Bidoche Fabrice Nicolino
Imaginez un monde où le bétail prend plus d'importance que l'homme en nombre.
Imaginez un monde où les parcelles cultivables sont en grande partie destinées à la culture
animalière.
Imaginez un monde où l'on vous promet de ne pas planter d'OGM mais grâce à vos steaks, vous en
ingurgitez quand même.
Imaginez un monde où des truies mettent bas à l'abattoir.
Imaginez un monde où les poussins meurent par dizaines.
Imaginez un monde où certains animaux ne voient jamais la lumière du jour
Imaginez un monde où l'on considère que les vaches mangent trop d'herbe.
Imaginez un monde où l'animal n'est pas un être mais un assemblage de morceaux.
Imaginez un monde où la viande est superprotéinée grâce à l'industrie pharamaceutique.
Imaginez un monde...qui n'est pas imaginaire ...
70 % de notre surface agricole! Pour des poules, des vaches et des veaux, des porcs dont les
consommateurs ne veulent plus. 70 %! L'alimentation animale est de très loin le principal
débouché de l'agriculture française- et européenne-mais ce fait ahurissant semble l'un des
secrets les mieux gardés de la place publique. On notera au passage la supercherie qui consiste
à clamer, dans les campagnes publicitaires, que l'agriculture européenne a vocation à nourrir
les hommes. La vérité est différente : l'agriculture est au service de la viande.
Vissac dans son grand livre testament note sans état d'âme apparent que la décision a été prise
de partager les paysans en trois catégories, l'une devant disparaitre, une deuxième devant
être aidée par l'Etat à se moderniser, et la troisième, déjà assez puissante pour se
contenter d'un accompagnement vers les lendemains qui chantent! Ce qui donne : ""cette
reglémentation correspond à un véritable processus de sélection humaine celle-là. Elle n'est
plus de l'ordre de l'évolution sociale lente, mais correspond à une véritable décision
imposée par une génération humaine à celle qui précède et à celle qui suit.
Pour ceux venus après Descartes et se réclament de lui, l'animal est bien un automate. Et l'homme
un grand horloger disposant de tous les droits sur ce qui ne sera jamais qu'un objet utile.