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Les couleurs de la vie
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2 septembre 2015

Mes amis d'Emmanuel Bove

BOVE_COUVERTURE

 

Victor Bâton vit seul dans un appartement à Montrouge.

Il vit de la pension qui lui est octroyé suite à sa blessure de guerre.

Victor a décidé qu’il ne travaillerait pas, après tout il est un rescapé de la guerre.

Les voisins ne l’apprécient guère. Pour eux c’est un fainéant. 

Victor n’a qu’un souci, se faire un ami mais attention un ami rien qu’à lui. Il lui offrirait tout ce qu’il désire. Ils seraient heureux.

A chaque rencontre, il s’enflamme et s’éteint par déception. 

Il retourne à son appartement dans ses vêtements usés. 

Victor s’endort dans ses couvertures usées.

Le lendemain, il espère tant se faire un ami.

 

 

« La solitude me pèse. J’aimerais avoir un ami, un véritable ami, ou bien, une maitresse à qui je  confierais mes peines.

Quand on erre, toute une journée, sans parler, on se sent las, le soir dans sa chambre.

Pour un peu d’affection, je partagerais ce que je possède : l’argent de ma pension, mon lit. Je serais si délicat avec la personne qui me témoignerait de l’amitié. Jamais je ne la contrarierais. Tous ses désirs seraient les miens. Comme un chien, je la suivrais partout. Elle n’aurait qu’à dire une plaisanterie, je rirais; on l’attristerait, je pleurerais.

Ma bonté est infinie. Pourtant les gens que j’ai connus n’ont pas su l’apprécier.

Pas plus Billard que les autres »

 

Emmanuel Bove fut découvert par Colette qui le fit publier. Nous étions en 1924.

Il fut adulé comme écrivain, reconnu par la critique pour retomber dans l’oubli suite à la seconde guerre mondiale. Tout avait changé, les écrivains ne voulaient plus de cette écriture poussiéreuse. Emmanuel Bove meurt en 1945, le 13 juillet. Durant trente ans, il fut enseveli pour renaître enfin…

 

« Les heures du matin sont les plus belles de la journée. Toutes les pensées trop ambitieuses ou trop modestes du soir ont quitté mon esprit. La nuit a fait de moi un être neuf »

 

 

Je l’avoue que si je n’en avais pas entendu parler par Benoit Poelvorde avec tant de persuasion, que si je n’avais pas assisté à lecture de François Morel, je serais passée à côte d’un bonheur de lecture.

 

Difficile de décrire ce que l’on ressent en lisant « Mes Amis ». La tristesse imprégne les pages et pourtant il s’y glisse un humour si léger parfois, qu’on est tout simplement envouté. 

 

Victor Bâton a parfois des réactions si stupides qu’on a envie de le secouer pour qu’il comprenne que de cette manière, il ne trouvera jamais d’amis. Il est comédien, envieux, geignard mais sa solitude est si grande qu’on ne peut que l’aimer.

 

C’est un roman contemporain, l’écriture d’Emmanuel Bove n’est aucunement vieillotte. Vous transposez le roman dans notre siècle. La solitude de Victor Bâton est universelle. 

 

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Commentaires
P
Alex, j'espère que tu ne seras pas déçue<br /> <br /> Aifelle, parfois on passe à côté de livres qui mérite notre attention, j'espère en découvrir d'autres de cet auteur.
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A
Je ne me serais pas penchée non plus sur cet écrivain, du coup je note.
Répondre
A
Tu es emballée ! Allez hop, noté.
Répondre
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