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Les couleurs de la vie
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19 octobre 2017

Paysage perdu de Joyce Carol Oates

oates

 

C’est avec une certaine pudeur que Joyce Carol Oates évoque ses souvenirs d’enfance et d’adolescence, tout en sachant que certains seront peut être déformés par le temps.

 

Ne vous attendez pas à lire une biographie exhaustive mais de moments donnés dans sa vie;

 

 

Joyce Carol Oates a grandi à Millersport, contrée très pauvre dans l’Etat de New York. Elle y vivait avec ses parents Carolina et Frederic dans une ferme qui appartenait aux beaux parents de Carolina et qui avait accueilli celle-ci quand elle était enfant abandonnée par sa mère qui en fait l’avait confiée à sa soeur.  

 

Dans la pauvreté Joyce Carol Oates a une enfance entourée d’amour même si un peu rude. 

 

Le travail à la ferme ne suffisant pas à faire vivre autant de personnes. Son père Frederic travaillait en usine et en plus de ce travail se faisait un petit pécule en calligraphiant des enseignes destinées aux magasins ou au bord des routes.

 

 

 

L’école c’était une seule classe des plus petits aux plus grands qui tourmentaient les plus jeunes. 

 

Les Oates étaient pauvres mais leurs plus proches voisins l’étaient encore plus. On se doutait que le père ivrogne pratiquait l’inceste mais sans s’en mêler. Jusqu’au jour où toute la famille disparu on ne sait où.

 

Tout était rêverie pour une petite fille dans cette campagne sauvage. Elle se perdait dans les chemins et aimait se faire peur.  Sa première copine se nomme Red Hot, un coq qui accourt vers elle dès qu’elle montre sa silhouette. De coq en fait c’était une poule. 

 

L’été, on installait un étal au bord de la route et la petite attendait les clients pour vendre les légumes et fruits de la ferme. 

 

On suit la longue transformation d’une petite fille dont le livre préféré était Alice aux Pays des merveilles vers celle d’une adolescente qui continue ses études pour atteindre l’Université où elle fera la rencontre de son futur mari.

 

Joyce Carol Oates ne fut pas fille unique. Elle évoque de temps en temps son petit frère mais le chapitre le plus émouvant est celui où nous raconte cette soeur venue au monde quand elle avait 18 ans. Ce fut un accident bienvenu dans la vie de ses parents. Ce fut même l’auteur qui décida de son prénom à la demande de ses parents Lynn Ann. Lynn Ann qui n’était pas comme les autres, une autiste. Ses parents l’elevèrent jusqu’à l’âge de 15 ans avec un amour inconditionnel. Mais lorsqu’elle frappa sa mère, ils comprirent que malheureusement il fallait la placer dans une institution.  

Elle était physiquement le double de l’auteur.  

La lecture de ce chapitre est un véritable hymne d’amour envers ses parents et cette soeur qui n’était pas pareille aux autres. 

 

 

Je pourrais vous parler également des vols en avion de Frederic Oates, de tous les vêtements que Carolina Oates a cousu pour sa fille, des morceaux de piano que jouait Frederic Oates lui qui avait appris le violon dans l’enfance. (Sa mère abandonnée par son mari, aimait lire également), des silences familiaux la famille Oates n’était pas encline à parler pour jacasser, d’une petite fille qui découvrit le pouvoir d’une bibliothèque, d’une adolescente insomniaque et timide, des différents endroits où elle et son mari vécurent. 

 

Joyce Carol Oates ne s’envole pas vers de grandes explications lyriques de son désir d’écrivain. Elle est devenue écrivain.

 

Paysage perdu évoque un univers qui a disparu restant dans la mémoire par clichés fugitifs. Quel bonheur cette lecture ...

 

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Commentaires
P
Aifelle, Tania vous ne serez pas déçue :)
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T
J'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu d'elle, aussi ce texte autobiographique m'attire, je le note.
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A
Je ne me sens pas attirée par ses romans, mais ce texte-là, oui, je le lirai volontiers.
Répondre
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