerait que celui-ci soit assez autobiographique.
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