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Les couleurs de la vie

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14 septembre 2015

Intérieur nuit de Marisha Pessl

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Attention âme sensible s'abstenir car on ne s'échappe pas de l'univers de Cordova. 

Octobre, il n'y a que le journaliste Mac Grath pour faire un jogging dans Central Park aux petites heures du matin. Il est supris par une silhouette de femme qui ne cesse de le suivre. Elle porte un manteau rouge.

 

Peu après, le corps d'Ashley Cordova est découvert dans un entrepôt de Chinatown. La jeune fille de 24 ans s'est suicidée. 

 

Bon sang, Mac Grath est supris par la nouvelle mais n'y croit pas une minute. Il faut avouer qu'il a un compte à régler avec Cordova, le père de la jeune fille.

 

Quelques années auparavant, il avait voulu enquêter sur cet homme, réalisateur de film d'horreurs, vivant dans sa propriété de Peak et n'ayant plus jamais accordé ni photo ni interview depuis plus de trente ans. Ses films circulant en sous main dans le plus stricte  secret.

Suite à cette enquête, Mac Grath a perdu son boulot, détruit son mariage. Il ne veut pas rater l'occasion d'enfin démasquer le réalisateur qu'il soupçonne.

En retournant sur les lieux du suicide, il fait la rencontre d'une jeune homme Hopper, drogué et se disant fan d'Ashley. Nora est sa deuxième rencontre, elle était ouvreuse dans un lieu où s'est rendue Ashley et cette dernière y a laissé son manteau rouge.

Mac Grath comprend que la jeune femme de  Central Park n'était autre qu'Ashley.

Le trio va partir à la poursuite de Cordova et va s'avancer sur d'étranges chemins où la démence n'est jamais loin.

 

Détail et non des moindre, la lecture est entrecoupée de photos, d'interviews, coupures de presse pour que l'on cerne bien la noirceur de Cordova et le monde dans lequel vivait la jeune fille.

Si vous avez adoré "Après la physique des catastrophes" vous serez envouté par ce deuxième roman. Epoustouflant, effrayant à certains moments. Marisha Pessel nous entraine à du 100 à l'heure dans une enquête dont vous ne découvrirez pas la vérité. Marisha Pessel vous bluffe avec virtuosité. Et surtout n'ayez pas peur....

 

 

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13 septembre 2015

Dimanche

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12 septembre 2015

Profiter jusqu'au bout de l'été

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11 septembre 2015

Plaisir d'une fin d'été

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7 septembre 2015

Otages intimes de Jeanne Benameur

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Les mots de Jeanne Benameur ont mis du temps à m’apprivoiser. Avec ce roman, ils m’ont agrippée dans leur filet de voyelles et de syllabes formant des phrases magnifiques.

 

Etienne, photographe de guerre, a été enlevé. Il s’est arrête juste un instant pour regarder une femme qui tentait de sauver ses enfants. Une minute d’immobilisme contre la liberté.

 

Relâché par ses ravisseurs, en échange de quoi ?, il retourne dans son village d’enfance pour tenter d’oublier et se reconstruire. 

 

Là-bas, il y a l’amour de sa mère Irène, ainsi que l’amitié , de son ami d’enfance Enzo le taiseux qui aime travailler le bois. 

 

 

Mais pour se comprendre et enfin avoir la force de repartir, il lui manque un chainon : Jofranka. A trois, ils formaient un trio d’amis ainsi qu’un trio de musique. Etienne au piano, Enzo au violoncelle et Jofranka à la flute. 

 

Jofranka, avocate défendant les femmes victimes de sévice durant la guerre, savait qu’Etienne l’appellerait.

 

Là-bas dans le village entouré de forêts, ils vont se retrouver avec leurs souvenirs, leurs peurs, leurs questions.  

 

« Dormez, dormez encore, c’est juste l’aube, moi je veille. Pour chacun de vous. Pour nos enfances. Pour la part à l’intérieur de nous que nous n’atteignons jamais. Notre part d’otage »

 

 

 

De cette lecture, je conserverai le souvenir d’un bruissement d’ailes de ce rouge gorge qui me regardait plongée dans les pages. 

 

Lisez-le, il vous parlera j’en suis certaine…

 

 

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7 septembre 2015

Miroir, mon beau miroir

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4 septembre 2015

Victor Hugo vient de mourir de de Judith Perrignon

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Victor Hugo se meurt, le bruit se répand dans toutes les rues de Paris. La droite espère qu'il demandera le Saint-Sacrement, ses amis viennent lui rendre visite. L'avis concernant sa santé est affiché sur la porte de son immeuble. Une foule se rassemble et attend....

Le 22 mai 1885, Victor Hugo s'éteint et emporte avec lui les fantômes de sa fille et deux fils. Adèle, celle qui est devenue folle, est enfermée. 

Dès lors tout devient vite l'affaire de l'Etat. On doit lui faire des obsèques nationales. 

Mais surtout, surtout, dans cette gauche au pouvoir et bien pansue de richesse, il faut éloigner les ouvriers, ce peuple qu'Hugo défendait.

Première étape, l'embaumement qui sera raté. 

La famille n'a rien à dire, l'Etat décide de tout. On ne l'enterrera pas au Père Lachaise mais il sera déposé au Panthéon, c'est le mot, il sera déposé. Ainsi, il sera à l'abri de ces moins que rien qui pourraient se rassembler au cimetière.

On décide que l'enterrement se déroulera un lundi. Un dimanche impensable, ils sont en congé ce jour là. Et avec les anarchistes de tout bord, c'est extrêmement dangereux. 

A La maison du défunt, chacun peut venir parapher le livre de condoléances. Signatures et phrases de banquier et d'artisan ouvrier s'entremêlent. Ce sera le seul moment.

La comédie peut commencer. Le cercueil quitte la maison, fermé car suite au mauvais embaumement, il est impensable de montrer le visage du grand homme. 

La famille se retire, il ne leur appartient plus.

C'est un dimanche, alors tous les petits se sont rassemblés pour rendre hommage au défenseur des Fantine, Cosette et Valjean. Il ne s'est peut être pas trop prononcé sur la Commune mais bon, il était de leur côté. 

Lundi,le cortège de l'enterrement se déroulera sur les beaux boulevards avec comme terminus le Panthéon.

Douze ans après, on retrouvera le cercueil de Victor Hugo sur les tréteaux qui le portaient lors de la cérémonie. Comme si on avait déposé un objet encombrant.

 

Aimant tendrement  Victor Hugo, j'ai été très émue durant la lecture. L'écrivain était adoré par ses amis, admiré par les travailleurs, honni par la droite, il ne laissait personne indifférent. 

Mais dans notre monde actuel, que reste t-il de ses mots, de ses phrases. Il mourut en prononçant Aimez-moi. L'entend t-on encore ? J'espère ardemment que oui.

Les obsèques de Victor Hugo furent dignes d'un roman. Judith Perrignon l'a écrit.

 

4 septembre 2015

Entre ombre et lumière

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2 septembre 2015

Mes amis d'Emmanuel Bove

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Victor Bâton vit seul dans un appartement à Montrouge.

Il vit de la pension qui lui est octroyé suite à sa blessure de guerre.

Victor a décidé qu’il ne travaillerait pas, après tout il est un rescapé de la guerre.

Les voisins ne l’apprécient guère. Pour eux c’est un fainéant. 

Victor n’a qu’un souci, se faire un ami mais attention un ami rien qu’à lui. Il lui offrirait tout ce qu’il désire. Ils seraient heureux.

A chaque rencontre, il s’enflamme et s’éteint par déception. 

Il retourne à son appartement dans ses vêtements usés. 

Victor s’endort dans ses couvertures usées.

Le lendemain, il espère tant se faire un ami.

 

 

« La solitude me pèse. J’aimerais avoir un ami, un véritable ami, ou bien, une maitresse à qui je  confierais mes peines.

Quand on erre, toute une journée, sans parler, on se sent las, le soir dans sa chambre.

Pour un peu d’affection, je partagerais ce que je possède : l’argent de ma pension, mon lit. Je serais si délicat avec la personne qui me témoignerait de l’amitié. Jamais je ne la contrarierais. Tous ses désirs seraient les miens. Comme un chien, je la suivrais partout. Elle n’aurait qu’à dire une plaisanterie, je rirais; on l’attristerait, je pleurerais.

Ma bonté est infinie. Pourtant les gens que j’ai connus n’ont pas su l’apprécier.

Pas plus Billard que les autres »

 

Emmanuel Bove fut découvert par Colette qui le fit publier. Nous étions en 1924.

Il fut adulé comme écrivain, reconnu par la critique pour retomber dans l’oubli suite à la seconde guerre mondiale. Tout avait changé, les écrivains ne voulaient plus de cette écriture poussiéreuse. Emmanuel Bove meurt en 1945, le 13 juillet. Durant trente ans, il fut enseveli pour renaître enfin…

 

« Les heures du matin sont les plus belles de la journée. Toutes les pensées trop ambitieuses ou trop modestes du soir ont quitté mon esprit. La nuit a fait de moi un être neuf »

 

 

Je l’avoue que si je n’en avais pas entendu parler par Benoit Poelvorde avec tant de persuasion, que si je n’avais pas assisté à lecture de François Morel, je serais passée à côte d’un bonheur de lecture.

 

Difficile de décrire ce que l’on ressent en lisant « Mes Amis ». La tristesse imprégne les pages et pourtant il s’y glisse un humour si léger parfois, qu’on est tout simplement envouté. 

 

Victor Bâton a parfois des réactions si stupides qu’on a envie de le secouer pour qu’il comprenne que de cette manière, il ne trouvera jamais d’amis. Il est comédien, envieux, geignard mais sa solitude est si grande qu’on ne peut que l’aimer.

 

C’est un roman contemporain, l’écriture d’Emmanuel Bove n’est aucunement vieillotte. Vous transposez le roman dans notre siècle. La solitude de Victor Bâton est universelle. 

 

2 septembre 2015

Se pencher

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