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Les couleurs de la vie
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16 janvier 2017

Vie de ma voisine de Geneviève Brisac

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Si la romancière n’avait pas emménagé dans un nouvel appartement, aurait-elle croisé Jenny ? Possible. Le destin est parfois singulier.

 

La vieille dame va l’aborder timidement. Charlotte Delbo : la romancière en a parlé et Jenny était son amie. 

 

Charlotte Delbo, elles vont en parler des heures durant. 

 

Et en hiver, un petit papier plié en quatre qui évoquent la mort de ceux qu’on aimait glissé dans une enveloppe. Jenny est prête à raconter ses morts. 

 

Eugenie, dite NIni commence: sa mère Ruvka qui quitte son village de Pologne afin de gouter à la liberté. Elle veut vivre comme elle l’entend. 

 

Elle va adhérer au Bund, l’Union des travailleurs juifs de Lituanie, Pologne et Russie. Espoir de voit naître une nouvelle société.

 

En 1924, elle rejoint Nuchim Plocki en France. Un bébé est annoncé. Ils se marient. Ce sera Jenny qui est considérée par ce nouveau pays comme française. 

 

Ils ne vivent pas dans le grand luxe. Tous deux travaillent à l’usine Menier la chocolaterie mais Ruvka n’aime pas cela et persuade Nuchim d’entreprendre autre chose. Ils deviennent commerçants et vendent des chaussettes sur le marché à Aubervilliers.

 

Ensuite, ce sera un nouvel appartement à Vincennes. Une partie de leur famille les rejoint et va vivre dans la même rue. 

C’est dans le bois tout proche que Nuchim emmène sa petite fille. Ils  discutent longuement. C’est avec lui qu’elle fera partie de toutes les manifestations socialistes. Jamais il ne parle de ce frère qui croyait en un autre avenir et qui fut assassiné en Russie. Russie où beaucoup d’autres événements tragiques se déroulent. 

 

Une petite vie bien tranquille, l’arrivée d’un petit frère, Monique sa meilleure amie, elles sont inséparables. La vie est belle jusqu’au jour où l’on décrété que les juifs sont indésirables : premier octobre 1940 peu après la défaite, avis signé par Pétain à Vichy. 

Sur le stand de ses parents, au marché, il est indiqué qu’ils sont juifs, les gens n’achètent plus et un gérant est nommé pour arganier ce commerce. 

Jenny ne portera jamais l’étoile juive sur ses vêtements, elle la coudra sur son écharpe. Monique reste envers tout son amie.

Tout devient de plus en plus sombre. Son père a du trouver un autre travail. 

 

Et le 16 juillet  1942, date cerclée de honte dans l’histoire, rafle des juifs dans Paris. La famille de Jenny est emmenée dans une villa et là un commissaire déclare que tous les enfants de nationalité française peuvent rester. Les parents de Jenny vont prendre la décision qui leur brisera sûrement le coeur à jamais. Ils décident que les enfants ne partiront pas avec eux. Rivka donne toutes ses recommandations à la jeune fille de 14 ans. Elle doit payer le loyer, s’occuper de son frère…etc Vite très vite, car les instants sont comptés. Ils seront les seuls enfants survivants. 

 

Jenny ne reverra jamais ses parents. Dans le wagon qui l’emmène son père écrit sur un petit bout de papier qu’il jette à l’extérieur. Le billet arrivera longtemps après chez Jenny mais elle mettra quarante ans à avoir le courage de le faire traduire. Mais quel magnifique message d’un père à ses enfants. 

 

Je ne continue pas à vous décrire la vie de Jenny; C’est à vous de la découvrir..

 

Entre Jenny et la romancière se tissent  des liens  et le récit est entrecoupé par un voyage en bus pour retrouver la maison d’enfance de Jenny, des conseils de jardinerie, assister à la représentation d’Aida au théâtre, promenades…

 

Personne ne sait ce qu’est devenue Rivka mais elle peut être fière d’avoir insufflé cette envie de vivre à sa fille. Liberté, c’est ce qu’elle lui a dit dans ses dernières recommandations.

 

« Rivka qui à appris à sa fille à ne pas croire au Père Noel, ni à la petite souris, ni à Dieu ni au diable, mais seulement à l’amour, à la lutte et à la liberté, lui apprend en deux heures à être une femme libre, une femme indépendante. »

 

 

Vous aurez compris que pour ma part, ce livre est un vrai coup de coeur et qui est écrit avec le coeur. Lire c’est essentiel, apprendre encore et encore. Cela vous ouvre des portes insoupçonnables. 

 

C’est une véritable leçon d’humanité à travers le récit de Jenny. Faites partie de ceux qui comprennent, tendez la main. Peu importe si vous ne recevez rien en retour mais tendez là. 

 

Lire c’est essentiel, apprendre encore et encore. Cela vous ouvre des portes insoupçonnables. 

Liberté et lire commencent par la même syllabe. 

 

 

 

« Il lui transmet son humanisme indestructible. Il a toujours été socialiste. Toute sa vie. Un militant ouvrier. Un intellectuel révolutionnaire. Un homme qui n’avait peur de rien, ayant déjà tout vu.

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12 janvier 2017

Sibir de Daniele Sallenave

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« La perception de l’immensité qui nous entoure se fait de plus en prenante, jamais je ne l’avais encore ressentie à ce point, sauf parfois dans des lieux chargés d’une histoire profonde ou tragique, la place Saint-Pierre, la Place Rouge, . Mais jamais dans l’espace.L’immense comme source inépuisable. »

 

 

 

 

En 2010, entre mai et juin, Daniele Sallenave part en voyage avec d’autres écrivains français à bord du transsibérien. Ils vont partir de Moscou et traverser la Sibérie pour arriver à la mer du Japon. Ce voyage est comme une résidence d’auteur, rencontres entre lecteurs et écrivains, lectures de poésie….etc

 

Ce n’est pas la première fois qu’elle se rend dans ce pays. Elle a connu l’ère communiste, l’ère Gorbatchev, l’ère incertaine d’Eltsine et enfin cette nouvelle Russie tout à a fait différente point de vue économique mais le peuple lui a t-il changé ?

 

Une question taraude l’écrivain : est ce encore l’Europe là bas dans les confins de Sibérie ?. Sibérie qui fut annexée par la Russie il y a bien des siècles, colonisée ensuite mais le mélange de différents peuples est toujours présent.

 

Entre Moscou et Vladivostok, Danielle Sallenave va entrecroiser ses souvenirs d’anciens voyages avec le présent. Parfois un peu décontenancée mais enthousiaste, elle nous raconte divers écrivains qui vinrent dans les  villes qu’elle découvre. 

 

Découverte des Bouriates, qui sont boudhistes pour certains, proches de Mongolie au bord du Lac Baikal. De l’autre côté du lac d’autres Bouriates Chamanistes. Difficile de croire que ce peuple fait partie de la fédération de la Russie. Bien loin de cette Europe qu’est la nôtre. 

 

 

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A Irkoutsk, plane l’ombre des décembristes déportés en 1825 et dont les femmes les accompagneront. La vie du être très rude et triste pour tous ces révoltés car la Sibérie est sauvage, âpre et l’hiver y est si terrible. Quel courage fut celui de ces révolutionnaires qui survécurent à toutes ces années. Un musée leur est dédié. 

 

 

 

Birobidjan qui est une région autonome juive, créée sous l’égide de Staline. Une forme de déportation d’un peuple déguisée sous l’offre d’une terre. A l’ouverture des frontières dans les années nonante, beaucoup se sont empressés de partir vers Israel. Un Etat juif en Russie. Tout est étonnant dans ce pays. 

 

L’ère du communisme est révolue et pourtant on ne peut échapper aux statues de Lenine. Le fondateur de l’Urss est là et bien présent. Les jeunes sont pareils à tous les autres jeunes dans le monde et pourtant le passé n’a pas encore été tout à fait balayé. 

 

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Que va devenir la Sibérie, elle qui renferme tant de richesses dans son sol, surtout du pétrole. Quel va être l’avenir de ces ethnies ? En 2010 Daniele Sallenave se questionne et en 2017 qu’en est-il ? 

 

A la fin du voyage, force est de constater le nombre de travailleurs chinois et coréens du nord qui travaillent dans ces contrées. Des anciennes amitiés communistes qui fonctionnent toujours. 

 

La Russie qui devint ensuite l’URSS pour redevenir la Russie avec ses fédérations, me fait rêver depuis mon enfance. J’ai parcouru à travers les mots des kilomètres dans des contrées magnifiques, rencontré des peuples dont je ne connaissais même pas l’existence.La Sibérie est synonyme de Goulag pour nous, pourtant là bas, il y  aussi des sourires….

(photos prises sur le net) 

5 janvier 2017

Une bobine de fil bleu d'Anne Tyler

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C’est Abby qui a décidé que Red serait l’homme de sa vie, Red quant à lui le savait depuis longtemps. 

Ils vivent depuis des années dans la maison qui fut celle des parents de Red. La maison que son père avait construite, qu’il considérait comme l’idéale. Il n'en avait pas été le premier propriétaire mais il était arrivé par ruse à l'obtenir. 

 

Deux filles, toutes deux mariées à un Hugues, Stem en fait Douglass qui a été recueilli par la famille à la mort de son père et Denny, l’inclassable Denny qui est doué pour changer sans arrêt de boulot, quitter la maison et ne plus donner signe de vie, le caractériel de la famille.

 

Red a repris l’entreprise de construction de son père Junior. L’une de ses filles et Stem y travaillent également.

 

Abby était assistante sociale et au grand désespoir et honte de ses enfants, elle ramenait les paumés de la terre chez eux. Abby c’est l’empathie incarnée, elle trouve toujours une excuse même à Denny. 

 

Les vacances ensemble au bord de la mer dans une vieille maison mais si pratique. Les enfants qui deviennent parents à leur tour.

 

Abby qui commence à perdre la tête. Au tour des enfants de prendre soin de leurs parents. 

 

La famille Whitshank se voudrait différente des autres mais elle ne l’est en aucune façon. 

 

«  Quant aux enfants d’Abby, ils l’aimaient, naturellement,. Même Denny, présumait-on…à sa manière. Mais elle leur faisait terriblement honte. Lorsque leurs amis venaient chez eux par exemple, il lui arrivait d’arriver en trombe  dans la pièce  où ils se trouvaient pour déclamer un poème  quelle venait d’écrire. Elle était capable de retenir le facteur pour expliquer pourquoi elle croyait en la réincarnation »

 

 

Au début vous vous demandez ce que ce roman a d’extraordinaire et petit à petit débobinant le fil de la vie de cette famille, vous vous surprenez à sourire. Une famille unie, aimante comme tant d’autres dont le centre se nomme Abby même si elle en exaspère plus d’un de ses enfants. 

 

On retrouve de l’amour, de la tendresse, de la colère également. Les rancoeurs d’enfance entre les enfants qui se dévoilent à l’âge adulte mais sans amertume. Une vie qui défile et on redemande. 

 

Une écriture fluide, très belle écriture de plus et quel apaisement quand on lit cet écrivain. Oui j’en redemande encore. 

 

14 décembre 2016

Paris je t'aime de Colette

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13 décembre 2016

Quoiqu'il arrive de Laura Barnett

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1938. Miriam qui attend famille rencontre un homme dans une gare qui se nomme Jakob. Il va prendre soin d'elle et élver Eva comme sa fille.

Au même moment, Vivian dont le mari est un peintre célèbre met au monde un garçon qui se nommera Jim.

 

Quelques années plus tard, sur une route qui mène à Cambridge Eva à vélo, evite un chien mais le clou qui pourrait crever un pneu, lui va t-elle l'éviter ?

Trois versions différentes de ce que pourrait être la vie de Marian et de Jim car Jim se trouve sur cette route. 

Jim aide Marian après la crevaison. L'autre possibilité est que Marian évite le clou. 

Ce qui est indéniable c'est que Eva est amoureuse d'une jeune acteur David Kantz. Quittera t-elle cet homme qu'elle aime pour un autre suite à une simple rencontre ou fera t-elle sa vie avec lui ?

Jim aime l'art mais réussira-t-il ou pas dans sa passion d'autant que sa mère Vivian lui bousille la vie. 

Eva elle désire écrire mais qu'en sera-t-il dans chacune des versions ? 

Livre extraordinaire qui nous livre trois possibilités de vie selon les décisions que les protagonistes prennent. Trois couples différents mais dont le centre est cet amour qu'il y aura entre Jim et Eva même si leur direction n'est pas toujours la même. 

Qui ne s'est jamais demandé ce qu'aurait été sa vie si l'on avait fait tel geste, pris telle décision ? On peut imaginer plusieurs vies comme Laura Barnett. 

Le livre se déroule de 1958 aux années 2000. Le début est le même ainsi que la fin. C'est le film des années qui se déroulent  qui est différent selon ce que chacun fait ou ne fait pas. 

Un roman que j'ai lu tout doucement pour ne pas quitter Eva et Jim trop rapidement. 

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12 décembre 2016

Chroniques Bob Dylan

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A tous les détracteurs du  prix Nobel que Bob Dylan a reçu, lisez ses chroniques et vous comprendrez à quel point ce titre est mérité. Dylan qu’en pense t-il ? s’en moque ou pas peu importe, il reste fidèle à lui-même. 

 

Je ne suis pas fan de Bob Dylan. Je ne possède aucun de ses disques. En fait, je ne le connaissais pas beaucoup à part quelques-unes de ses chansons.

 

Dans ces chroniques, il parle de lui à travers ses chansons , des autres, surtout de ceux qui gravitent dans le monde de la musique, un peu, très peu de ses parents. Vous n’aurez aucune révélation croustillante, ce n’est pas son style.

 

Il est né en 1941. Durant la guerre donc. Son père ayant des séquelles de polio a été réformé mais tous ses oncles y ont participé. Tous sont revenus. 

 

Une petite ville du Midwest où les étés sont très chauds et les hivers très durs. Les hommes travaillant essentiellement dans les mines. Et cette appréhension de la bombe atomique d’après guerre. Robert voulait autre chose, surtout pas la vie ennuyeuse alors il écoute des chansons à la radio et il tombe en admiration devant le style folk. S’il n’y avait pas eu Woody Gutthrie pour lequel il avait une vénération, aurait-il choisi la voie de la musique ? Sûrement car il rêvait d’être autre. 

 

Alors, il décide de tout quitter pour New York. C’est dans les bars et les cafés de Greenwich Village qu’il va faire ses premières écoles. Il va rencontrer des personnes étonnantes, lire, écouter, regarder car Bob Dylan est une éponge. 

 

Ces chroniques sont un mélange de cette époque au début des années soixante et de moments quand sa carrière était déjà bien lancée. Etonnement, quand tout flambait autour de lui dans le monde, du temps de Woodstok, qu’on lui reprochait de ne pas prendre parti lui le révolutionnaire, il ne rêvait que d’une chose : vivre tranquille avec sa femme et ses enfants. En réalité, c’est bien malgré lui qu’on a fait de sa personne, une proue de contestation. Il se considère comme chanteur folk et ceux qui ont cru déceler de la révolte à travers ses paroles, se trompent. 

 

Bob Dylan est une excellent écrivain : ses descriptions de la nature, de la rue sont sublimes de poésie. Il happe le détail qui va vous toucher. 

 

« J’ai refermé la porte derrière-moi, longé le couleur, descendu l’escalier en hélice, traversé le rez-de-chaussée en marbre. Les murs sentaient la Javel. J’ai poussé gentiment la porte de la petite cour, puis le portail à losanges avant de me retrouver sur le trottoir. Mon écharpe autour de la tête, j’ai pris la direction de Van Dam Street. Il y avait une calèche au coin de la rue, couverte de fleurs, toutes protégées par un film en plastique, mais pas de cocher en vue. New York était pleine de ce genre de trucs. »

 

« Allongé, j’ai écouté les criquets, et toute une faune derrière la Fenêtre, dans un noir effrayant. Cette nuit me plaisait. Les choses grandissent la nuit, mon imagination ouvre ses portes, les idées préconçues s’évanouissent. On cherche parfois le paradis aux mauvais endroits. Alors, qu’on l’a à ses pieds. Ou dans son lit. »

 

 

Woody Guthrie

 

 

 

29 novembre 2016

Le Zeppelin de Fanny Chiarello.

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Maison une petite ville comm tant d’autres que l’on pourrait situer dans le nord ou dans le sud pourquoi pas ? mais j’opterais plutôt pour le nord . Une rue qui porte le nom de Canard Bouée, une autre les Neuf Lobules. Petite ville traversée par le canal Divan dans lequel on jette choses et humains. Canal qui faillit être racheté par une multinationale mais les habitants s’y sont opposés. 

 

En ce mois de juillet la ville est calme trop calme et chacun vaque à l’ennui de sa vie. Certains écrivent, d’autres déambulent comme Simone qui claque les pieds du déambulateur sur le sol.  Sergio aimerait retrouver son amour tout en préparant un grand seau de Sangria. Douze personnages en tout dont une Sylvette Dix-Sept qui connait l’avenir de Maison le 26 juillet.

 

Petit à petit une ombre commence à planer aux dessus des toits. Un énorme zeppelin glisse tout en silence et s’étend comme pour englober la ville. Certains se jettent pour adorer ce monstre volant jusqu’au moment ou comble de malheur un poulet plumé  jeté du haut de cet engin vient percuter Sue Hug qui venait de se faire voler son sac.

 

Ni une ni deux, la populace se rue sur l’ennemi. On les attaque, ils ripostent et c’est une guerre civile qui se déclenche. 

 

Et si on allait boire un verre au bar de l' Observatoire ? 

 

 

"Leurs hurlements ont quelque chose de primitif : si les hommes préhistoriques avaient pu graver des sons dans les parois des cavernes, sans doute auraient-ils ressemblé à ceci. Il n’y a ni Dieu ni science dans ceci mais seulement la terreur barbare de ce qui n’est pas soi, une terreur viscérale pour mettre une ville à feu et à sang. Une petite main dans la mienne me rappelle que partir est de toute façon la seule chose qu’il y ait jamais eu à faire dans cette ville »

 

« Je prends un café au bar des Lobes et j’écoute mugir les cerveaux sous les nappes de la musique et des conversations. Dans ce bistrot, il y a toujours deux ou trois artistes qui gribouillent; ils écrivent ou dessinent, dans des carnets de tous formats, avec des stylos de toute nature et qualité qui me permettent de deviner à distance s’il s’agit d’adeptes de l’épure ou du graffiti, du sonnet classique ou de l’écriture automatique »

 

« Je suis en train de me promener dans le jardin des plantes quand l’ombre du zeppelin caresse ma nuque. Gaspard patine dans les graviers jusque sur les moirures brûlantes du bitume et je le lance dans l’axe du dirigeable. je traverse la passerelle de l’observatoire, déboulant dans la rue Canard-Bouée, slalome entre les grappes des résidents prosternés, hagards puis je dérape jusque dans la rue de Neuf Lobes »

 

« Je n’ai jamais compris, moi non plus, réveil bleu, mon compagnon d’infortune, et mon coeur aussi s’essouffle doucement sur le balcon du passé »

 

 

J’ai eu le coup de foudre pour l’écriture de Fanny Chiarrello dès les premières lignes de son roman « Une Faiblesse de Carlotta Delmont ».

 

C’est une écrivain atypique. Son style c’est le style Fanny Chiarello et j’adore.

 

Elle mêle la dérision au malheur, elle mélange intellectualisme et légèreté ainsi que le non sens dans ce nouveau roman.

Au détour d'un mot, d'une ligne, on ressent une bribe de notre propre petite vie et on se surprend à sourire. 

 

Fanny Chiarrello a fermé sa page Facebook mais à ouvert un blog 

 

 

 

15 novembre 2016

Une autre femme d'Anne Tyler

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Delia Grinstead épouse du docteur qui a pris la succession de son père, maman de deux garçons et une fille, ne sait pas qu'en rencontrant un jeune homme dans un supermarché, sa vie va changer de direction.

Elle commence à réaliser qu'en fin de compte, mari et enfants ne se préoccuppent aucunement d'elle. Un meuble qui fait partie de cette maison où elle a grandi.

Comme chaque année, ils partent en vacances au bord de mer en compagnie des deux soeurs de Delia et de ses nièces jumelles.

En partant marcher sur la plage, elle décide de ne pas rebrousser chemin et s'en va s'installer dans une petite ville non loin de Baltimore. Elle se recompose une nouvelle identité en achetant des vêtements qu'elle n'aurait jamais portés. Elle sera Miss Grinstead, résidant dans une chambre chez Belle et secrétaire pour l'avocat de la ville.

Quand elle découvre l'avis de sa disparition dans le journal, elle est furieuse de découvrir la manière dont sa famille la décrit. 

Elle s'installe dans sa nouvelle vie....

 

J'avais débuté la lecture de ce roman il y a quelques années et abandonné. Serais-je plus réceptive à présent ? Un roman très agréable, un portrait de femme qu'on aimerait secouer par moments. Pas un roman bonbon mais un roman cellophane que l'on déplie avec douceur. 

Une auteur dont je vais lire d'autres romans c'est certain. 

 

 

 

10 novembre 2016

Capital Rouge un conte soviétique de Francis Spufford

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Capital Rouge peut être lu de trois manières : comme un conte, historiquement et romancé.

 

Le livre s’étend durant les années soixante, après la mort de Staline, Khroutchev devient le maître de l’URSS, et n’a qu’un rêve : battre l’arrogance des USA économiquement . Les Russes doivent être les meilleurs. L’avenir est radieux, les atrocités staliniennes se délitent. Le roman se termine avec la destitution du chef qui sera remplacé par Brejnev.

 

Un livre passionnant car l’auteur nous décortique la manière dont l’économie de l’URSS était planifiée selon les vertus du socialisme. Le PIB n’était pas calculé selon les ressources humaines mais selon la production de biens. Cette production se faisait au début sans apport financier de pays extérieurs, un marché unique derrière les frontières. Ce sont les mathématiciens qui établissaient le plan en calculant une économie de plus en plus positive.  Bien entendu, au début tout est magnifique et au fur et à mesure des années, on connait le résultat…. l’URSS a du se résoudre à importer.

 

Dans la partie romancée, on croise des femmes et des hommes qui évoluent durant cette décennie. Certains resteront dans la course, d’autres perdront.

 

Il est bien entendu question de corruption car socialiste ou capitaliste, dès que l’argent brille, l’humain est identique.

 

Le chapitre romancé de la visite des Russes lors d’une exposition universelle est édifiant. Cette expo se déroule à Moscou, la population découvre le stand des USA  qui représente le rêve américain. Celui auxquels beaucoup rêvent encore à notre époque. Le rêve américain du passé car ce rêve ne reviendra jamais, le monde a tellement changé. L’auteur souligne quand même que ce rêve est entaché par la ségrégation raciale.  

 

Pas besoin de lire le Capital de Marx, tout y est expliqué mais le problème c’est que les Russes l’ont suivi à la lettre à une époque dont Marx ne parlait pas et pour une population qui n’était pas concernée : la majorité en URSS était paysanne et Marx s’adressait aux ouvriers. De plus, les idées de Marx se positionnent dans un monde tel que le nôtre, apparemment c’est dès aujourd’hui que nous aurions du faire la révolution selon Marx bien entendu.

 

 

 

20 octobre 2016

Le côté gauche de la plage de Catherine Cusset

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nutile de chercher sur une carte, Catherine Cusset ne vous dévoilera pas le nom de sa plage. Pour y accéder, il vous faudra marcher un kilomètre en évitant les griffures des ronces. 

 

Sur cette plage, elle a couru sur les pas de l’enfance, elle y a emmené sa fille à peine née et a rencontré Jean.

 

C’est sa plage de l’été, elle ne manquerait leur rendez vous pour rien au monde.

 

Pour la croiser, vous devez vous rendre du côté gauche, où les touristes ne vont pas. 

 

Si vous apercevez une naïade sans vêtements, c’est elle car c’est le côté de la plage où dame nature a ses droits.

 

« Cette plage est le legs de mon père. Lui qui se dit déçu de ne pas avoir réussi  à nous transmettre  sa foi m’a transmis quelque chose d’aussi fort, l’amour d’un lieu et un bonheur fou lié à cet amour. Il m’a transmis Porzcrac’h et le plaisir du bain nu »

 

C’est pour Jean qu’elle a écrit ce si beau récit de sa plage. 

 

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Aquarelle d'Alain Robet. 

 

 

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