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Les couleurs de la vie
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6 janvier 2016

Il était une ville de Thomas B Reverdy

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Détroit agonise. Sa robe ne sera bientôt plus que poussière. Elle se noie sous les dettes. Le maire a démissionné. Ceux qui pouvaient sont déjà partis, certains attendent encore un peu et les autres...ils n'ont pas le choix, ils resteront là.

Des quartiers entiers abandonnés, les maisons ne valant plus rien, des quartiers fantômes sans electricité.

Les chiens errent dans les rues, les enfants disparaissent, les demeures brûlent : 200 en une nuit. 

Les pompiers et la police résistent mais pour combien de temps ? 

Detroit n'est plus qu'un squelette dont les plus pauvres s'arrachent les os. 

Catastrophe, catastrophe. Subrprime. Catastrophe. Faillite. Catastrophe

"Charlie, mon petit n'ouvre pas les yeux, c'est plus facile de te raconter ça quand je crois que tu dors. Tu voudrais que je te le dise, mais je ne sais pas à qui la faute. Il y a eu le Paradis et puis il y a eu la pomme, et je ne sais pas qui a décidé de la croquer le premier. Il y a eu un moment où l'on s'est détourné de Dieu, voilà ce que je crois. Il a fallu rêver d'une plus grosse voiture, d'une plus jolie maison, ou rêver de ne pas respirer le même air que tout le monde. C'était notre faute. Pas individuellement, mais ça nous est arrivé à nous, c'est comme ça. On n'a plus parlé la même langue, et c'est cela la guerre."

Eugène arrive à Détroit au milieu de tout ce cahot. Il est envoyé par son Entreprise afin de racheter le désastre qui s'est déroulé en Chine. Une manière de rebondir en somme, enfin c'est ce qu'il pense....

Gloria élève son petit fils Charlie. Son mari a été tué dans la grande emeute qui s'est déroulée il y a tellement longtemps. Sa fille lui a laissé le bébé et s'en est allée on ne sait où. Charlie a douze ans à présent et traine avec ses amis dans son quartier. Lorsque Charlie disparait à son tour, elle va le chercher dans toute la ville et au delà.

"Dehors, quelque part en ville, il y avait Charlie. Il était si jeune. Il avait encore besoin d'elle."

L'inspecteur Brown avec ses années de service derrière lui, travaille cahin caha dans des conditions plus que sordides. Il se questionne sur les disparitions d'enfants. Où sont-ils ?

Et puis, il y a Candice, serveuse au Dive In dont Eugène a un jour poussé la porte, attiré par la lumière. Candice aux lèvres rouges, Candice au si beau sourire. 

A travers ce roman Thomas B Reverdy nous entraine dans les méandres de notre société dite libérale dont Detroit est un exemple.  Dans cette société qu'on nous a concoctée avec soin, il y a encore des humains qui n'ont qu'une envie aimer et être aimés malgré les échecs, malgré la pauvreté, malgré l'abandon. 

Thoma B Reverdy nous le conte si poétiquement...

Magnifique....

"Et c'est ce qui se joue aussi entre les sociétés humaines. Courir, on ne sait faire que ça. Quand ça se met à aller mal, on accèlère. -que faire d'autre ?"

 

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8 décembre 2015

La maison de Tess de Cathy Kelly

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Avalon, petit village d’Irlande, au bord de mer. Avalon et ses petits secrets. 

 

Danae tient la poste depuis 15 ans. Elle n’est pas du village mais cerne la vie de chacun selon son courrier. Elle en aurait des choses à raconter mais elle préfère vivre dans la solitude de sa petite maison entourée de ses poules dont l’une porte le nom de sa nièce Mara. 

 

 

Mara ne vit pas à Avalon. Elle travaille dans une agence immobilière dont le propriétaire est son amant. Elle s’habille vintage, adore la vie mais quand la belle Tawhnee est arrivée pour travailler à l’agence, tout a été chamboulé. Jack s’est épris de cette belle plante, largué Mara et va l’épouser.

 

Tess tient un magasin d’antiquités »le temps perdu », les affaires ne vont pas très bien suite à la crise. Elle a décidé d’un commun accord d’une séparation de quelque temps avec son mari, pour faire le point. Heureusement que son adolescent de fils et sa petite fille l’aident à surmonter cette période. 

 

La soeur de Tess, Suki ayant été l’épouse d’un homme proche des Kennedy, ensuite la maitresse d’une rock star, se demande comment elle va arriver à renouer avec son succès littéraire comme par le passé. D’autant que l’argent lui glisse entre les doigts.

 

 

Ces quatre femmes vont se retrouver à Avalon mais elles ne le savent pas encore. Leur vie va changer mais elle ne s’en doutent pas encore. 

 

 

Ouvrir un roman de Cathy Kelly c’est avant tout dénouer un gros noeud de couleur rose, et ensuite en savourer chaque saveur. C’est vrai que tout est délicieux mais on en redemande une part quand le ruban se renoue. Tellement bon pour le moral qu’on en guette le prochain….

 

2 octobre 2015

Sable mouvant de Henning Mankell

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En janvier 2014, ce qui ressemblait à un torticolis, s'avère en fait un cancer du poumon. Henning Mankell décide de tenir un journal durant son traitement de chimiothérapie. 

Il n'évoque qu'une seule fois Wallander mais par contre il nous entraine dans le sable mouvant qui constitue une vie et plus particulièrement celle de l'humanité. A travers ses fragments de vie, il nous dévoile un peu de lui. Le départ de sa mère du domicile quant il était petit le laissant seul avec son père qui était juge. Sa décision à 16 ans d'arrêter l'école et de partir à Paris où il découvre ce qu'est la misère.

De ces fragments de vie, il nous fait partager ses pensées sur l'humanité à travers l'art dans les grottes ainsi que le futur que nous ne connaitrons pas puisque lui-même ne sait pas combien d'années il va encore vivre, de ces rencontres qu'il a manquées, de la mort, de la vie, de lecture, de peinturede la perception du temps, de philosophie, du coeur...et bien entendu du cancer mais en toute lucidité.

Nous voyageons à travers le temps, à travers des souvenirs qui l'on marqués. Il nous parle de la jalousie, de la misère, de l'homme, de ses expériences théâtrales, de l'Afrique.

Mais surtout, il nous enseigne que si l'on considère que l'on doit changer sa vie, c'est à nous de prendre la décision tout en sachant que d'autres humains n'ont pas ce choix suite à la misère et à la faim. 

Il nous lance cette joie de vivre qui doit nous tenir debout. Il parle de ce que nous  les humains avons, pouvons et créerons  de pire autant que de bien.

A la fin de ce journal, la maladie avait régressé. Henning Mankell est en sursis de vie. Un répit dont il ne connait pas la durée mais durant ce laps de temps, il compte profiter de la joie.

Je pense que Wallander doit sourire en lisant ce magnifique livre. Henning Mankel s'est hissé hors du sable mouvant. 

Un livre que je vais garder précieusement.

"C'est là une des injustices les plus flagrantes du monde dans lequel nous vivons. Que certains aient le temps de réflechir alors que d'autres n'en ont pas le loisir. Chercher le sens de la vie, cela devrait être inscrit dans les droits fondamentaux de l'homme"

 

 

 

  

29 septembre 2015

Ce que signifie la vie pour moi de Jack London

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Ce petit texte fut écrit par Jack London en 1905. Texte qui est le fondement de toute la pensée politique de Jack London. 

 

C’est l’histoire d’un gamin qui a 14 ans doit quitter l’école pour aider sa mère et son beau-père vivant dans la pauvreté. De boulot en boulot, il découvre l’alcool et devient lui-même un patron en devenant pilleur d’huitres. Mais il y a toujours plus vorace que vous et il perd tout pour retourner dans la misère.

 

Il aime la lecture et il comprend qu’il fait partie de ce qu’on appelle les socialistes.

 

C’est l’histoire d’un jeune homme qui nettoie les fenêtres et regarder passer la fille du patron dans une belle voiture. Il réalise que c’est grâce aux muscles de ses bras qui nettoient les fenêtres que cette jeune fille peut vivre indolente. Lui aussi il ira aussi haut.

 

C’est l’histoire d’un homme qui va vendre son cerveau car dans l’Etat capitaliste tout s’achète. Grâce à cette vente, il arrive dans le salon de la haute société. Il s’imagine qu’il va y  rencontrer des êtres exceptionnels et ne côtoie que des humains imbus d’eux mêmes et des femmes qui ne parlent que de matérialisme.

 

Déçu, cet homme qui fut un grand écrivain comprend que sa place est et sera toujours à côté de ceux que l’on méprise.

 

 

 

Un petit texte mais d’une telle écriture….qui reste malheureusement d’actualité dans notre siècle ultralibéral. 

 

 

Etrangement et cela arrive souvent durant mes lectures, après avoir savouré le texte de Jack London, je me suis acheminée dans le livre d’Henning Mankel et suprise au milieu du livre, il cite Jack London, comme si les livres suivaient un fil dans notre subconscient. Ce n’est pas la première fois que cela se produit.

 

24 septembre 2015

Le club de la petite librairie de Deborah Meyler

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Esme, jeune anglaise à obtenu une bourse à l’université Colombia de New York. Elle déniche un petit appartement et aime flaner dans les rues de la ville.

Un endroit qu’elle affectionne est la librairie la chouette, bouquinerie plutôt, tenue par Georges et d’autres personnage surprenants. 

Lors d’une expo à une galerie, elle tombe sous le charme de Mittch, provenant d’une famille très aisée.

Mais paf, patatras, Esme réalise qu’elle est enceinte et le jour où elle veut l’annoncer à Mittch, ce dernier la quitte. 

Ne voulant pas dépendre de sa famille, elle décide de se trouver un travail et oh bonheur Georges accepte de la prendre comme vendeuse. 

Elle fait la connaissance de tous ceux qui gravitent autour de la bouquinerie dont Luke, vendeur lui aussi, très taiseux, un véritable ours qui adore gratter sa guitare.

Comme de bien entendu le très serviable Mittch réapparait et lui fait le grand jeu de tu es celle que j’attendais, (malgré qu’il aie parlé d’abord avortement à Esme) ensuite demande en mariage dans un grand restaurant, visite à sa famille pour lui déclarer et on s’en doutait, qu’il ne l’aimait pas, qu’il ne voulait pas l’épouser et qu’il ne veut pas être père de cet enfant.

Heureusement qu’autour d’Esme gravitent des êtres qui l’aident et qui vont lui réapprendre à être heureuse. 

Stella son amie depuis le début lui avait bien dit que Mittch était un sale type…

 

 

Un bon petit livre plaisant dont l’héroïne mériterait d’être secouée un peu question amour car Mittch est vraiment l’homme le plus abject mais bon l’amour est aveugle ne dit-on pas…

On y parle beaucoup de peintures, de livres bien évidemment, et les personnages sont tous plus singuliers les uns des autres. 

Un bon moment de lecture.

 

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22 septembre 2015

La vie selon Florence Gordon de Brian Morton

Florence Gordon a toujours été une féministe convaincue, adulée par une sphère d’intellos. Très sûre d’elle, elle a tendance à rabaisser par des mots bien

acérés le moindre de ses interlocuteurs.

 

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A soixante-quinze ans, elle aspire à la paix. Elle aimerait enfin écrire sa vie.

 

Mais bon, les désirs ne sont pas toujours des réalités. Sa belle fille Janine et sa petite fille Emily ont eu l’idée de venir s’implanter à New York, bon là ce n’est pas encore grave, elle sait les éviter mais que son fils Daniel vienne les rejoindre, une petite épine dans le pied. D’autant que ce fils ayant grandi autour de parents littéraires a eu l’idée saugrenue de devenir policier.

 

Deuxième épine, son éditeur de toujours prend sa retraite et est remplacé par un plus jeune qui avec grand sourire annonce à Florence qu’elle devient célèbre. On l’encense dans le Times. Il va falloir penser au marketing. Florence n’est pas contre mais son ex mari en est jaloux, lui qui n’a jamais eu de succès dans ses écrits. 

 

Troisième épine, son pied gauche fait des siennes. Il est parfois à la traine.

 

Peu importe, Florence va de l’avant….

 

Bourré d’humour ce roman, on se demande comment nous réagirions face à une presque méchante telle que Florence. 

On aurait aimé en connaitre plus de la vie de cette féministe envers et contre tous. 

On reste sur notre faim car trop court.

 

L'avis de Cathulu

17 septembre 2015

Les gens dans l'enveloppe d'Isabelle Monnin

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Au départ, il y a le lot de photos acheté à un brocanteur via internet. Des polaroids, silhouettes figées dans l’instant, des hommes, des femmes mais surtout cette petite fille.

Imaginer leur histoire, leur donner les prénoms. La petite se nommera Laurence.

Isabelle Monnin imagine que la maman de Laurence, Michelle est partie, comme cela un beau matin. Elle est partie vers l’Argentine avec son amant laissant le père Serge en tête à tête avec sa petite fille.

Laurence est solitaire, elle ne pense qu’au retour de sa maman et le père sombre dans la tristesse.

Les étés au camping, les séjours chez les grands-parents à la campagne. 

Laurence grandit et décide de prendre son envol, là bas, à la recherche de sa mère.

Dans cette partie roman, la vie de trois générations de femme Simonne, Michelle, Laurence. Les récits s’entremêlent entre rêve et poésie. 

 

Ensuite, l’enquête pour retrouver ou découvrir ce que sont devenus ces visages, sous forme de journal.

Grâce au recensement d’un clocher sur internet qui se recoupe avec celui qui se profile sur une photo, Isabelle Monnin découvre que ce ne peut-être qu’à Clerval. 

 

Elle va interroger les vieilles personnes du village. Les broussailles deviennent sentier et le sentier se transforme en chemin qui la mène vers cette petite fille et qui se nomme réellement Laurence.

 

Etrangement, dans le roman Michelle a quitté Serge car elle s’ennuyait, elle ne voulait pas de cette vie dont chaque instant ressemble à l’autre. La maman de Laurence a quitté également Michel par ennui. A travers les visages Isabelle Monnin a décelé des failles pas totalement réinventées.

 

Pour clore, un cd imaginé par Alex Beaupin pour que les gens de l’enveloppe ne se perdent pas dans le temps, que leur vie ne s’arrête pas au bord usé des polaroids. 

 

Et derrière les lignes, l’ombre de la soeur disparue d’Isabelle Monnin.

 

 

Il y a l’écriture d’Isabelle Monnin qui est si belle, si émotive. Les vies imaginées et les vraies vies qui se répondent. 

Pas de voyeurisme, juste un désir de tendre le regard vers les autres. 

 

7 septembre 2015

Otages intimes de Jeanne Benameur

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Les mots de Jeanne Benameur ont mis du temps à m’apprivoiser. Avec ce roman, ils m’ont agrippée dans leur filet de voyelles et de syllabes formant des phrases magnifiques.

 

Etienne, photographe de guerre, a été enlevé. Il s’est arrête juste un instant pour regarder une femme qui tentait de sauver ses enfants. Une minute d’immobilisme contre la liberté.

 

Relâché par ses ravisseurs, en échange de quoi ?, il retourne dans son village d’enfance pour tenter d’oublier et se reconstruire. 

 

Là-bas, il y a l’amour de sa mère Irène, ainsi que l’amitié , de son ami d’enfance Enzo le taiseux qui aime travailler le bois. 

 

 

Mais pour se comprendre et enfin avoir la force de repartir, il lui manque un chainon : Jofranka. A trois, ils formaient un trio d’amis ainsi qu’un trio de musique. Etienne au piano, Enzo au violoncelle et Jofranka à la flute. 

 

Jofranka, avocate défendant les femmes victimes de sévice durant la guerre, savait qu’Etienne l’appellerait.

 

Là-bas dans le village entouré de forêts, ils vont se retrouver avec leurs souvenirs, leurs peurs, leurs questions.  

 

« Dormez, dormez encore, c’est juste l’aube, moi je veille. Pour chacun de vous. Pour nos enfances. Pour la part à l’intérieur de nous que nous n’atteignons jamais. Notre part d’otage »

 

 

 

De cette lecture, je conserverai le souvenir d’un bruissement d’ailes de ce rouge gorge qui me regardait plongée dans les pages. 

 

Lisez-le, il vous parlera j’en suis certaine…

 

 

4 septembre 2015

Victor Hugo vient de mourir de de Judith Perrignon

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Victor Hugo se meurt, le bruit se répand dans toutes les rues de Paris. La droite espère qu'il demandera le Saint-Sacrement, ses amis viennent lui rendre visite. L'avis concernant sa santé est affiché sur la porte de son immeuble. Une foule se rassemble et attend....

Le 22 mai 1885, Victor Hugo s'éteint et emporte avec lui les fantômes de sa fille et deux fils. Adèle, celle qui est devenue folle, est enfermée. 

Dès lors tout devient vite l'affaire de l'Etat. On doit lui faire des obsèques nationales. 

Mais surtout, surtout, dans cette gauche au pouvoir et bien pansue de richesse, il faut éloigner les ouvriers, ce peuple qu'Hugo défendait.

Première étape, l'embaumement qui sera raté. 

La famille n'a rien à dire, l'Etat décide de tout. On ne l'enterrera pas au Père Lachaise mais il sera déposé au Panthéon, c'est le mot, il sera déposé. Ainsi, il sera à l'abri de ces moins que rien qui pourraient se rassembler au cimetière.

On décide que l'enterrement se déroulera un lundi. Un dimanche impensable, ils sont en congé ce jour là. Et avec les anarchistes de tout bord, c'est extrêmement dangereux. 

A La maison du défunt, chacun peut venir parapher le livre de condoléances. Signatures et phrases de banquier et d'artisan ouvrier s'entremêlent. Ce sera le seul moment.

La comédie peut commencer. Le cercueil quitte la maison, fermé car suite au mauvais embaumement, il est impensable de montrer le visage du grand homme. 

La famille se retire, il ne leur appartient plus.

C'est un dimanche, alors tous les petits se sont rassemblés pour rendre hommage au défenseur des Fantine, Cosette et Valjean. Il ne s'est peut être pas trop prononcé sur la Commune mais bon, il était de leur côté. 

Lundi,le cortège de l'enterrement se déroulera sur les beaux boulevards avec comme terminus le Panthéon.

Douze ans après, on retrouvera le cercueil de Victor Hugo sur les tréteaux qui le portaient lors de la cérémonie. Comme si on avait déposé un objet encombrant.

 

Aimant tendrement  Victor Hugo, j'ai été très émue durant la lecture. L'écrivain était adoré par ses amis, admiré par les travailleurs, honni par la droite, il ne laissait personne indifférent. 

Mais dans notre monde actuel, que reste t-il de ses mots, de ses phrases. Il mourut en prononçant Aimez-moi. L'entend t-on encore ? J'espère ardemment que oui.

Les obsèques de Victor Hugo furent dignes d'un roman. Judith Perrignon l'a écrit.

 

2 septembre 2015

Mes amis d'Emmanuel Bove

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Victor Bâton vit seul dans un appartement à Montrouge.

Il vit de la pension qui lui est octroyé suite à sa blessure de guerre.

Victor a décidé qu’il ne travaillerait pas, après tout il est un rescapé de la guerre.

Les voisins ne l’apprécient guère. Pour eux c’est un fainéant. 

Victor n’a qu’un souci, se faire un ami mais attention un ami rien qu’à lui. Il lui offrirait tout ce qu’il désire. Ils seraient heureux.

A chaque rencontre, il s’enflamme et s’éteint par déception. 

Il retourne à son appartement dans ses vêtements usés. 

Victor s’endort dans ses couvertures usées.

Le lendemain, il espère tant se faire un ami.

 

 

« La solitude me pèse. J’aimerais avoir un ami, un véritable ami, ou bien, une maitresse à qui je  confierais mes peines.

Quand on erre, toute une journée, sans parler, on se sent las, le soir dans sa chambre.

Pour un peu d’affection, je partagerais ce que je possède : l’argent de ma pension, mon lit. Je serais si délicat avec la personne qui me témoignerait de l’amitié. Jamais je ne la contrarierais. Tous ses désirs seraient les miens. Comme un chien, je la suivrais partout. Elle n’aurait qu’à dire une plaisanterie, je rirais; on l’attristerait, je pleurerais.

Ma bonté est infinie. Pourtant les gens que j’ai connus n’ont pas su l’apprécier.

Pas plus Billard que les autres »

 

Emmanuel Bove fut découvert par Colette qui le fit publier. Nous étions en 1924.

Il fut adulé comme écrivain, reconnu par la critique pour retomber dans l’oubli suite à la seconde guerre mondiale. Tout avait changé, les écrivains ne voulaient plus de cette écriture poussiéreuse. Emmanuel Bove meurt en 1945, le 13 juillet. Durant trente ans, il fut enseveli pour renaître enfin…

 

« Les heures du matin sont les plus belles de la journée. Toutes les pensées trop ambitieuses ou trop modestes du soir ont quitté mon esprit. La nuit a fait de moi un être neuf »

 

 

Je l’avoue que si je n’en avais pas entendu parler par Benoit Poelvorde avec tant de persuasion, que si je n’avais pas assisté à lecture de François Morel, je serais passée à côte d’un bonheur de lecture.

 

Difficile de décrire ce que l’on ressent en lisant « Mes Amis ». La tristesse imprégne les pages et pourtant il s’y glisse un humour si léger parfois, qu’on est tout simplement envouté. 

 

Victor Bâton a parfois des réactions si stupides qu’on a envie de le secouer pour qu’il comprenne que de cette manière, il ne trouvera jamais d’amis. Il est comédien, envieux, geignard mais sa solitude est si grande qu’on ne peut que l’aimer.

 

C’est un roman contemporain, l’écriture d’Emmanuel Bove n’est aucunement vieillotte. Vous transposez le roman dans notre siècle. La solitude de Victor Bâton est universelle. 

 

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