Kosaburo, 1945 de Nicole Roland
Le Japon est en guerre. Les jeunes universitaires sont appelés à devenir des kamikazes pour défendre leur Empereur.
Kosaburo l'acceptte et se plonge dans le code des samourais.
"Que pouvait-il faire d'autre, l'apprenti lettré, quand on leur martelait dans les revues : "Si vous voyez un ennemi, vous devez le tuer, vous devez détrure le faux et établir le vrai- ce sont les points cardinaux du zen. Il est dit, que si vous tuez quelqu'un, il convient que vous voyiez son sang..."
Akira son ami, ne veut pas de ce sacrifice vers la mort. Il décide de devenir moine.
"Il aimait la bonté, la vérité. Mais où étaient-elles ? Ce qu'il endurait à présent venait de leur absence, du pressentiment que la guerre, au lieu de rendre les hommes plus nobles, comme on le leur répétait sans cesse, pouvait en faire des chiens, empoisonner leur âme"
Pour que la honte ne rejaillisse pas sur sa famille, Mitsuko va prendre la place de son frère. Devenir kamikaze.
"Je me coupai les cheveux plus court encore.Ils tombèrent sur le sol avec la douceur d'une chute de neige.. Je les rassemblai dans une boite en cerisier, pensant malgré moi aux rites qui suivaient ma mort, car j'allais mourir, j'en étais certaine; j'entourai ma poitrine d'une large ceinture bien serrée, et pour la dernière fois,j'enfilai l'uniforme d'étudiant de mon frère"
Nicole Roland a reçu un prix du premier roman en Belgique. Prix amplement mérité.
Tout est tragique dans la destinée des kamikazes et pourtant Nicole Roland nous entraine sur un chemin de poésie.
Elle s'est fondue dans l'écriture, dans ses mots, à la pensée japonaise.
Un tout petit livre mais si beau. On le referme non avec colère ni angoisse mais avec quiétude.
Je ne vous dévoilerai pas qui se cache derrière le personnage de Mitsuko, c'est à vous de le découvrir....
En continuant ce chemintoujours la mer à sa
En continuant ce chemin toujours la mer à sa droite on rencontre l’embouchure du petit fleuve frontière le pont franchi on se trouve dans un pays où l’on parle une langue d’autrefois On sait qu’elle était parlée depuis plus longtemps qu’aucune autre langue européenne avant l’invasion des celtes avant l’empire romain l’inondation germanique les arabes ou les huns On la parle encore un peu de ce côté-ci du fleuve jadis c’était interdit on voulait centraliser mais la globalisation a changé les stratégies des gouvernements en place On est déjà en Espagne avec ses architectures la langue de Cervantès le vin qu’adorait Falstaff on reconnaît les étapes des pèlerins vénérant Saint Jacques de Compostelle Si l’on continue encore par montagnes et vallées on arrive au Portugal avec les azulejos nouvelle route des Indes par la pointe de l’Afrique et conquête du Brésil Et de nouveau la frontière pour parvenir jusqu’aux ports d’où un gênois obstiné féru de Marco Polo est parti pour le Japon sans pouvoir y parvenir empêché par l’Amérique Un rocher se dresse enfin avec un drapeau britannique si l’on franchit le détroit voici le luth andalou si l’on continue encore c’est la méditerranée que l’on maintient à sa droite Michek Butor |
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