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Les couleurs de la vie
Les couleurs de la vie
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1 février 2009

Mary R. Ellis Wisconsin

Bill, petit garçon de 9 ans, s'invente une vie de preux chevaliers avec son épée de bois et son bouclier en carapace de tortue. Il est entouré par son père John alcoolique, sa mère Claire fatiguée par les coups et les colères que son mari lui admoneste ainsi que de son grand frère de 17 ans James.

Bill adore ce grand frère qui ressemble à Elvis Presley et qui passe son temps a écouter des disques dans le fenil au grand dam de leur père qui ne supporte pas ce fils qui ose se dresser devant lui lors de ses colères.

Les plus proches voisins dans cette région du Wisconsin sont Earny et Rosemary, couples de fermiers. N'ayant pas d'enfant, ils ont pris les deux gamins un peu sous leur aile.

Par une belle journée, James reçoit une lettre qui lui endjoint de rejoindre l'armée pour combattre au Vietnam. Il s'est engagé comme volontaire.

James parti, Bill se sent très seul. Il se réfugie souvent ches Earny et Rosemary. Il écrit à son frère qui lui répond en lui promettant de revenir et surtout qu'il l'aime.

Mais un jour, Earny accompagné de militaires, vient annoncer que James est porté disparu....

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Dès les premières lignes, l'émotion accroche le coeur et ne vous quitte plus jusqu'au mot fin.

Alcoolisme, femme battue, amour maternel, amour fraternel, guerre, nature, un mélange de tant de thèmes mais entourés de poésie. Des êtres qui souffrent et peu à peu se retrouvent. Tour à tour, ils vous font part de la perception de la vie qu'ils observent.

Epoustouflant de beauté tant au point de vue de l'écriture qu'au point de vue des personnages. Bill ne quitte pas un instant vos pensées lui qui espère le soleil. Les lettre écrites par James à son petit frère sont tellement belles qu'on aimerait le serrer dans nos bras. Claire, maman qui déclare que si elle avait des ailes, il y a longtemps qu'elle se serait envolée est tout simplement attachante.

Mon premier coup de coeur en ce début d'année avec un grand C.

"Quand Eernie a t-il pleuré pour la dernière fois ? Ca doit remonter à des années. Moi, j'ai beaucoup pleuré comme bien des femmes ici. Mais même au plus fort de la douleur, nous gardons toujours espoir. Nous les femmes, nous manifestons notre chagrin à la manière des loups et des coyotes, hurlant à l'adresse de nos partentaires et de toute la meute. Quand les hommes pleurent, ils expriment une telle vulnérabilité, une telle angoisse, qu'ils semblent presque à l'agonie"

"Pour lui, c'était l'heure la plus sacrée de la journée. Quand il passait une nuit blanche, avait-il dit à Ernie,l'aube pouvait lui rendre la vie. La première chose qu'il faisait au réveil, avant que son attaque l'ait paralysé, c'était de sortir saluer le soleil même par temps couvert"

" Il avait oublier le plaisir de se plonger dans une histoire qui avait le pouvoir de le transporter loin de sa propre existence tout en renforçant le caractère réel de ce qu'il vivait. D'autres avaient éprouvé des sentiments comparables  aux siens et fait des expériences similaires. Les livres affirmaient que, belle ou laide, la vie avait de la valeur."

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12 janvier 2009

Pierre Péju La petite Chârtreuse

Eva, petite fille de 10 ans, attend sa maman à la sortie de l'école. Cette dernière est souvent en retard alors la petite décide d'attendre sous un porche car il pleut très fort. Après deux heures sans voir le visage de sa maman apparaitre, Eva paniquée décide de parcourir les rues dans tous les sens.

Vollard, libraire de son état, parcourt également la ville au volant de sa camionnette. Le destin décide que c'est lui qui va heurter le petit corps de la fillette. Il descend bouleversé de son véhicule, il voit le sang, le petit corps disloqué. Lorsque l'ambulance emporte Eva, Vollard est persuadé qu'elle vit encore.

Bouleversé, il reprend le volant pour s'enfuir dans la montagne de la Chârtreuse en dehors de la ville. Pour pouvoir hurler son désespoir.

Lorsqu'il redescend vers la zone urbaine, il se rend à l'hôpital. La petite vit. On est en train de l'opérer.

Le lendemain, Vollard revient, il entre dans la chambre pour découvrir la maman d'Eva : Hélène. Cette dernière célibataire se bat avec elle-même. Elle aime sa fille mais ne sait comment faire ayant déjà difficile à s'accepter.

Eva est sauvée mais dans le coma. Le personnel enseignant conseille à Hélène de parler à sa petite fille pour la sortir de son sommeil. Mais Hélène n'a rien à raconter à sa petite. Elle a toujours fuit sur les routes avec Eva. Elle ne possède pas les mots des mamans.

Alors, c'est Vollard le lourdaud, aimant les mots, ne vivant qu'à travers les livres, qui va parler, parler sans relâche à la fillette. Il lui souffle des mots venus tout droit de ses lectures d'enfance.

Eva grâce à cet homme sort du coma mais a perdu la parole à jamais....

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Depuis des mois, dort dans mon armoire, un autre livre de l'auteur mais il attendra encore car je suis sortie de celui-ci complètement bouleversée. Il faudra du temps avant que ma mémoire se sépare de la petite Eva et du libraire Vollard.

Pierre Péju vous prend le coeur par son écriture si belle. Il a des mots tendres, des mots durs aussi mais quelle rencontre!!!

Son premier chapitre m'a empoignée, me ramenant à l'enfance. Il y a 41 ans, j'aurais pu être Eva si le camion n'avait pas freiné. N'apercevant pas ma maman, me croyant abandonnée, j'ai traversé la rue et....j'ai eu beaucoup de chance.  A travers les mots de cet auteur, j'avais envie de pleurer...tout était si vrai dans ses lignes.

"Silence. Visage de princesse. Masque de plâtre. Des phrases retentirent alors dans la chambre. Ces phrases c'étaiet bien lui, Vollard, qui les prononçait.. Voix haute. Vois puissante, articulant clairement un texte monté d'un autrefois lointain. Vollard revoyait nettement le livre, les caractères imprimés d'une vieille édition, du garamond gris sur du mauvais papier. Et ces mouchetures marrons dans la marge."

7 janvier 2009

Eux de Joyce Carol Oates

Eux, ce sont vous, moi. Eux pour Loretta, ce sont le jeune homme qu'elle aimait, qui a été assassinée par son frère Brocke. Eux ce sont les différents hommes qu'elle va épouser dont le premier se nomme Howard Wendall, c'est le prix à payer pour qu'il n'avoue jamais ce crime lui le policier qui a vu s'enfuir Brocke.

Jules, Betty, Maureen, leurs trois enfants vont devoir se débattre dans leur vie miséreuse. Ils désirent tous être eux sans comprendre pourquoi certains ont de la chance. La misère colle à la peau malgré des instants d'accalmie. Ils vivotent, ils ne comprennent pas pourquoi le soleil ne leur est pas destiné. Même Maureen, coupant tout pont avec sa famille pour devenir comme tous ces eux, ne pourra jamais oublier qu'elle est née dans la misère.

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Découverte de cette écrivain fin 2008. Bouleversant, émouvant. Une belle suprise. Quand on y goute, on ne peut s'empêcher d'en redemander. 

"Je ne voudrais pas que vous me croyiez cinglée; mais je n'y peux rien, dit-elle l'observant. Je veux vous le dire.Je reste parfois assise près de cette fenâtre,là,.et je regarde le soleil Je le regarde se coucher. Ca parait mettre beaucoup de temps, mais chaque jour cela arrive. Ca se passe et ça se termine, et voilà. Ca ne peut pas revenir.J'ai tout mon temps pour regarder le soleil se coucher. J'ai le temps de lire et je lis continuellement, des livres de la bibliothèque, des choses que vous mentionnez en classe. J'y cherche quelque chose, alors je ne cesse de lire. Une personne qui vit seule a beaucoup de temps. Il faut bien le remplir. Alors je regarde par la fenêtre. Je ne cesse d'attendre, de voir quelque chose là, dans la façon dont la lumière change, je voudrais y voir quelque...quelque loi"

24 novembre 2008

J.M. Le Clézio Ritournelle de la faim

Ethel et son grand oncle vont visiter l'Exposition Coloniale. Quand ils arrivent devant un beau pavillon, le vieil homme déclare qu'il l'a acheté et qu'il va le reconstruire sur un terrain. Il décrit tout ce qu'il  va planter, semer et ce sera le paradis. Ce sera leur pavillon mauve.

Lorsque les planches du pavillon sont déposées dans le terrain, le grand oncle en parle de moins en moins de ce fabuleux projet. Il est malade. Lorsqu'il meurt Ethel hérite de ses biens.

Mais, le père de la fillette l'accompagne chez le notaire et Ethel ne comprenant rien aux affaires, signe le papier qui déclare que son père peut profiter de l'argent de sa fille.

Ethel continue à grandir entre son père Alexandre, ancien colonial de l'île Maurice et de sa mère Justine. Tous deux se disputent car apparemment Alexandre a une maitresse mais surtout qu'il dilapide l'argent dans des affaires foireuses à chaque fois.

Sa meilleure amie d'école se nomme Xenia, une russe de la bourgeoisie qui a du fuir son pays. Elle est pauvre et est très condescante envers Ethel comme si elle lui reprochait de vivre dans une famille qui a encore de l'argent.

Beaucoup d'hommes défilent dans le salon d'Ethel. Elle entend la voix d'un certain Hitler à la radio mais sans comprendre les propos antisémites que les adultes profèrent.

Ethel est amoureuse d'un garçon aux cheveux blonds si fins, si fins. Plus tard, ils partiront tous deux au Canada.

Ethel grandit en âge jusqu'à ce que la misère et surtout la guerre viennent montrer leur visage....

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Je me souviens, lors de mes études de bibliothécaire, de cette dame qui nous enseignait les auteurs français. Toute petite, juchée sur des talons, chignon, jupe droite. Elle sortait ses fiches et nous devions prendre note.
Lorsqu'elle nous a parlé de Le Clézio, elle nous en a fait ses louanges mais surtout que cet écrivain vivait retiré, donnait peu d'interview. Elle aimait Le Clézio inconditionnellement. Et moi je me disais bof, bof.

Cette dame, même si je n'ai pas terminé ces études, m'a laissé un bagage littéraire que je n'oublierai jamais.

Grâce à elle, j'ai découvert un des plus beaux romans de Romain Gary '"les racines du ciel".

Maintenant je comprends son regard d'adoration quand elle nous parlait de l'homme du désert.

Plongez dans ce roman, imprégnez vous de chaque mot....En un mot lisez-le!

21 novembre 2008

Pierre Rabhi Manifeste pour la terre et l'humanisme

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Pendants des années, l'homme a vécu en harmonie avec la nature, au gré des saisons, parfois durement mais la terre était nourricière.

L'ère de l'industrialisation a apporté une meilleur vie pour certains pays du monde,tout en éloignant leurs résidents de cette terre. Même la nature doit être source de profit.

Dans ce petit manifeste Pierre Rabhi dénonce cette course de l'homme vers sa perte. Nos pays sont menacés de famine tout autant que les autres pays qui eux ont toujours connu la faim de par notre faute de nantis. En effet, même dans les pays du tiers monde, les paysans sont tenus à produire selon un certain rendement qui leur est édicté par nos propres pays industrialisés.

L'humain est pris a son propre piège et il n'y a aucune issue sauf s'il décide de penser autrement, de ne pas accepter cette société de consommation qu'on nous impose.

J'aime surtout ce passage où Pierre Rabhi nous parle de ce ciel si beau qui était là bien avant nous et qui sera toujours là après notre passage dévastateur sur cette terre. Nous ne sommes rien dans cet infini et pourtant nous nous imaginons indestructibles.

Seul la solidarité peut encore nous sauver mais en sommes nous capables ?

"Le nombre de paysans acculés au suicide ne cesse d'augmenter.Ce phénomène est maintenu secret et mis au compte des pertes et profits d'une machinerie internationale dont l'abjection n' a d'égale que la froide indifférence des âmes qui la composent"

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